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The Roman d’Alexandre and a King’s Dreams

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Abstract

One interpretation of dreams is that they are the catalyst of what the imagination produces, the source of the marvels and myth in literary and artistic creation. With this in mind, it is worthwhile to examine some of the earliest literary depictions of the supernatural, and those fantastic elements whose origins are more firmly rooted in the imagination than in the observable world. The twelfth-century literary blossoming in the langue d’oïl region produced notable examples of such works, with the Alexander the Great saga among those works that were the most widely reproduced. Indeed, the Macedonian conqueror became a source of fascination for medieval clerics, his imagined deeds serving both as a model of conduct as well as a moralizing lesson on the dangers of unbridled ambition. The Roman’s unusual treatment of Alexander is striking, and the text itself is a blend of portrait, detailed travel narrative, and chanson de geste. More importantly however, the juxtaposition within the text of realistic imagery and odd, inexplicable dreamscape creates a text that mirrors the human consciousness upon awakening, trapped between the fleeting realm of night and the solid world of the senses. The goal of this study will be to show how certain passages of Alexandre de Paris’s Roman d’Alexandre mirror a dream narrative. If Alexander’s dream before adventuring east is premonitory as his dream interpreters indicate, then how should one read the adventures that follow?

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Notes

  1. There were doubtless many reasons for such efforts on the part of medieval clerics. Their patrons may have sought to use such creative feats as means of rivaling parallel accomplishments taking place in other noble courts, or a similar rivalry may have existed among the clerics themselves; one often finds allusions to such intentions in the first few lines of each work. Yet beyond the realm of petty courtly competition, there is often an unmistakable tone of exuberance in these rewritten ancient texts. Curiosity may well have been the most powerful motivating force behind the monumental translations that these works in Old French represent (Haskins 1927).

  2. Jung (2014) elucidates the early fifth-century Macrobius’s understanding of a dream’s potential for providing a glimpse of the future as explained in his Commentarii in Somnium Scipionis : “Disturbing prophecies are always ambiguous, but they contain correlations that can lead to the path of truth, if the interpretation is made wisely and perceptively. The dream alludes to what may happen, not what will. (…); it is ambiguous with regard to the future. When we deal with dream interpretation, we will incline toward fatalism. Human freedom no longer seems to exist, because everything is predetermined anyway. But the dream is ambiguous and ambivalent with regard to the future. It shows possibilities, and we just might succeed in averting a threatening fate and “placate the gods” by intense devotion or conscious working through” (80).

  3. Freud (1915) writes, «Dream symbolism leads us far beyond the dream; it does not belong only to dreams, but is likewise dominant in legend, myth, and saga, in wit, and in folklore. It compels us to pursue the inner meaning of the dream in these productions» (106).

  4. "La nuit il eut un songe, une vision obscure:/Il allait manger un œuf dont nul autre ne voulait,/le faisait rouler dans ses mains sur le sol dur,/et la coquille de l'œuf se brisait./Il en sortait un redoutable serpent,/le plus redoutable qu'on eût jamais vu;/par trois fois il faisait le tour du lit/puis retournait tout droit vers l'œuf, sa sépulture,/et tombait mort en y entrant, par un grand prodige" (Le Roman d'Alexandre, 87–89).

  5. Le Goff (1999) explains that to the pagan mind, dreams have always possessed the potential for bearing prophecy,but that this function of dreams entered directly into conflict with oneiric interpretation as promulgated by the Church: "La grande attraction des rêves pour les païens venait surtout du fait que certains d’entre eux, les rêves prophétiques, pouvaient révéler l’avenir. Mais désormais le futur fait partie du domaine réservé du Dieu chrétien" (716).

  6. «A la fin mai, juste un moment/où l’hiver se termine,/une Sarrasine avait donné naissance à Babylone,/par la volonté divine, à un monstre prodigieux./Alexandre l’apprenant, le fit amener par la mère./Le haut du corps était mort, jusqu’à la poitrine,/et vivant en-dessous, au vas de l’échine./Tout autour du ventre, près de l’aine,/il y avait plusieurs têtes féroces/qui vivent, de proie, comme des loups :/elles étaient cruelles et mauvaises,/et ne pouvant se supporter, elles s’entredéchiraient.» (Le Roman d'Alexandre, 745).

  7. "Ce grand prodige était un signe/par lequel Dieu voulait annoncer au monde la mort d’Alexandre" (Le Roman d'Alexandre, 745).

  8. “L’armée repart aux premières heures de la nuit/et à son départ, on fait sonner les cors/et les trompettes, le bruit en est si fort/que par tous les déserts on l’entend jusqu’aux défilés./Il n’est dans les deserts couleuvre ni crapaud,/ni guivre, ni chat-huant si bien cachés/qu’ils ne suivent leurs traces, attirés par le sang./Le fou qui se risque à s’écarter de la troupe/est de cent côtés agrippé et traîné dans les grottes” (Le Roman d'Alexandre, 371).

  9. “Les montagnes sont hautes et leurs pics acérés,/et la terre si basse que nous sommes perdus./D’après ce que j’ai vu, je suis sûr qu’un oiseau, si rapide soit-il, ne pourrait pas sortir./Nous avons perdu l’entrée que nous avons empruntée. Les dieux nous veulent du mal et se jouent de nous:/ni jeunes ni vieux ne sortiront jamais d’ici” (Le Roman d'Alexandre, 455).

  10. “Si le monde entier était entré dans la vallée,/depuis la création du premier homme,/les prisonniers ne sortiraient jamais de toute leur vie,/si un seul n’acceptait d’y rester de bon gré./Mais si un seul y reste, les autres seront sauvés et tous délivrés par le sacrifice d’un seul home” (Le Roman d'Alexandre, 457).

  11. “La peur qui le tourmente le fait changer de visage,/car quand on craint la mort on ne peut le cacher./Il blêmit et se sent impuissant” (Le Roman d'Alexandre, 467).

  12. "S’il est empli de crainte, comment s’en étonner?” (Le Roman d'Alexandre, 471).

  13. “Le roi écoute la voix, et s’émerveille fort./Il a peur de mourir et craint d’être trompé./Le roi est plein de peur en entendant la voix” (Le Roman d'Alexandre, 473).

  14. “Quand le roi est resté, n’attendant que la mort,/le jour se met alors à s’assombrir,/le soleil se cache, le temps s’obscurcit./Les éclairs brillent et le ciel se déchire./La montagne s’ébranle et le vallon frémit,/répandant des ténèbres à l’odeur pestilentielle./Bucéphale ne peut plus se tenir debout,/et le roi lui-même doit s’allonger./Toutes les merveilles de la Création,/toutes les horreurs les plus redoutables,/il les voit toutes autour de lui pour l’attaquer:/les dragons dont le souffle enflamé brûle l’herbe,/les grands serpents dont le vol fait siffler l’air,/les demons grimaçants qui veulent l’assaillir/et cherchent à le saisir de leurs crochets de fer” (Le Roman d'Alexandre, 467–469).

  15. “Comètes, astéroïdes et foudres, pour les phénomènes les plus inquiétants, rivalisaient sans peine avec les irisations magistrales de l’astre solaire à son coucher ou à son apparition matinale ou avec les arcs-en-ciel qui jetaient comme une lueur d’espoir et de joie dans les cœurs. Le ciel s’exprimait d’une voix terrible, dessinant ses hiéroglyphes de feu et de sang au-dessus des hommes. Mais au-delà de cet aspect peu réjouissant, c’était d’abord une présence, signe qu’il y avait effectivement quelque chose de supérieur à l’homme. Là était sans doute l’essentiel. Un dieu même terrible, sera toujours plus rassurant qu’un vide absolu” (Yvanoff 2008).

  16. “Bos le roi de Carthage, conduit ses troupes,/vingt mille chevaliers noirs et barbus./Il monte un cheval noir, don de la fée/pour l'amour de laquelle il a franchi la mer” (Le Roman d'Alexandre, 411).

  17. This element further links the text with the dream world. Lecouteux (2000) writes: “Ajoutons aussi que les fées tiennent aux Parques, trait que l’on retrouve dans les fées marraines, - aux matrones, voyez les fées ventrières et les geniciales feminae dont parle Hincmar de Reims… Présidant aux destinées (fatum), les Parques deviennent les Bona res et les dames de nuit. Comme dominae noctis elles se fondent avec d’autres esprits nocturnes, et notamment Diane et Herodiade, Lamia et les cauchemars, assimilation facilitée par le fait que l’expression “les bonnes dames qui vont de nuit” s’applique systématiquement à ces créatures (165–166).

  18. “Au sortir du royaume, a l'entrée d'Elis,/ils trouvent une merveille qui les frappe de stupeur:/un tertre aventureux haï de tous les hommes./Il était haut et large, bordé des deux côtés/de grandes vallées profondes, périlleuses, écartées:/si l'on y tombait, on pouvait être sûr/de n'en jamais sortir et de mourir au fond./Ecoutez la merveille qui domine cette montagne:/quand un couard y pénètre il devient courageux;/le pire soldat du monde se sent rempli d'ardeur./Mais le preux est soudain rempli de couardise/lâche dans son cœur, ses actes, ses paroles:/le meilleur sombre dans la folie et la vilenie./Le destrier de prix devient lent et poussif,/Et le mauvais roussin fougueux et impétueux./Ce tertre a suscité bien des malédictions” (Le Roman d'Alexandre, 232–234).

  19. “Alexandre appelle ses compagnons ;/ils parlent de la merveille qui les a pris au piège :/on n’a jamais vu sa pareille au monde” (Le Roman d'Alexandre, 237).

  20. “Les plus sages, dans l'armée, sont épouvantés/Alexandre lui-même est rempli de stupeur./Les vallées sont profondes, et le tertre au sommet pointu/plonge bien des preux dans la douleur et l'affliction./Alexandre endure bien des souffrances avant de le quitter” (Le Roman d'Alexandre, 234).

  21. “Les ouvriers fabriquent un superbe vaisseau,/tout de verre limpide, on n'en vit jamais de si beau./Ils garnissent de lampes l'intérieur du tonneau:/c'est un grand plaisir que de les voir ainsi briller!/La mer ne contient pas poisson assez petit/pour échapper au regard du roi, tout comme le moindre piège” (Le Roman d'Alexandre, 318).

  22. «Il fit entrer dans la grotte quatre hommes bien armés,/mais trois jours après les retrouva morts tous les quatre, dehors jetés l’un sur l’autre sur le sol./Alexandre les considère longuement, songeur :/ils ne portent pas la moindre trace de coup ou de blessure/et le roi ne peut donc deviner/comment ils sont morts et venus jusqu’ici» (Le Roman d'Alexandre, 498).

  23. “Dès le lever du jour, avant leur départ,/des Ichtyophages se montrent devant l’armée:/on n’a jamais vu, je crois, d’hommes pareils./Ils ont douze pieds de haut, ils sont grands et robustes, sans le moindre vêtement:/par tous les temps, ils restent nus/et sont par tout le corps aussi velus que des bêtes./Ils restent bien un mois sous l’eau sans se montrer,/et y vivent de poisson cru./Quand ils regagnent la terre, ils cherchent une autre nourriture/et vivent d’encens et de baume” (Le Roman d'Alexandre, 451).

References

  • Alexandre de Paris. (1994). Le Roman d’Alexandre. In E. C. Armstrong, et al. (Ed.) L. Harf-Lancner (Trans.). Paris: Le Livre de Poche.

  • Freud, S. (1915). On dreams. New York, NY: Rebman Company.

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  • Yvanoff, X. (2008). L’imaginaire du ciel au Moyen Age. Paris: Burillier.

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Rogers, P.H. The Roman d’Alexandre and a King’s Dreams. Neophilologus 101, 1–14 (2017). https://doi.org/10.1007/s11061-016-9510-8

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