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Husserl : la réhabilitation du donné sensoriel sous sa forme hylétique dans la phénoménologie transcendantale de la perception (1905– )

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Le donné en question dans la phénoménologie et le néokantisme

Part of the book series: Phaenomenologica ((PHAE,volume 224))

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Résumé

Le tournant transcendantal de la phénoménologie, entamé dès les années 1906, ouvre la voie à une réhabilitation du concept positiviste de donné de la sensation sous sa forme phénoménologique réduite : Husserl parle dorénavant de « données hylétiques ». Une fois que la sensation est conçue comme une hylè, à savoir comme un simple moment abstrait au sein d’un contenu noético-noématique complexe, elle peut de nouveau être dite « donnée » à un niveau transcendantal, en tant que fondement du vécu intentionnel, et ce, sans pour autant retomber dans les contradictions inhérentes au positivisme, dénoncées de façon définitive dans la phénoménologie réaliste de la perception. Nous montrerons que ces données hylétiques jouent un rôle fondamental dans la phénoménologie transcendantale. Dans les Idées déjà, la hylè exerce une fonction falsificatrice ; en tant que contrainte matérielle, elle peut amener à une révision ou à une réfutation des horizons noématiques de l’objet. Cette fonction sera amplifiée grâce au tournant génétique de la phénoménologie transcendantale, qui va permettre, en outre, à Husserl de rendre à la hylè la détermination et la structuration gestaltiste dont il l’avait privée, pour des raisons méthodiques, dans la phase statique de la phénoménologie transcendantale.

Husserl conserve une notion dont le message de l’intentionnalité devait, semble-t-il, libérer : la sensation. Les données hylétiques se trouvent à la base de l’intentionnalité. Loin de jouer dans le système le rôle d’un résidu dont l’évacuation progressive devait intervenir, la sensation occupe dans la méditation husserlienne une place de plus en plus grande. (Levinas 2001, p. 206)

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Notes

  1. 1.

    Dans un article récent, Maxime Doyon interprète la théorie de la perception du jeune Husserl comme une version du mythe du donné dénoncé par McDowell : « The content of [...] perceptual experiences is, according to Husserl, non conceptual, for what I perceive is not accompanied by a meaning-intention. No ‘thinking,’ no ‘meaning,’ no ‘concept’ is at play, and yet my perception is revelatory of how things are, at least minimally. This is, of course, what McDowell finds unacceptable, for it leads—so is the argument—directly to the Myth of the Given. » Cf. Doyon 2012, p. 64, note 45.

  2. 2.

    « Die reellen Bestände treten sozusagen das Erbe der impressions an, obwohl sie nicht dasselbe sind, denn sie sind nicht mehr einfach Sinnesdaten, sondern bereits intentional eingefasste sinnliche Gegebenheiten. Sie sind schon aufgefasst und können aus der radikalen Innenperspektive des Bewusstseins zum Thema gemacht werden. Aber dennoch fungieren sie in vergleichbar zentraler Weise wie im Empirismus als Universalquelle der Berechtigung aller Setzungen. »

  3. 3.

    Husserl 1984, p. 708, trad. fr. III, p. 216-217 : « Les contenus de la sensibilité ‘externe’ qui cependant n’apparaît ici définie par aucune relation avec la différence entre le dehors et le dedans (laquelle est une différence métaphysique), mais par la nature de leurs représentants, en tant que ces derniers sont les ultimes contenus fondateurs phénoménologiquement vécus. Ces contenus primaires (primäre Inhalte) forment un genre suprême unique, bien que se subdivisant en toutes sortes d’espèces. »

  4. 4.

    Cf. Lohmar 2002, pp. 751-771. Cf. aussi tout récemment Lohmar 2012, pp. 1–24.

    Selon Lohmar ce n’est pas un hasard si Husserl dans la seconde version des Recherches nomme cette restriction du champ phénoménal une « réduction ». Il défend la thèse selon laquelle cette première forme de réduction est une sorte de stade préalable à la réduction transcendantale, et met déjà en oeuvre certains de ses motifs. Il revient à Rudolf Boehm le mérite d’avoir le premier fait référence à la « réduction à la composante réelle » : Cf. Boehm 1968, p. 119–140.

  5. 5.

    Husserl 1984, p. 411, astérisque, trad. fr. p. 202, note 1 : « In der ersten Ausgabe d.W. hieß es ‚reeller oder phänomenologischer Inhalt’. In der Tat war das Wort ‚phänomenologisch’, wie auch das Wort ‚deskriptiv’, in der ersten Ausgabe des Buches ausschliesslich in Beziehung auf reelle Erlebnisbestände gemeint und auch in der vorliegenden Ausgabe war es bisher vorwiegend in diesem Sinne gebraucht. Das entspricht dem natürlichen Ausgang von der psychologischen Einstellung. »

  6. 6.

    Traduction modifiée, c’est nous qui soulignons : « Unter dem reellen phänomenologischen Inhalt eines Aktes verstehen wir den Gesamtinbegriff seiner gleichgültig ob konkreten oder abstrakten Teile, mit anderen Worten, den Gesamtinbegriff der ihn reell aufbauenden Teilerlebnisse. Solche Teile aufzuzeigen und zu beschreiben, ist die Aufgabe der in erfahrungswissenschaftlicher Einstellung sich vollziehenden rein deskrptiven psychologischen Analyse. »

  7. 7.

    Cf. Husserl 1984, p. 361, trad. fr. p. 150 : Husserl distingue dans la perception ce qui « est vécu, c’est-à-dire ce qui la compose réellement, de ce qui, dans un sens impropre (‘intentionnel’), ‘est en elle’. »

  8. 8.

    Cf. Husserl 1985a. Au sujet de la datation du tournant transcendantal, Cf. Lavigne 2005, notamment p. 549-614. « Aucun doute n’est donc permis : la position idéaliste-transcendantale de la phénoménologie husserlienne […] s’est imposée à Husserl dès l’hiver 1906-1907, comme une conséquence directe de la requalification ontologique des vécus intentionnels dont la nouvelle réduction venait d’assurer la possibilité. » (Ibid., p. 560) Il s’agit de l’interprétation standard - notons toutefois que certains interprètes voient déjà des signes annonciateurs du tournant transcendantal dès 1904.

  9. 9.

    Lavigne note que cette inclusion de la transcendance intentionnelle dans l’immanence s’accomplit effectivement pour la première fois dans le cours de 1906/1907. Cf. Ibid., p. 562.

  10. 10.

    Pour ce qui concerne la transformation décisive des rapports entre transcendance et immanence, nous renvoyons aux cinq leçons de Göttingen de 1907 publiées sous le titre d’Idée de la phénoménologie. Ces Leçons forment un exposé clair et synthétique des résultats novateurs des recherches phénoménologiques entre 1901 et 1907. Cf. aussi Boehm 1968, p. 141–185.

  11. 11.

    Au sujet du terme de données phénoménologiques (Gegebenheiten), cf. Husserl 1973b.

  12. 12.

    Cf. par exemple Bernet, Kern, Marbach 1996, p. 92.

  13. 13.

    Husserl 1987, p. 30, trad. fr., p. 53. Cf. aussi Appendice III : « Représentation en tant que signification phansique et en tant que signification ontique ». Ibid, p. 142sq, trad. fr. p. 176sq.

  14. 14.

    Pour une étude approfondie de la portée de la distinction entre fonction phénologique et fonction phénoménologique de la signification, nous renvoyons aux travaux de Jacques English. Cf. notamment English 2006, chapitre III.

  15. 15.

    C’est ce dont témoigne l’extrait suivant des Leçons : « Le mot signification (Bedeutung) peut, semble t-il, avoir aussi un sens qui, sans toucher non seulement aucun acte, mais rien non plus de spécifique qui serait tiré de l’acte, touche au contraire quelque chose de corrélatif qui s’y oppose du côté objectif. On parle souvent en effet de l’objet intentionnel en tant que tel ou de l’objet signifié en tant que tel. Et ce ‘en tant que tel’ ne concerne pas ici seulement une indifférence en face de l’être et du non-être qui vaut purement et simplement pour l’objet nommé ou signifié ; mais il tend aussi vers le comment de la saisie catégoriale, vers le comment de l’être-déterminé, de l’être-signifié en général. Nous parlons bien nous-mêmes, en le différenciant de l’objet pur et simple, de l’objet tel qu’il est signifié. » Husserl 1987, p. 35sq, trad. fr. p. 59.

  16. 16.

    Cf. Husserl 1913, p. 285, trad. fr. p. 419 : « Ainsi nous n’avons même jamais cessé de parler, pour tous les vécus intentionnels, du ‘sens’ (‘Sinn’) - bien que ce mot soit employé en général comme équivalent du mot ‘signification’ (‘Bedeutung’). Pour plus de clarté nous réservons de préférence le mot signification (Bedeutung) pour l’ancienne notion, en particulier dans la tournure complexe de ‘signification logique’ ou ‘expressive’. Quant au mot sens (Sinn), nous continuons de l’employer dans son ampleur plus vaste. »

  17. 17.

    C’est ce que Husserl confirme dans le troisième tome des Idées directrices quand il écrit que « le noème en général n’est, quant à lui, rien d’autre que la généralisation de l’idée de signification au domaine total des actes. » Husserl 1971, p. 89, trad. fr. p. 106.

  18. 18.

    Jean-François Lavigne note que le terme de noème apparaît pour la première fois en octobre 1912 lors de la rédaction du « manuscrit au rayon » des Ideen I. Cf. Lavigne 2005, p 651, note 3.

  19. 19.

    Dans les Idées, Husserl insiste sur la nécessité d’instaurer un parallélisme noético-noématique dans la phénoménologie : « Dans une large mesure, ce qu’on a pris pour une analyse d’acte, pour une analyse noétique, est intégralement obtenu en orientant le regard vers le ‚visé en tant que tel’ : c’était donc bien des structures noématiques que dans ce cas on décrivait. » Cf. Husserl 1913, p. 296, trad. fr. p. 435.

  20. 20.

    Ibid, p. 203 ; trad. fr. p. 305. Cf. aussi Ibid., p. 229, trad. fr. p. 340 : « L’essence propre de la perception implique qu’elle ait ‘son’ objet, et qu’elle l’ait en tant qu’unité d’une certaine composition noématique […] »

  21. 21.

    Ibid, p. 205, trad. fr., p. 308. Plus généralement, « même si l’objet représenté ou pensé d’une représentation donnée (et en général l’objet d’un vécu intentionnel quelconque) n’existe pas - ou si l’on est persuadé de sa non-existence - la représentation ne peut être dépouillée de son objet représenté en tant que tel. » Ibid, p. 207, trad. fr. p. 311.

  22. 22.

    Ibid, p. 210, trad. fr. p. 316.

  23. 23.

    Ibid, p. 206, trad. fr., p. 310.

  24. 24.

    Ibid, p. 238, trad. fr., p. 354.

  25. 25.

    Notons que la distinction au sein du noème complet entre sens noématique et caractère noématique d’être correspond à la différence, introduite dans le § 20 des Recherches logiques, entre la qualité et la matière d’un acte intentionnel. Alors que la qualité de l’acte caractérise la façon dont on en est conscient (comme effectif dans la perception et le souvenir), la matière désigne le sens selon lequel l’objet de l’acte est visé. Dans le § 20 de la cinquième Recherche, Husserl écrit ceci : « Nous pouvons dire que la matière est cette propriété résidant dans le contenu phénoménologique de l’acte, qui ne détermine pas seulement que l’acte appréhende l’objectité (Gegenständlichkeit), mais aussi sous quelle forme (als was) il l’appréhende, quels caractères, quels rapports, quelles formes catégoriales il lui attribue de par lui-même. » Ibid, p. 430, trad. fr., p. 222.

  26. 26.

    Ibid, p. 234, trad. fr., p. 347.

  27. 27.

    Ibid, p. 233, trad. fr., p. 347. À l’intérieur du mode modifié de donation, Husserl distingue entre plusieurs degrés : il y a des présentifications simples, comme celle qui opère dans le noème du souvenir « arbre souvenu », et des présentifications complexes, « de second, de troisième degré et par essence de degré quelconque ». Husserl prend l’exemple des « souvenirs évoqués ‘dans’ les souvenirs. Cf. Ibid., p. 235, trad. fr. p. 349.

  28. 28.

    Ibid, p. 239, trad. fr., p. 355.

  29. 29.

    Nous traduisons « Wirklichkeit » par effectivité et non par « réalité » comme le propose Paul Ricoeur (Cf. Ibid., p. 355), car Husserl ne traite pas ici de l’opposition entre objets réels et objets idéaux, mais de la différence entre modes effectifs et modes non-effectifs (modalisation d’être de la forme originaire, c’est-à-dire de la forme non-modalisée de l’être effectif : il est question des modalisations du possible, du vraisemblable, du problématique, du douteux).

  30. 30.

    Cf. Ibid, p. 255, trad. fr. p. 378 : « Le perçu est caractérisé comme ‘être réellement présent’, l’imaginaire qui lui est parallèle, comme être identique quant au contenu, mais comme ‘pure image’, comme être ‘quasi’ (gleichsam)-présent. »

  31. 31.

    Cf. Ibid, p. 302, trad. fr. p. 442 : Husserl désigne le substrat comme « moment noématique central : il est ‘l’objet’ (der ‘Gegenstand’), l”unité objective’ (das ‘Objekt’), l”identique’, le ‘sujet déterminable de ses prédicats possibles’ - le pur X par abstraction de tous ses prédicats - et il se distingue de ces prédicats […]. »

  32. 32.

    Cette distinction au sein du noyau ou sens noématique entre objet = X et ses différents prédicats n’est pas sans évoquer la différence au sein de la matière de l’acte (qui correspond au sens noématique des Idées directrices) entre l’objet qui est visé (der Gegenstand, welcher intendiert ist) et l’objet tel qu’il est visé (der Gegenstand sowie er intendiert ist), que Husserl avait élaborée dans la cinquième Recherche logique. Mais ce parallèle ne vaut que si l’on précise que l’objet qui est visé, lorsqu’il est reconfiguré dans la phénoménologie transcendantale comme un objet = X substrat de prédicats, n’est pas la chose extérieure (l’arbre véritable) de l’atttitude naturelle, mais bien l’objet modifié noématiquement, c’est-à-dire l’objet (l’arbre) mis entre parenthèses. Au sujet de la différence entre ces deux sens du terme « contenu intentionnel » de l’acte, cf. Husserl 1984, § 17.

  33. 33.

    Husserl 1913, p. 303, trad. fr. p. 443.

  34. 34.

    Sur ce point, cf. Palette 2015, p. 199sq.

  35. 35.

    Cf. Husserl 1913, § 85. Cf. aussi 1962, p. 163, trad. fr, p. 155.

  36. 36.

    Dans les Leçons sur la conscience intime du temps en 1905, on trouve le terme de « datum hylétique » (hyletisches Datum). Cf. Husserl 1969, p. 24, trad. fr. p. 37. Mais, comme le remarque à juste titre Inga Römer, ce datum hyletique du temps désigne encore une sensation fondatrice et s’inscrit donc dans la continuité de la conception de la sensation comme contenu primaire figuratif de la période de Halle. En effet, écrit Römer, « die Hyle als Empfindungsinhalt der Ideen I, welche er 1913 so deutlich von der Morphe als Auffassung trennt, ist nicht die Hyle, das ‚empfundene’ Zeitliche der ZB. Die Ideen I, so hatte Husserl 1913 explizit im Zusammenhang der Ausgrenzung der Zeitproblematik angemerkt, setzten sich mit der Objektseite der Konstitution auseinander. Das letzte Absolute aber, die Tiefen der konstituierenden Subjektivität, seien dabei ausgespart. Und eben dieses Ausgesparte sei Thema der Zeitvorlesungen von 1904/05 gewesen. Der Empfindungsinhalt aus den Ideen I befindet sich daher nicht auf derselben Ebene wie das ‚empfundene’ Zeitliche aus den Zeitanalysen. » Cf. Römer 2010, p. 32.

  37. 37.

    Natorp 1888, p. 102sq.

  38. 38.

    Husserl 1913, p. 191, trad. fr. p. 287sq. Nous soulignons.

  39. 39.

    Cf. Ibid, p. 192, trad. fr. p. 288.

  40. 40.

    C’est à Michael Barber que nous empruntons ici la désignation de l’expérience en termes holistiques. Cf. Barber 2008, p. 86.

  41. 41.

    Husserl 1913, p. 193, trad. fr., p. 289.

  42. 42.

    Les problèmes fonctionnels, que Husserl aborde dans le § 86, portent sur « la constitution des objectivités de conscience. » Ils concernent le rapport entre la noèse et le noème, c’est-à-dire la façon dont la conscience intentionnelle se rapporte à ce dont elle est conscience. Par fonction, il ne faut pas entendre, comme le précise Husserl, la notion mathématique d’équation ni la notion de « fonction psychique » que Carl Stumpf utilise comme synonyme d’acte intentionnel dans son article de 1906 intitulé « Phénomènes et fonctions psychiques ».

  43. 43.

    Cf. Husserl 1913, p.215, trad. p. 298 : « D’un point de vue fonctionnel, elle n’a de signification qu’en tant qu’elle fournit une trame possible dans le tissu intentionnel, une matière possible pour des formations intentionnelles. Si l’on considère l’ordre de préséance des problèmes par rapport à l’idée d’une connaissance absolue, l’hylétique se situe manifestement très au-dessous de la phénoménologie noétique et fonctionnelle. »

  44. 44.

    C’est par exemple ce que suggèrent Steven Crowell et Maxime Doyon. Évoquant la transformation de la notion de sensation dans la phénoménologie génétique, Doyon écrit notamment ceci : « The ‘raw sensory matter’ of the Logical Investigations now appears to be already organized or structured when it reaches receptive consciousness. » Doyon 2012, p. 72. Par la suite, il soutient l’interprétation continuiste de la sensation des Recherches et de la hylè des Idées directrices : « Some passages in Ideas I suggest that Husserl has not yet completely abandoned his early foundational model in 1913. » Cf. ibid. p. 67. Cf. aussi Crowell 2013, voir en particulier chapitre 6 « The normative in Perception », pp. 124–146.

  45. 45.

    Husserl y fait référence dans le § 85 des Idées directrices : Cf. Husserl 1913, p. 192, trad. fr. p. 288, traduction modifiée : « Tous les vécus qui dans les Recherches logiques étaient désignés du nom de ‘contenus primaires’ » et en note, Husserl renvoie au § 58 de la sixième Recherche logique ainsi qu’à la Philosophie de l’arithmétique de 1891, ouvrage dans lequel il utilisait déjà le terme de contenu primaire, comme nous l’avons souligné dans le chapitre précédent.

  46. 46.

    Notons que le terme même de hylè, que Husserl emprunte à Aristote, qui en a fait un concept philosophique, a le sens premier de « bois de construction », ce qui implique donc d’emblée son caractère amorphe et modelable, plastique de matériau en attente d’une forme.

  47. 47.

    Husserl écrit en effet que la distinction à l’époque de Halle entre actes et contenus primaires, et dont le schéma appréhension-contenu d’appréhension des Recherches logiques n’est qu’une variante, correspond en fait à la distinction stumpfienne entre fonction psychique et phénomène sensible. Cf. Husserl 1913, p. 199, trad. fr., p. 299.

  48. 48.

    Kant 1781, A 5I/B 75.

  49. 49.

    Husserl 1913, p. 193, trad. fr., p. 291.

  50. 50.

    Denis Fisette évoque la possibilité d’une telle interprétation atomiste de la hylè des Idées directrices. Cf. Fisette 2009, p. 183.

  51. 51.

    Cf. Husserl 1913, p. 198, trad. fr. p. 298.

  52. 52.

    C’est en ces termes atomistes, comme un rejeton de la fameuse hypothèse de constance revendiquée par la psychologie intropectionniste et critiquée par le psychologue gestaltiste Wolfgang Köhler, que Gurwitsch et Merleau-Ponty ont interprété la hylè des Idées directrices, et plus généralement la notion de sensation dans la phénoménologie husserlienne. Cf. par exemple Merleau Ponty 1945, en particulier la première section de l’introduction intuitulée « La ‘sensation’ », pp. 9–19. Cette interprétation nous semble ponctuellement justifiée en regard de l’ambiguïté du statut de la hylè dans les Idées mais elle nous semble erronée au vu de l’intégralité de l’œuvre husserlienne, notamment si l’on prend au sérieux, comme nous tentons de le faire dans ce travail, la conception figurale de la sensation à l’oeuvre dans l’époque de Halle et sa réhabilitation dans la phénoménologie génétique.

  53. 53.

    Cf. Husserl 1973d, p. 20, trad. fr. p. 40.

  54. 54.

    Traduction modifiée: « An den Empfindungsinhalte hängt nichts von Darstellung, auch nicht von einer als mittelbar anzusprechenden Darstellung. Die Hinweise und Rückweise, die im Ablauf einer Mannigfaltigkeit zusammengehörender Wahrnehmungen die gegenständliche Gegebenheit konstituieren helfen, gehen nicht bloss die Empfindungen, sondern die ganzen Erscheinungen im einheitlichen Bewusstsein an. »

  55. 55.

    C’est à Iso Kern que revient le mérite d’avoir clarifié de façon à la fois historique et systématique le rapport ambigu de la phénoménologie de Husserl à la tradition kantienne. Cf. Kern 1984, notamment pp. 1–43.

  56. 56.

    Kern souligne également l’influence que les néokantiens, notamment Natorp, ont exercée sur le tournant transcendantal de la phénoménologie - et de façon subsidiaire sur le tournant génétique. Cf. Ibid, notamment p. 321–374. Sur ce point, cf. aussi Seron 2004, pp. 22–25.

  57. 57.

    Robert Brisart soutient que « le donné hylétique n’est porteur d’aucun contenu dont on pourrait dire qu’il est non conceptuel. » Cf. Brisart 2013, p. 51sq.

  58. 58.

    Cf. ibid, p. 61. Selon Brisart, il y a deux exigences à combiner: 1. Nécessité de dénoncer toute forme de mythe du donné. 2. Nécessité de postuler le donné, au-delà de la critique de son mythe, comme degré zéro de détermination. Brisart estime en effet qu’il est impossible au nom de ce qu’il nomme le « principe de réalité » de renoncer aux sensations sans tomber dans un idéalisme pur et dur. Cette position est censée se préserver des deux écueils que sont le réalisme et l’idéalisme pur et dur à la Cohen. On pourrait reprocher à Brisart de conserver une ultime version du donné qui est encore mythique. C’est l’auto-objection que Natorp élève dans la Psychologie générale contre sa première conception de la Aufgabe en termes de protè hylè, c’est-à-dire de degré zéro ou origine sensible totalement indéterminée. Dans la Psychologie générale, Natorp relativise cette indétermination et renonce au donné comme degré zéro dans la mesure où il considère que tout objet est pétri de donné et inversement si bien que la prote hyle en question n’est plus qu’une idée régulatrice. Cf. le chapitre 4 de la présente monographie.

  59. 59.

    Cf. Stumpf 1939, p. 190.

  60. 60.

    À ce sujet, Cf. Dewalque 2014.

  61. 61.

    Cf. Føllesdal 1984, p. 40 : « Dans le cas de la perception, la hylè sert de condition limites (boundary conditions) qui éliminent la possibilité d’un certain nombre de noèses […]. »

  62. 62.

    Cf. Brisart 2013, p. 51. Brisart voit dans l’interprétation proposée par Føllesdal la possibilité de penser la hylè comme une donnée capable de falsifier.

  63. 63.

    Husserl 1913, p. 320, trad. fr. p. 466.

  64. 64.

    Notons au passage que la hylè n’est pas la seule victime des priorités méthodologiques, puisque Husserl a dû également laisser la problématique du temps dans une indéterminité tout à fait formelle. Dans les Idées, Husserl s’accuse et s’excuse en ces termes : « Il apparaîtra que nos analyses antérieures ont jusqu’à un certain point passé sous silence toute une dimension de la conscience ; elle a été obligée de le faire afin de protéger contre toute confusion les aspects qui d’abord ne sont visibles que dans l’attitude phénoménologique et qui, par abstraction de la nouvelle dimension, forment un domaine de recherches bien délimité. L’absolu’ transcendantal que nous nous sommes ménagés par les diverses réductions n’est pas en vérité le dernier mot ; c’est quelque chose (etwas) qui, en un certain sens profond et absolument unique, se constitue soi-même, et qui prend sa source radicale (Urquelle) dans un absolu définitif et véritable. » Husserl 1913, p. 182, trad. fr. p. 274sq. L’absolu définitif et véritable est le présent vivant (lebendige Gegenwart) de la vie transcendantale que Husserl auxquels Husserl consacrera de très beaux développements dans les manuscrits des années 30, notamment dans les manuscrits du groupe C, où il décrit le présent vivant comme le « pouls de la vie » transcendantale. Là, Husserl écrit que « das Absolute selbst ist diese universale urtümliche Gegenwart ». Cf. Husserl 2005b, respectivement C 2 et C1.

  65. 65.

    Comme l’ont remarqué certains interprètes, Husserl reprend dans les Recherches la distinction entre intuition et représentation, qu’il avait introduite en 1894 contre la thèse brentanienne de la coextensivité de la conscience et de l’intentionnalité - cette distinction correspond à la différence stumpfienne entre phénomène sensible et fonction mentale. Cf. Husserl 1894, § 5. D’ailleurs il reprend même le même exemple des arabesques dont on peut avoir une expérience consciente de deux façons : comme simplement esthésique et comme intentionnelle. Husserl 1984, p. 398, trad. fr. p. 187. On retrouve cette différence dans le Traité de la perception de 1898. Donc Husserl intègre les sensations dans le vécu psychique et dans la conscience contre Brentano. Malgré sa critique du sensualisme, Husserl continue à soutenir l’existence de deux modes de conscience, l’un non-intentionnel, réel, phénoménal qui est le vécu sensoriel et l’autre intentionnel, comme en témoigne cette citation des Recherches : « C’est à l’intérieur de cette sphère très étendue de ce qui peut être vécu que nous croyons trouver comme préexistante avec évidence la différence entre les vécus intentionnels dans lesquels se constituent des intentions objectives, et cela chaque fois au moyen des caractères immanents du vécu en question, et les vécus où il n’en est pas ainsi, par conséquent les contenus qui peuvent bien servir de matériaux pour des actes, mais qui ne sont pas eux-mêmes des actes. » Ibid, p. 397, trad. fr. p. 186sq.

  66. 66.

    Cf. Husserl 1913, p. 198sq.

  67. 67.

    Selon Arnaud Dewalque, l’intégration des analyses hylétiques au sein des analyses intentionnelles-sémantiques n’est rien de moins que « l’enjeu des Leçons que Husserl a consacrées au problème des synthèses passives ». Cf. Dewalque 2012, p. 23.

  68. 68.

    Robert Brisart, par exemple, refuse de « prendre la notion de synthèse passive au pied de la lettre », à savoir comme une loi synthétique ready-made, qui s’imposerait à la pensée. Cf. Brisart 2013, p. 53.

  69. 69.

    C’est notamment le cas de Denis Fisette : cf. Fisette 2015.

  70. 70.

    Cf. Brisart 2013, p. 56 : « L’expérience sensible est donc ainsi faite qu’elle ne nous livre pas le monde comme un donné brut, mais comme quelque chose qui est déjà imprégné par notre activité sémantique. »

  71. 71.

    Il est vrai que c’est ce que semblent suggérer quelques passages d’Expérience et jugement, comme celui où Husserl soutient qu’il faut parler d’un acte de jugement au sens le plus large possible (weitesten Urteilsbegriff), opérant déjà dans l’expérience antéprédicative. « Ainsi », écrit Husserl, « une conscience perceptive, dans laquelle un objet est devant nous comme étant, visé par nous comme tel, est un juger en ce sens-là [au sens large] » Husserl 1985b, p. 62, trad. fr. p. 71.

  72. 72.

    Brisart 2013, p. 59.

  73. 73.

    Idem.

  74. 74.

    Cf. Idem. : « John McDowell me semble avoir fort bien compris de quoi il en retourne dans le scénario d’une théorie de l’expérience du genre de celle dont se rapproche Husserl : que le contenu de l’expérience soit sémantique ou conceptuel veut dire qu’il y a un ‘engagement inextricable de l’entendement dans les présents mêmes de la sensibilité. » Nous reconnaissons ici la fameuse thèse de McDowell, selon laquelle « the relevant conceptual capacities are drawn in receptivity […] It is not that they are exercised on an extra-conceptual deliverance of receptivity. » Cf. McDowell 1996, p. 9.

  75. 75.

    Cf. Notamment Shim 2005, qui pense la couche hylétique comme un contenu non-conceptuel.

  76. 76.

    Traduction modifiée : « Das Wahrnehmen, die wahrnehmende Zuwendung zu einzelnen Gegenständen, ihre Betrachtung und Explikation, ist bereits eine aktive Leistung des Ich. Als solche setzt sie voraus, dass uns schon etwas vorgegeben ist, dem wir uns in der Wahrnehmung zuwenden können. Und vorgegeben sind nicht bloss einzelne Objekte, isoliert für sich, sondern es ist immer ein Feld der Vorgegebenheit, aus dem sich einzelnes wahrnehmenden Betrachtung ‘reizt’. »

  77. 77.

    Cf. 5.3. du present travail.

  78. 78.

    C’est nous qui soulignons.

  79. 79.

    Husserl 1985b, p. 74.

  80. 80.

    Il existe au moins deux exceptions : cf. Biceaga 2010. Dordrecht : Springer. Cf. aussi Dewalque 2012.

  81. 81.

    Husserl 1985b, p. 79.

  82. 82.

    Husserl 1966, §§ 28-31 ainsi que Husserl 1985b, § 16.

  83. 83.

    Cf. par exemple, ibid, p. 134sq.

  84. 84.

    Sur ce point, cf. analyses du cinquième chapitre du présent ouvrage.

  85. 85.

    Husserl 1985b, p. 78 : « Assoziation kommt hier ausschliesslich in Frage als der rein immanente Zusammenhang des ‘etwas erinnert an etwas’, ‘eines weist auf das andere hin’. »

  86. 86.

    Cf. par exemple Brisart 2013, p. 60, qui cite notamment l’extrait suivant issu de Logique formelle et logique transcendantale : « Le sensualisme qui s’attache aux data et qui prédomine dans la psychologie comme dans la théorie de la connaissance […] consiste en ce qu’il construit la vie de la conscience au moyen de data comme si c’était des objets pour ainsi dire achevés. Il est là vraiment tout à fait indifférent que l’on pense ces data comme des ‘atomes psychiques’ séparés et amoncelés selon des lois empiriques incompréhensibles à la manière d’amas mécaniques dont il faut maintenir plus ou moins la cohésion, ou que l’on parle de totalités et de qualités de forme, que l’on considère les totalités comme précédent les éléments que l’on peut distinguer en elles. » Ce que Husserl critique ici, c’est seulement l’attribution de l’objectivité à la sensation qui est propre aux phénoménistes, et c’est en ce sens et seulement en ce sens, nous l’avons déjà souligné dans le chapitre précédent, que la différence entre la conception atomiste et la question gestaltiste de la sensation n’est pas relevante. Il est bien clair qu’une fois dépassé l’amalgame entre objectivité et sensation, la conception gestaltiste est préférable à la conception atomiste, comme le montrent aussi bien les écrits de Halle que les écrits de la phénoménologie génétique que nous analysons maintenant.

  87. 87.

    Cf. par exemple Husserl 1973b, p. 13 : « Es ist eine konstruktive Erfindung des Sensualismus, wenn man das Bewusstsein als Komplex von Sinnesdaten deutet und eventuell dann hinterher Gestaltqualitäten heranzieht und sie für die Ganzheit sorgen lässt. [...] Wenn phänomenologische Analyse in ihrem Fortgang unter dem Titel Empfindungsdaten auch etwas aufzuweisen hat, so ist es jedenfalls nicht ein Erstes in allen Fällen ‚äusserer Wahrnehmung’, sondern bei ehrlicher rein anschaulicher Beschreibung ist das erste, das cogito, etwa die Hauswahrnehmung als solche, näher zu beschreiben nach gegenständlichem Sinn und nach Erscheinungsmodis. Und so für jede Bewusstseinsart. »

  88. 88.

    Cf. Husserl 1913, p. 174, trad. fr. p. 291 et Husserl 1962, p. 163.

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Palette, V. (2018). Husserl : la réhabilitation du donné sensoriel sous sa forme hylétique dans la phénoménologie transcendantale de la perception (1905– ). In: Le donné en question dans la phénoménologie et le néokantisme. Phaenomenologica, vol 224. Springer, Cham. https://doi.org/10.1007/978-3-319-73797-3_6

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