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Cyclotomie et formes quadratiques dans l’œuvre arithmétique d’Augustin-Louis Cauchy (1829–1840)

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Abstract

Augustin-Louis Cauchy publie une majorité de ses recherches arithmétiques entre 1829 et 1840. Celles-ci ne sont pourtant qu’évoquées dans certaines histoires de la théorie des nombres centrées sur les lois de réciprocité ou sur la théorie des nombres algébriques. Elles y sont décrites comme contenant quelques résultats similaires à ceux de Gauss, Jacobi ou Dirichlet mais de manière incomplète et désordonnée. L’objectif de cet article est de présenter une analyse des textes arithmétiques de Cauchy publiés entre 1829 et 1840 pour montrer qu’ils contiennent au contraire un ensemble cohérent de résultats en lien avec les formes quadratiques \(4p^{\mu }=x^2+ny^2\), où \(p\) est un nombre premier et \(n\) un diviseur de \(p-1\). Nous discuterons également la forme particulière de ce corpus et la stratégie utilisée pour retrouver les lignes directrices du travail de Cauchy. Augustin-Louis Cauchy published most of his arithmetical research between 1829 and 1840. These are however only mentioned in some number theory history centered on reciprocity laws or on theory of algebraic numbers. They are described as containing some results similar to those of Gauss, Jacobi and Dirichlet but in a incomplete and disorganized way. The objective of this paper is to present an analysis of Cauchy’s arithmetical texts published between 1829 and 1840 to show that they contain a rather consistent set of results related to quadratic forms \(4p^{\mu } = x ^2 + ny ^2 \), where \(p\) is a prime and \(n\) a divisor of \( p-1 \). We will also discuss the particular form of this body of texts and the strategy we used to find the guidelines of the work of Cauchy.

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Fig. 1

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Notes

  1. Nous ne donnons pas de détails sur la vie de Cauchy: se reporter à (Belhoste 1985) pour une biographie détaillée de Cauchy. Voir également (Dhombres et Gilain 1992) pour une liste de travaux concernant Cauchy.

  2. Les entiers cyclotomiques sont les combinaisons linéaires à coefficients entiers des puissances d’une racine primitive de l’unité.

  3. Nous revenons dans le premier paragraphe sur cette notion.

  4. Franz Lemmermeyer se réfère ici à (Cauchy 1840a).

  5. Suite à la Révolution de juillet et à l’abdication de Charles X en 1830, Cauchy s’exile volontairement jusqu’en 1839 (Belhoste 1985, pp. 113–143). Entre 1832 et 1839, Cauchy ne produit que très peu de textes et aucun ne concerne la théorie des nombres.

  6. On retrouve déjà chez Pierre de Fermat des résultats sur les nombres premiers que l’on peut mettre sous la forme \(x^2+ny^2\). Leonhard Euler, Joseph-Louis Lagrange, Adrien-Marie Legendre et Gauss développent des méthodes pour démontrer les conjectures formulées par Fermat, puis par Euler. Ainsi, à l’occasion de recherches sur ce thème, Euler développe sa théorie des résidus quadratiques, Lagrange travaille sur les formes quadratiques, étudiées ensuite par Legendre et Gauss. Ce dernier va également considérer les résidus cubiques et biquadratiques dans les cas où la théorie des formes quadratiques est insuffisante. Voir (Cox 1989).

  7. Nous avons choisi ici de lier les travaux de Cauchy aux travaux du mathématicien auquel il se réfère explicitement à de nombreuses reprises; des savants comme Lagrange, Legendre et Euler ne sont cités que très ponctuellement (voir l’Annexe B). Néanmoins, replacer les recherches de Cauchy dans le contexte des travaux arithmétiques de Lagrange et Legendre permettrait certainement de faire émerger d’autres aspects de ses travaux.

  8. Soit \(p\) un nombre premier, et \(a\) un nombre entier non divisible par \(p\). Alors le symbole de Legendre \(( \tfrac{a}{b})\) a pour valeur le reste de la division de \(a^{\frac{p-1}{2}}\) par \(p\), c’est-à-dire 1 ou \(-1\) selon que \(a\) est un carré ou n’est pas un carré modulo \(p\).

  9. Toutes nos citations des Disquisitiones Arithmeticae sont empruntées à la traduction française de Antoine C. Poullet-Delisle publiée en 1807.

  10. Nous renvoyons à (Goldstein et Schappacher 2007) pour un commentaire plus détaillé sur cet ouvrage et sa réception dans la première moitié du XIX\(^\mathrm{e}\) siècle.

  11. Les entiers de Gauss sont les nombres complexes de la forme \(a+bi\), où \(a\) et \(b\) sont des nombres entiers.

  12. Deux nombres \(a\) et \(b\) sont dits congrus modulo un nombre premier \(p\) lorsque \(p\) divise la différence \(a-b\).

  13. Sylvestre-François Lacroix la résume dans (Lacroix 1804) et Lagrange en propose une simplification dans (Lagrange 1808). Legendre intègre également cette méthode de Gauss dans la deuxième édition de son Essai sur la théorie des nombres (Legendre 1808).

  14. Une racine primitive d’un nombre premier \(p\) est un nombre tel que les résidus de ses puissances successives donnent tous les nombres entiers compris entre 1 et \(p-1\): c’est ce que nous appelons aujourd’hui un générateur du groupe cyclique \(\mathbb F _p^*\). D’une manière générale, une racine primitive d’une équation ou d’une congruence engendre toutes les autres racines de l’équation ou de la congruence considérée. Les racines primitives de nombres premiers ont tout d’abord été définies et étudiées par Euler dans (Euler 1774) notamment.

  15. Nous reprenons ici les notations utilisées par Gauss. Pour une analyse plus détaillée des principes utilisés par Gauss dans sa méthode de résolution des équations binômes: voir (Boucard 2011a, pp. 55–59).

  16. Nous n’avons retrouvé l’expression “somme de Gauss”, ou autre appellation uniformisée pour désigner ces expressions, dans aucune publication de théorie des nombres dans la première moitié du XIX\(^\mathrm{e}\) siècle; nous nous autoriserons néanmoins à user de cette dénomination dans la suite par souci de clarté. Remarquons par ailleurs que les sommes dépendant de racines primitives de l’unité avec des coefficients ont déjà été utilisées par Lagrange dans le cadre de ses recherches sur la théorie algébrique des équations (Lagrange 1772–1773): c’est ce qu’il appelle les résolvantes ou les réduites.

  17. Dans les Disquisitiones Arithmeticae, Gauss conjecture également la valeur de la somme alternée \(r-r^g+r^{g^2}-r^{g^3}+\cdots -r^{g^{n-2}}\), dont il propose une démonstration dans (Gauss 1811). Elle lui permettra d’obtenir une quatrième preuve de la loi de réciprocité quadratique. D’autres démonstrations de cette égalité seront ensuite proposées par Dirichlet, Cauchy et Kronecker notamment.

  18. Les nombres \(a, b\) et \(c\) dépendent de la répartition des résidus cubiques de \(n\).

  19. Remarquons que c’est également le cas pour certaines recherches de Jacobi: voir par exemple (Jacobi 1837, pp. 345–346).

  20. Voici le résultat en question: si \(p\) est un nombre premier et \(B, C\) sont des entiers non divisibles par \(p\) alors il existe des nombres entiers \(t\) et \(u\) tels que \(t^2+Bu^2+C\) soit divisible par \(p\). Il démontre des résultats préliminaires en s’appuyant sur les nombres de même forme qu’il définit ainsi: «Pour simplifier les énoncés de ces théorèmes, j’appellerai nombres de même forme, relativement à un diviseur donné, des nombres entiers qui, étant divisés par ce diviseur, donnent des restes entiers et positifs égaux» (Cauchy 1813, p. 40). Remarquons d’ailleurs qu’ici, Cauchy ne cite pas Gauss et la notion de congruence que ce dernier a introduit en 1801 dans les Disquisitiones Arithmeticae. Cauchy ne reprendra pas cette notion de nombre de même forme dans ses travaux ultérieurs et discute ici à plusieurs reprises le nombre de valeurs prises par certaines expressions, problématique que l’on retrouve dans ses travaux sur les substitutions: voir (Cauchy 1815a) et (Cauchy 1815b).

  21. Cette démonstration est complètement publiée dans (Cauchy 1818).

  22. Cauchy insère en 1826 un mémoire Sur la résolution de quelques équations indéterminées en nombres entiers dans le premier volume de ses Exercices de mathématiques, qui paraissent régulièrement de 1826 à 1830 et dont Cauchy est l’unique rédacteur: voir (Belhoste 1985, p. 93). Dans ce mémoire sur les équations indéterminées, Cauchy n’utilise pas les notions et objets exposés par Gauss dans son traité, et ne fait aucune référence.

  23. Ce type de raisonnements, fondés sur un rapprochement équation-congruence, est très courant dans les travaux des mathématiciens français (au moins) dans la première moitié du XIX\(^\mathrm{e}\) siècle: voir à ce sujet (Boucard 2011b).

  24. Ces huit entrées sont consignées dans l’Annexe B.

  25. Séances des 14 septembre 1829 et 25 janvier, 31 mai et 5 juillet 1830.

  26. En effet, dans la pochette de séance du 14 septembre 1829, il est indiqué que ce travail contient des résultats sur les lois de réciprocité, ainsi que sur des équations indéterminées de la forme \(p=x^2+y^2\), \(p=x^2+2y^2, p=x^2+3y^2\), ..., ce qui correspond aux thèmes abordés par Cauchy dans (Cauchy 1829a).

  27. Nous utiliserons dans ce texte le vocabulaire de Cauchy.

  28. Poinsot définit les racines primitives de congruences et d’équations et établit une analogie entre ces nombres dans (Poinsot 1820).

  29. Jacobi observera d’ailleurs que cette correspondance est fondamentale dans (Jacobi 1837).

  30. Ces exemples sont notamment traités par Gauss dans (Gauss 1801) et énoncés par Jacobi dans (Jacobi 1827): le premier développe le cas des nombres premiers de la forme \(4n+1, 3n+1\) et \(20n+1\) que l’on peut respectivement représenter par les sommes \(x^2+y^2, x^2+3y^2\) et \(x^2+5y^2\) dans la section V sur la théorie des formes quadratiques (Gauss 1801, Art. 182) tandis que le second énonce, sans dévoiler la méthode utilisée, le cas des nombres premiers de la forme \(4n+1, 3n+1\) et \(7n+1\), les derniers pouvant être mis sous la forme \(x^2+7y^2\).

  31. Jacobi travaille également avec ces expressions à la même période, mais ne publie des résultats sur ces sommes qu’à partir de 1837 (Jacobi 1837). Il correspond néanmoins avec Gauss sur ce thème dans une lettre datée du 8 février 1827 (Jacobi 1881–1891).

  32. Cauchy la détaillera dans la note IV du Mémoire sur la théorie des nombres de 1840. Cette démonstration est assez proche de la sixième preuve de la loi de réciprocité donnée par Gauss en 1818, et semblable à celle de Jacobi, publié dans la troisiéme édition de la Théorie des nombres de Legendre en 1830.

  33. En effet, aujourd’hui, dans le cas de la théorie des résidus cubiques par exemple, on se place dans l’anneau \(\mathbb{Z }[\omega ] = \{a+b\omega : a, b \in \mathbb{Z }\}\), où \(\omega =e^{2i\pi /3}\) est une racine cubique primitive de l’unité. On munit cet anneau euclidien de la norme \(N(\alpha )=\alpha \overline{\alpha }\), où \(\overline{\alpha }\) désigne le conjugué de \(\alpha \). On définit alors le caractére cubique d’un nombre \(\alpha \) modulo \(\pi \), que l’on peut noter \(( \tfrac{\alpha }{\pi })_3\), ainsi:

    • \(( \tfrac{\alpha }{\pi })_3 =0\) si \(\pi \) divise \(\alpha \);

    • \(( \tfrac{\alpha }{\pi })_3\equiv \alpha ^{\frac{N (\pi )-1}{3}} \pmod {\pi }\), où \(( \tfrac{\alpha }{\pi })_3\) est égal à \(1, \omega \), ou \(\omega ^2\).

    Voir par exemple (Ireland 1990, pp. 108–137). La définition de Cauchy coïncide bien avec cette définition lorsque \(\alpha \) et \(\pi \) sont des entiers.

  34. Nous corrigeons ici ce qui semble être une faute de frappe dans le mémoire: \(n\) est défini comme un diviseur de \(p\), ce qui est incohérent avec la définition de \(\varpi \).

  35. Les \(\fancyscript{A}_i\) ainsi définis correspondent aux \(B_{2i}\) actuels, si \(B_i\) désigne le \(i^\mathrm{e}\) nombre de Bernoulli. Cela semble être habituel à l’époque. Cela vient du fait que \(B_k=0\), pour \(k\) impair et différent de 1. Par ailleurs, Cauchy considère ici les valeurs absolues des nombres de Bernoulli actuels. Les nombres de Bernoulli interviennent dans de nombreuses formules mathématiques; citons par exemple celle d’Euler-Mac-Laurin. Pour des résultats sur ces nombres, voir (Nielsen 1923). Cauchy revient sur l’utilisation de ces nombres dans la démonstration du théorème énoncé ici dans son Mémoire sur la théorie des nombres de 1840.

  36. Ces nombres sont donc les résidus quadratiques de \(n\).

  37. Avec les notations utilisées par Cauchy, on peut cependant démontrer que, si \(p-1\) ne divise pas \(k\), alors le dénominateur de \(\fancyscript{A}_k\) n’est pas divisible par \(p\) : voir (Ireland 1990, Ch. 15). Ce résultat peut notamment être déduit d’un théorème annoncé par Thomas Clausen en 1840 dans les Astronomische Nachrichten et démontré la même année par George Karl Christian von Staudt (Staudt 1840).

  38. De même, Jacobi, dans le Journal de Crelle, publie une courte note de théorie des nombres en 1827 dans laquelle il énonce des théorèmes sur les résidus cubiques, et sur les formes quadratiques évoquées précédemment.

  39. La note XI de mémoire est par exemple reproduite dans les Comptes rendus de la séance du 6 avril 1840 et dans le cinquième volume du Journal de Liouville.

  40. Comme en 1829, Cauchy ne cite pas Legendre dans la partie principale du mémoire.

  41. Dans le mémoire, il est indiqué que \(\rho ^{\frac{n\varpi }{2}} = \tau ^{\frac{\varpi }{2}\varpi }\) ce qui me semble être une erreur d’impression.

  42. Voici comment Cauchy note la troisième égalité dans son mémoire:

    $$\begin{aligned} \Theta _h\Theta _k = S ( \tau ^{ih+jk}\theta ^{t^i+t^j}) \end{aligned}$$

    le signe \(S\) s’étendant à toutes les valeurs de \(i\) et \(j\) comprises dans la suite

    $$\begin{aligned} 0, 1, 2, 3, \ldots p-2 \end{aligned}$$

    (Cauchy 1840a, p. 87).

  43. Ici, Cauchy écrit: “Ces systèmes seront ceux pour lesquels l’équivalence \(t^i+t^j\equiv 1 \pmod {p}\) se trouvera vérifiée. Or, cette équivalence, présentée sous la forme \(t^j=1-t^i\) fournira une seule valeur de \(j\), comprise dans la suite \(0, 1, 2, 3, \ldots , p-2,\) pour toute valeur de \(i\), qui étant comprise dans cette même suite, ne rendra pas nulle la différence \(1-t^i [\ldots ]\)” (Cauchy 1840a, p. 88). On remarque donc qu’il transpose sans commentaire une équivalence en équation.

  44. Les deux égalités précédentes sont représentées comme des équivalences dans le texte de Cauchy: \((-1)^h\equiv 1\) et \(\tau ^h \equiv 1\).

  45. c’est-à-dire la plus petite puissance de \(m\) équivalente à l’unité modulo \(n\).

  46. De nombreuses études sont consacrées à Lacroix, son oeuvre didactique et ses traités. Nous renvoyons par exemple aux travaux de P. Lamandé (2004) pour la conception de nombre chez Lacroix, C. J. Domingues (2008) pour une approche conceptuelle du contenu mathématique du Traité du calcul différentiel et du calcul intégral de Lacroix et c. Ehrhardt (2009) pour une analyse de l’identité sociale de Lacroix comme mathématicien et enseignant.

  47. Notons d’ailleurs qu’il utilise presque systématiquement la notation \(S\) pour désigner la somme \( \sum \limits _{\mathop {1 \le i \le p - 2}\limits _{t^{i} + t^{j} \equiv 1\,( \mathrm{mod} \,p )}} \).

  48. Gauss introduit la notion d’indice dans la troisième section des Disquisitiones Arithmeticae. Il indique d’ailleurs, lorsqu’il met en avant le fait que les diverses puissances d’une racine primitive d’un nombre premier \(p\) sont congrues modulo \(p\) aux nombres entiers compris entre 1 et \(p-1\): «Cette propriété remarquable est d’une bien grande utilité, et peut considérablement abréger les opérations arithmétiques relatives aux congruences, à peu près de la même manière que l’introduction des logarithmes dans l’arithmétique ordinaire en abrège les opérations» (Gauss 1801, art. 57). Il ajoute un peu plus loin: «Les théorèmes qui regardent les indices sont absolument analogues à ceux qui regardent les logarithmes» (Gauss 1801, art. 58).

  49. Se reporter à (Crosland 1992) et (Brian 1996).

  50. Utilisation considérée comme abusive pour beaucoup: selon (Belhoste 1991, p 191), Cauchy présente environ 240 notes aux Comptes rendus entre 1838 et 1848.

  51. Parmi ces notes, les deux qui paraissent en 1839 contiennent l’expression “théorie des nombres” dans leur titre (aucun texte publié dans les Comptes rendus de l’Académie des sciences en 1839 n’est classé dans la catégorie “théorie des nombres”). Pour l’année 1840, nous avons pris en comptes les notes de la catégorie “théorie des nombres”.

  52. Tout nombre premier de la forme \(4n+1\) peut se décomposer en deux carrés d’entiers.

  53. Ces fonctions principales correspondent aux résolvantes de Lagrange déjà évoquées précédemment: ce sont des fonctions linéaires des différentes puissances d’une racine de \(n^{e}\) de l’unité utilisées par ce dernier. C’est la première fois que Cauchy se réfère aux travaux de Lagrange sur la théorie algébrique des équations dans le cadre de ses travaux de théorie des nombres.

  54. La différence évoquée par Cauchy correspond à la différence de la quantité de nombres \(h\) inférieurs à \(\frac{n}{2}\) tels que \(( \tfrac{h}{n})=1\) ou \(-1\) (avec \(( \tfrac{h}{n})=( \tfrac{h}{\nu })( \tfrac{h}{\nu ^{\prime }})\ldots \)).

  55. Cela correspond bien à la définition habituelle: en effet, \((n-i)^2\equiv i^2 \pmod {n}\) donc \(1+\rho +\rho ^4+\rho ^9+\cdots + \rho ^{(n-1)^2}=1+2(\rho + \rho ^{s^2}+\rho ^{s^4}+\cdots + \rho ^{s^{n-3}})\), où \(s\) est une racine primitive de \(n\). Il suffit alors de soustraire à cette somme l’expression nulle \(1+\rho +\rho ^2+\cdots +\rho ^{n-1}\).

  56. Il semble même, d’après une invitation de Cauchy à Dirichlet datée du 25 juillet 1839, que Cauchy ait convié Dirichlet à se joindre à Liouville et lui pour un dîner à Sceaux: voir (Belhoste 1984, p. 266).

  57. Liouville se plaint d’ailleurs dans une lettre à Dirichlet, datée de mai ou juin 1840, que Cauchy ait communiqué deux notes sur ces résultats en citant prioritairement Liouville, et non pas Dirichlet: voir (Belhoste 1984, pp. 266–267).

  58. Il cite notamment Dirichlet et Lebesgue.

  59. Cauchy aborde notamment ces fonctions dans le Bulletin de la Société Philomathique de 1817. Une fonction réciproque de première espace est de la forme \(f(x)=\left( \frac{2}{\pi }\right) ^{\frac{1}{2}}{\int _0^{\infty } \varphi (u) \cos (ux) du}\), où \(x\) est positif et est telle que \(\varphi (u)=\left( \frac{2}{\pi }\right) ^{\frac{1}{2}}{\int _0^{\infty } f(v) \cos (uv) dv}\). Les fonctions réciproques de seconde espèce sont semblables, mais dépendent de la fonction sinus.

  60. Cauchy précise en effet que ce produit reste invariable ou change seulement de signe lorsque l’on remplace \(\rho \) par \(\rho ^m\), où \(m\) est premier à \(n\).

  61. Ces sommes correspondent aux périodes considérées par Gauss dans l’article 358 des Disquisitiones Arithmeticae, article dans lequel il démontre également que le quadruple d’un nombre premier de la forme \(3k+1\) peut être mis sous la forme \(x^2+27y^2\).

  62. Certains autres noms, comme Poinsot, Lagrange et Legendre ne sont évoqués que pour signaler une paternité de définition ou de notation.

  63. Cela correspond en partie à l’extrait que nous avons reproduit dans l’Annexe C.

  64. Le numérateur est composé de \(\frac{\nu -1}{2}\) facteurs de la forme \(\Theta _h\Theta _{-h}\) donc le numérateur est égal à \(\pm p^{\frac{n-1}{2}}\). D’autre part, le dénominateur est égal à \((-1)^{\varpi \upsilon \nu \frac{\nu -1}{2}h}p = \pm p\) lorsque \(\varpi \upsilon \nu \frac{\nu -1}{2}h\) ne divise pas \(p-1\) et est égal à 1 lorsque \(\varpi \upsilon \nu \frac{\nu -1}{2}h\) divise \(p-1\). Cela dépend donc de la valeur de \(\upsilon \).

  65. Par exemple, Libri souhaite étudier la théorie des congruences à partir des fonctions circulaires tandis que Lebesgue obtient des résultats similaires à ceux de Libri en ne se fondant que sur des arguments arithmétiques et combinatoires. Nous pouvons également penser à Gauss, qui propose six démonstrations différentes de la loi de réciprocité quadratique entre 1801 et 1818, démonstrations utilisant des arguments arithmétiques divers ou faisant intervenir des outils analytiques, comme les séries par exemple. Voir également à ce sujet (Goldstein et Schappacher 2007).

  66. Pour les liens entre les travaux de Cauchy, Jacobi, Dirichlet et Kummer, voir Boucard (2011b, Chap. 12).

References

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Correspondence to Jenny Boucard.

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Communicated by : U. Bottazzini.

Appendices

Annexe A: Reconstruction de la méthode de Cauchy: un extrait

Nous avons reproduit ici les premières pages du mémoire de Cauchy où celui-ci démontre que, pour tout nombre premier impair \(p\) et tout diviseur premier \(n\) de \(p-1\) de la forme \(4x+3\), on peut toujours trouver des nombres entiers \(X\) et \(Y\) tels que \(4p^{\frac{n-1}{2}}=X^2+nY^2\). Avant cet extrait, Cauchy introduit les notations déjà utilisées dans le mémoire de 1829, il rappelle la notion d’indice de Gauss et une version équivalente de la définition généralisée du symbole de Legendre donnée dans (Cauchy 1829a). Nous avons indiqué tout au long du texte dans quelles parties de l’ouvrage de Cauchy sont démontrés les résultats indiqués. Certains détails de ces compléments sont donnés dans la partie principale de l’article, l’objectif étant ici de mettre en avant les difficultés rencontrées à la lecture de ce texte. Nous avons indiqué nos annotations entre crochets en caractères linéaux. Rappelons que \(p=n\varpi +1\).

Soient maintenant

$$\begin{aligned} \Theta _h = \theta +\rho ^h\theta ^t+\rho ^{2h}\theta ^{t^2}+\cdots +\rho ^{(p-2)h}\theta ^{t^{p-2}} \end{aligned}$$
(21)

et

$$\begin{aligned} \Theta _h\Theta _k=R_{h,k}\Theta _{h+k}. \end{aligned}$$
(22)

\(R_{1,m}\) sera une fonction de \(\rho \) de la forme

$$\begin{aligned} R_{1,m}=a_0+a_1\rho +a_2\rho ^2+\cdots +a_{n-1}\rho ^{n-1}; \end{aligned}$$

et si l’on pose

$$\begin{aligned} k\equiv mh\pmod {n}, \end{aligned}$$

on aura, en supposant \(m\) différent de zéro et de \(\frac{n}{2}\),

$$\begin{aligned} R_{h,mh}=a_0+a_1\rho ^h+a_2\rho ^{2h}+\cdots + a_{n-1}\rho ^{(n-1)h} \end{aligned}$$

et

$$\begin{aligned} R_{h,k}=(-1)^{\varpi (h+k)}\sum \left( \frac{u}{p} \right) ^h \left( \frac{v}{p} \right) ^k, \end{aligned}$$
(23)

le signe \(\sum \) s’étendant à toutes les valeurs entières de \(u, v\) comprises entre les limites \(1, p-1\), et qui vérifieront l’équivalence

$$\begin{aligned} 1+u+v\equiv 0\pmod {p}. \end{aligned}$$

On aura d’ailleurs, en supposant \(h\) différent de zéro,

$$\begin{aligned} \Theta _h\Theta _{-h}=(-1)^{\varpi h}p, \ R_{h,-h}=-(-1)^{\varpi h}p, \end{aligned}$$
(24)

et, en supposant \(h, k\), \(h+k\) non divisibles par \(n\),

$$\begin{aligned} R_{h,k}R_{-h,-k}=p. \end{aligned}$$
(25)

On trouvera, au contraire

$$\begin{aligned} R_{h,0}R_{0,h}=-1. \end{aligned}$$
(26)

Enfin l’on aura

$$\begin{aligned} a_0+a_1+a_2+\cdots + a_{n-1}=p-2 \end{aligned}$$
(27)

et, en supposant \(n\) pair,

$$\begin{aligned} a_0-a_1+a_2-a_3+\cdots -a_{n-1}=-(-1)^{\frac{\varpi n}{2}}. \end{aligned}$$
(28)

[Les égalités 9 à 15 sont démontrées dans la note I pour le cas particulier où \(\varpi =1\); elles n’y sont néanmoins pas toujours formulées de la même façon. Par exemple, pour la formule (10), Cauchy n’utilise pas le symbole de Legendre dans la note I. Cauchy revient sur les égalités (14) et (15), et sur d’autres propriétés des coefficients des expressions \(R_{h,k}\) dans la note V.]

Par suite, si l’on suppose

$$\begin{aligned} R_{h,k}=F(\rho ), \end{aligned}$$
(29)

[Le fait que \(R_{h,k}\) ne dépend que de \(\rho \) est également démontré dans la note I.]

on trouvera

$$\begin{aligned} F(\rho ^m)=R_{mh,mk} \quad \text{ et } \quad F(\rho ^m)F(\rho ^{-m})=p, \end{aligned}$$
(30)

[L’égalité (17) est en fait l’égalité (13) de la note I.]

si le nombre \(m\) est tel qu’aucune des équations

$$\begin{aligned} \rho ^{mh}=1,\ \rho ^{mk}=1,\ \rho ^{m(h+k)}=1 \end{aligned}$$
(31)

[Les égalités (18) sont traduites en termes de divisibilité par le nombre \(n\) dans la note I.]

ne soit vérifiée. On aura, au contraire,

$$\begin{aligned} F(\rho ^m)=-(-1)^{\varpi mh - \varpi mk} \end{aligned}$$
(32)

si une seule des équations (18) est satisfaite, et

$$\begin{aligned} F(\rho ^m)=p-2 \end{aligned}$$
(33)

si les trois équations (18) subsistent simultanément.

Soient encore \(h\), \(k\), \(l\) trois nombres entiers propres à vérifier la condition

$$\begin{aligned} h+k+l\equiv 0\pmod {n}. \end{aligned}$$
(34)

On aura, en supposant ces nombres tous trois différents de zéro,

$$\begin{aligned} \Theta _h\Theta _k\Theta _l = (-1)^{\varpi l}\frac{\Theta _h \Theta _k}{\Theta _{h+k}}= (-1)^{\varpi k}\frac{\Theta _h \Theta _l}{\Theta _{h+l}}= (-1)^{\varpi h}\frac{\Theta _k \Theta _l}{\Theta _{k+l}} \end{aligned}$$

et, par conséquent,

$$\begin{aligned} (-1)^{\varpi h}R_{k,l}=(-1)^{\varpi k}R_{l,h}=(-1)^{\varpi l} R_{k,h}. \end{aligned}$$
(35)

Soit maintenant \(s\) une racine primitive de

$$\begin{aligned} x^{n-1}\equiv 1\pmod {n}, \end{aligned}$$
(36)

le nombre \(n\) étant supposé premier, et faisons

$$\begin{aligned} \Theta _1\Theta _{s^2}\Theta _{s^4}\ldots \Theta _{s^{n-3}} = \fancyscript{F} (\rho ) \end{aligned}$$
(37)

on aura

$$\begin{aligned} \Theta _s\Theta _{s^3}\Theta _{s^5}\ldots \Theta _{s^{n-2}} = \fancyscript{F} (\rho ^s) \end{aligned}$$
(38)

et, de plus,

$$\begin{aligned} \fancyscript{F} (\rho )=\fancyscript{F} (\rho ^{s^2})=\fancyscript{F} (\rho ^{s^4})=\cdots =\fancyscript{F} (\rho ^{s^{n-3}}), \end{aligned}$$

[Cauchy indique en note de bas de page que \(1+s^2+s^4+\cdots +s^{n-3}\equiv 0\pmod {n}\) : c’est donc pour cette raison que le produit ci-dessus ne dépend que de \(\rho \).]

$$\begin{aligned} \fancyscript{F} (\rho ^s)=\fancyscript{F} (\rho ^{s^3})=\fancyscript{F} (\rho ^{s^5})=\cdots =\fancyscript{F} (\rho ^{s^{n-2}}). \end{aligned}$$

Donc \(\fancyscript{F} (\rho )\) sera de la forme

$$\begin{aligned} \fancyscript{F}(\rho )=c_0+c_1(\rho +\rho ^{s^2} + \rho ^{s^4}+\cdots +\rho ^{s^{n-3}})+c_2(\rho ^s+\rho ^{s^3} + \cdots +\rho ^{s^{n-2}})\nonumber \\ \end{aligned}$$
(39)

[Cauchy démontre que les expressions de la forme \(R_{h,k,l\ldots }\) sont symétriques par rapport aux puissances \(\rho ^h, \rho ^k, \rho ^l\) dans la note III. Les propriétés des fonctions symétriques et alternées des racines primitives d’une équation binôme sont étudiées par Cauchy dans les notes VI et VII. Cela lui permet d’obtenir notamment la formule (26).]

ou

$$\begin{aligned} \fancyscript{F} (\rho ) = \frac{2c_0 -c_1-c_2}{2}+\frac{c_1-c_2}{2} (\rho -\rho ^s+\rho ^{s^2}-\rho ^{s^3}+\cdots + \rho ^{s^{n-3}}-\rho ^{s^{n-2}}) \end{aligned}$$

et, comme on aura

$$\begin{aligned}&\displaystyle s^{\frac{n-1}{2}}\equiv -1\pmod {n},\\&\displaystyle \rho + \rho ^s+\rho ^{s^2}+\cdots +\rho ^{s^{n-3}}+\rho ^{s^{n-2}}=-1,\\&\displaystyle (\rho -\rho ^s+\rho ^{s^2}-\rho ^{s^3}+\cdots + \rho ^{s^{n-3}}-\rho ^{s^{n-2}})^2=(-1)^{\frac{n-1}{2}}n, \end{aligned}$$

[Cette dernière égalité correspond à une somme de Gauss quadratique déjà démontrée par Gauss dans (Gauss 1801, Art. 356) et à la formule (14) obtenue par Cauchy dans la note I.] on trouvera

$$\begin{aligned} \fancyscript{F}(\rho )\fancyscript{F}(\rho ^s) = \left( \frac{2c_0-c_1-c_2}{2}\right) ^2-(-1)^{\frac{n-1}{2}} n\left( \frac{c_1-c_2}{2}\right) ^2, \end{aligned}$$

ou, ce qui revient au même,

$$\begin{aligned} 4\fancyscript{F} (\rho )\fancyscript{F}(\rho ^s) = (2c_0-c_1-c_2)^2-(-1)^{\frac{n-1}{2}} n(c_1-c_2)^2, \end{aligned}$$
(40)

ou bien encore

$$\begin{aligned} \fancyscript{F} (\rho )\fancyscript{F}(\rho ^s) = (c_0-c_1)^2+(c_0-c_2)(c_1-c_2)+ \frac{1-(-1)^{\frac{n-1}{2}}n}{4} (c_1-c_2)^2. \nonumber \\ \end{aligned}$$
(41)

Lorsque \(n\) est de la forme \(4x+3\), l’équation (27) ou (28) se réduit à

$$\begin{aligned} 4\fancyscript{F} (\rho )\fancyscript{F}(\rho ^s)=(2c_0-c_1-c_2)^2+n (c_1-c_2)^2 \end{aligned}$$
(42)

ou bien à

$$\begin{aligned} \fancyscript{F} (\rho )\fancyscript{F}(\rho ^s) = (c_0-c_1)^2+(c_0-c_2)(c_1-c_2)+ \frac{n+1}{4} (c_1-c_2)^2. \end{aligned}$$
(43)

Au contraire, lorsque \(n\) est de la forme \(4x+1\), alors, \(\frac{n-1}{2}\) étant pair, la formule (24) donne simplement

$$\begin{aligned} \fancyscript{F}(\rho )=p^{\frac{n-1}{4}} \end{aligned}$$

[Cette formule est démontrée dans la note III, dans laquelle Cauchy utilise implicitement des résultats démontrés dans les notes VI et VII.] et \(\rho \) disparaît de l’équation (26), qui se trouve réduite à la forme

$$\begin{aligned} \fancyscript{F} (\rho )=c_0. \end{aligned}$$

Revenons au cas où \(n\) est de la forme \(4x+3\). Comme on aura

$$\begin{aligned} \fancyscript{F}(\rho )\fancyscript{F}(\rho ^s)=p^{\frac{n-1}{2}}, \end{aligned}$$

[Cette égalité est démontrée dans la note III, dans laquelle Cauchy utilise implicitement des résultats démontrés dans les notes VI et VII.] l’équation (29) donnera

$$\begin{aligned} 4p^{\frac{n-1}{2}}=(2c_0-c_1-c_2)^2+n(c_1-c_2)^2. \end{aligned}$$

Donc on résoudra l’équation

$$\begin{aligned} 4p^{\frac{n-1}{2}}=X^2+nY^2 \end{aligned}$$
(44)

en prenant

$$\begin{aligned} X=2c_0-c_1-c_2, \quad Y=c_1-c_2. \end{aligned}$$

Annexe B

See Table 1.

Table 1 Liste des travaux arithmétiques de Cauchy publiés ou présentés à l’Académie des sciences (1829–1840)

Annexe C

See Table 2.

Table 2 Structure du Mémoire sur la théorie des nombres de Cauchy (1840)

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Boucard, J. Cyclotomie et formes quadratiques dans l’œuvre arithmétique d’Augustin-Louis Cauchy (1829–1840). Arch. Hist. Exact Sci. 67, 349–414 (2013). https://doi.org/10.1007/s00407-013-0115-3

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