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Gérard Fourez, professeur émérite de l’Université de Namur et fondateur, il y a près de cinquante ans, de l’une des premières unités de formation et de recherche universitaires dans le monde francophone dédiées aux relations « Sciences, Technologies et Sociétés », s’est éteint le 2 septembre dernier à l’âge de 81 ans. Il était connu pour sa perspective socioconstructiviste des sciences et de leur enseignement, sa contribution à la mise au point de méthodologies de l’interdisciplinarité de même que pour son incessante collaboration avec des enseignants et enseignantes de diverses disciplines dans la rédaction d’ouvrages permettant de se faire la main avec des questions d’épistémologie, de pouvoir et d’éthique.

Membre du comité éditorial de la présente Revue depuis sa fondation, il laisse en héritage une œuvre à la fois originale, stimulante et même, parfois, déconcertante en ce qu’elle nous rappelle d’abord que les scientifiques appartiennent au monde des êtres humains, caractérisé, entre autres, par de multiples formes de coopération, mais aussi par des différends, par des conflits et par les inévitables négociations qui s’ensuivent quant aux manières de « faire science ». Son œuvre nous rappelle aussi l’importance de rendre explicite « le lieu d’où l’on parle » et de donner ainsi à voir les postulats, idéologies et engagements qui « font exister le regard » et définissent ce qui sera tenu pour réel et légitime, dans les sphères spécialisées comme dans la vie quotidienne.

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Gérard Fourez, emeritus professor at the Université de Namur, Belgium, and the founder, nearly 50 years ago, of one of the first Science, Technology and Society centres in French-speaking academic world, passed away on September 2, 2018 at the age of 81. He was known for his socioconstructivist approach to science and science teaching, his contribution to the development of interdisciplinary methodologies, as well as his unceasing collaboration with teachers from a range of disciplines on a number of works designed to offer a basis for hands-on experience with regard to issues of epistemology, power and ethics.

A member of the CJSMTE Editorial Board since the time of the journal’s founding, he has left behind an original, stimulating body of work. It is, moreover, an occasionally disconcerting legacy, reminding us, for one, that scientists are members of a human community that is characterized, among other things, by numerous forms of co-operation, as well as by conflicts and controversies, not to mention the negotiations that inevitably ensue over what counts as science. Furthermore, his work reminds us of the importance of making explicit the “place of utterance” and, in this process, of drawing attention to the postulates, ideologies and commitments that bring a speaker’s perspective (or gaze) into existence and that define what is held for real and legitimate, both in spheres of specialization and in everyday life.