Skip to main content
Log in

Abstract

La notion d’arbitraire s’est imposée en théorie du droit—où il est question des moyens d’éviter l’arbitraire du juge ou du souverain—et en sémiotique, où la thèse de l’arbitraire du signe est associée à Saussure, un des pères de la “sémiologie”. Pourtant, aucune définition positive n’existe de l’arbitraire, ou du moins aucune ne s’est encore valablement imposée. Le présent article se propose de trouver les raisons pour lesquelles un concept si présent dans la théorie pâtit d’un tel manquement.

This is a preview of subscription content, log in via an institution to check access.

Access this article

Price excludes VAT (USA)
Tax calculation will be finalised during checkout.

Instant access to the full article PDF.

Similar content being viewed by others

Notes

  1. Je remercie pour leur relecture attentive Noémie Benchimol, Hugo Hardy, Jean-Yves Pranchère, Yohann-Samuel Rimokh, ainsi que les évaluateurs anonymes.

  2. Il est indispensable de distinguer le droit comme ensemble de règles et de pratiques et la théorie du droit, qui est une théorie de ces règles et pratiques. Dans le cadre de cet article, nous nous intéresserons à la théorie du droit uniquement, même dans les cas où nous utilisons le mot “droit” tout court.

  3. Peu importe pour notre propos que Saussure désignait par sémiologie ce que nous appelons par le terme de sémiotique. L’opposition ne sert qu’à classer les courants: on parle en effet typiquement de “sémiotique” américaine et de “sémiologie” française.

  4. Bühler a minimisé la présence de la motivation et donc des onomatopées dans la langue, à la faveur d’une réduction des onomatopées aux imitations acoustiques de phénomènes acoustiques, alors que Toussaint semble intégrer dans les faits de motivation les imitations acoustiques de phénomènes non acoustiques. Sur cette distinction, voir [5].

  5. Voir encore Toussaint p. 66 sur [7], p. 171, passage qui n’a pas été modifié dans [8].

  6. On peut relever que selon Frédéric Zenati-Castaing, le but de la motivation, dans le chef des révolutionnaires, n’est pas tant de limiter l’arbitraire que d’imposer aux juges le règne de la loi [27].

  7. Il est vrai que certaines expressions laudatives comme Il est trop ou il est trop mignon constituent des contre-exemples, mais ils sont marginaux.

  8. Il dit notamment: “Or, en 1944, quand j’ai rédigé cette première étude sur la justice, je considérais les jugements de valeur comme entièrement arbitraires” [18].

  9. Malheureusement, ce sont souvent des auteurs différents qui traitent de l’arbitraire sémiotique et de l’arbitraire d’une décision. Joseph de Maistre, semble-t-il, se prononce sur les deux tableaux: du point de vue sémiotique, les mots ne sont pas arbitraires [23] et du point de vue de la décision du souverain, y compris le Pape, la décision ne peut pas être arbitraire non plus [23]. Il serait intéressant de vérifier si chez les autres auteurs s’étant prononcé sur ces deux questions, on trouve pareille corrélation [3].

  10. Ici, il est question non pas de la théorie du droit, descriptive, mais du droit lui-même.

  11. Comme me l’a fait remarquer un des évaluateurs, Jerome Frank [11] a mis en question la notion de sécurité juridique comme étant également évaluative plutôt que descriptive.

Références

  1. Auroux, Sylvain. 1990. Arbitraire. In Les notions philosophiques. Tome 1, éd. Sylvain Auroux, 144. Paris: P.U.F.

  2. Bacon, Francis. [1622: 1ère édition] 2006. De la justice universelle, traduction du latin par Jean-Baptiste de Vauzelles. Paris: L’Harmattan.

  3. Barthes, Roland. 1985. L’aventure sémiologique. Paris: Seuil.

    Google Scholar 

  4. Benveniste, Émile. 1966. Problèmes de linguistique générale. Paris: Gallimard.

    Google Scholar 

  5. Bühler, Karl. 1966. L’onomatopée et la fonction représentative du langage, traduction de l’allemand par Geneviève Bianquis. In Essais sur le langage, ed. Jean-Claude Pariente. Paris: Minuit.

    Google Scholar 

  6. Carbonnier, Jean. 1978. Sociologie juridique. Paris: P.U.F.

    Google Scholar 

  7. Ducrot, Oswald. 1972. L’arbitraire. In Dictionnaire encyclopédique des sciences du langage, ed. Oswald Ducrot, and Tzvetan Todorov, 170–178. Paris: Seuil.

    Google Scholar 

  8. Ducrot, Oswald. 1995. L’arbitraire. In Nouveau dictionnaire encyclopédique des sciences du langage, ed. Oswald Ducrot, and Jean-Marie Schaeffer, 321–333. Paris: Seuil.

    Google Scholar 

  9. Ducrot, Oswald, et al. 1968. Qu’est-ce que le structuralisme. Paris: Seuil.

    Google Scholar 

  10. Dworkin, Ronald. 1963. Judicial Discretion. The Journal of Philosophy 60(21): 624–638.

    Article  Google Scholar 

  11. Frank, Jerome. 1930. Law and the modern mind. New York: Brentano.

    Google Scholar 

  12. Genette, Gérard. 1976. Mimologiques. Voyage en Cratylie. Paris: Seuil.

    Google Scholar 

  13. Herrera, Carlos Miguel. 2003. Décisionnisme. In Dictionnaire de la culture juridique, ed. Denis Alland, and Stéphane Rials, 347–350. Paris: P.U.F.

    Google Scholar 

  14. Jakobson, Roman. 1976. Six leçons sur le son et le sens. Paris: Minuit.

    Google Scholar 

  15. Lalande, André. [1926: 1ère édition] 2006. Vocabulaire technique et critique de la philosophie. Paris: P.U.F.

  16. de Maistre, Joseph. 1957. Du Pape et extraits d’autres œuvres. Monaco: Éditions du Rocher.

    Google Scholar 

  17. Mounin, Georges (éd.). [1974: 1ère édition] 1995. Dictionnaire de la linguistique. Paris: P.U.F.

  18. Perelman, Chaïm. 1976. Logique juridique. Nouvelle rhétorique. Paris: Dalloz.

    Google Scholar 

  19. Perelman, Chaïm. 1978. La motivation des décisions de justice, essai de synthèse. In Les motivations des décisions de justice, (éds). Perelman, Chaïm et Foriers, Paul. Bruxelles: Bruylant.

  20. Perelman, Chaïm, and Paul Foriers (eds.). 1978. Les motivations des décisions de justice. Bruxelles: Bruylant.

    Google Scholar 

  21. Pound, Roscoe. [1922: 1ère édition] 1954. An introduction to the philosophy of law. Yale: Yale University Press.

  22. Pranchère, Jean-Yves. 1992. Qu’est-ce que la royauté? Joseph de Maistre. Paris: Vrin.

    Google Scholar 

  23. Pranchère, Jean-Yves. 2004. L’autorité contre les lumières. La philosophie de Joseph de Maistre. Genève: Droz.

    Google Scholar 

  24. de Saussure, Ferdinand. [1916: 1ère édition] 1995. Cours de linguistique générale. Paris: Payot.

  25. Todorov, Tzvetan. 1977. Théories du symbole. Paris: Seuil.

    Google Scholar 

  26. Toussaint, Maurice. 1983. Contre l’arbitraire du signe. Paris: Didier Érudition.

    Google Scholar 

  27. Zenati-Castaing, Frédéric. 2007. La motivation des décisions de justice et les sources du droit, 1553–1560. Paris: Recueil Dalloz.

Documents en ligne/sites internet

  1. Godefridi, Drieu. 2010. Arbitraire et droit dans la Grèce antique. Folia Electronica Classica. http://bcs.fltr.ucl.ac.be/fe/19/athenes.pdf. Consulté le 3 octobre 2011.

Download references

Author information

Authors and Affiliations

Authors

Corresponding author

Correspondence to Stefan Goltzberg.

Rights and permissions

Reprints and permissions

About this article

Cite this article

Goltzberg, S. À la Recherche de l’Arbitraire. Du Droit à la Sémiotique et Retour. Int J Semiot Law 26, 543–554 (2013). https://doi.org/10.1007/s11196-012-9272-y

Download citation

  • Published:

  • Issue Date:

  • DOI: https://doi.org/10.1007/s11196-012-9272-y

Keywords

Navigation