L’Animal — L’Humain

Résumé

Dans la conscience d’un homme contemporain le mot «éducation» fait naître ordinairement des associations liées avec une salle d’étude scolaire puis universitaire où on avait passé tant d’années dans l’enfance et dans la jeunesse, avec cet état de préoccupation des devoirs et des examens, mais aussi avec l’image du professeur, qui était la cause des chagrins plutôt que des joies. A l’époque du pragmatisme universel l’éducation s’entend comme une condition nécessaire et inévitable, comme un instrument de succès dans la vie, un capital avantageux qui mérite des efforts qu’on fait pour l’acquérir. Une pensée plus abstraite pourrait facilement lier l’éducation avec l’industrie des connaissances et des cadres professionnels dont les sociétés industrielles et celles d’information ont besoin en s’avançant dans la voie de prospérité. Pourtant derrière ces signifiants bien pratiques on voit se perdre un sens transcendental de la notion «éducation», sans lequel la philosophie de l’éducation est condamnée de trahir sa vocation, restant dans le domaine des constatations sociologiques banales.