Intégrer la préservation de la fertilité dans le parcours de soins en cancérologie (in partie II : Un parcours personnalisé et coordonné pour mieux répondre aux besoins des patients)

Résumé

En France, chaque année, plus de 15 000 femmes et de 9 000 hommes de moins de 45 ans sont confrontés à un diagnostic de cancer et sont ainsi potentiellement exposés à un risque d’altération de leur fertilité induits par les traitements. La loi du 6 août 2004 relative à la bioéthique prévoit que toute personne exposée à une prise en charge médicale qui risque d’altérer sa fonction de reproduction peut bénéficier d’une préservation des gamètes et des tissus germinaux. Toutefois, les études montrent une hétérogénéité d’information et de prise en charge des patients et un manque de connaissance des équipes médicales concernant les différentes stratégies de préservation existantes. Le Plan cancer 2014–2019 fixe donc comme objectif d’assurer l’accès à la préservation de la fertilité pour tous les patients concernés. Il vise à systématiser l’information des patients sur les risques des traitements du cancer pour leur fertilité ultérieure et sur les possibilités de la préserver, et ce, dès le dispositif d’annonce de la proposition thérapeutique de leur maladie. Les patients qui le souhaitent doivent également être orientés vers un professionnel spécialiste de la préservation de la fertilité. Des « plateformes clinicobiologiques de préservation de la fertilité » se développent à travers le territoire, formalisant les liens entre les centres d’assistance médicale à la procréation et les professionnels de la cancérologie. Elles associent des consultations spécialisées et un plateau technique de cryobiologie. Enfin, la recherche sur les risques pour la fertilité induits par les nouveaux traitements du cancer, et sur les moyens de les prévenir ou de les réduire, sera soutenue. Les connaissances et les pratiques validées feront l’objet de recommandations à destination des professionnels.

Abstract

Every year in France, more than 15,000 women and 9,000 men under the age of 45 are diagnosed with cancer and are potentially at risk of treatment-induced altered fertility. The 2004 law on bioethics stipulates that every person exposed to medical care that may alter his/her reproductive function may be offered a gametes and germinal tissues cryopreservation. However, studies show heterogeneity in patient’s information and care, as well as a lack of awareness among medical teams on various existing conservation strategies. Therefore, the 2014-2019 Cancer Plan guarantees that all patients have access to fertility preservation. It aims to systematically inform patients, during the consultation explaining their treatment options, about the risks of cancer treatments on their future fertility and opportunities for preservation that are available. Patients, who wish so, should be referred to a specialist in fertility preservation. “Clinico-biological fertility preservation” platforms are developing across the country, formalising the links between assisted reproductive technology centres and oncology professionals. They associate specialist consulting facilities and technical cryobiology platform. Finally, support will be provided to research into innovative cancer treatments-induced risks on fertility, and on the prevention and reduction of the associated risks to fertility. Current knowledge and validated practices will also be published as professional guidelines.