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Tendances En Sémiotique Juridique

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References

  1. B.S. Jackson,Semiotics and Legal Theory, supra n.3, en particulier la IIe partie. Jackson se réfère à A. J. Greimas et E. Landowski, “Analyse d'un discours juridique”, inSémiotique et sciences sociales (Paris: Seuil, 1976).

  2. U. Eco,Trattato di semiotica generale (Milan: Bompiani, 1975), §3.3: mais voir p.212 pour des considérations plus modérées à ce sujet, où le référent, chassé par la porte avec éclat, rentre par la fenêtre ...

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  3. U. Scarpelli,Contributo alla semantica del linguaggio normativo (Turin: Accademia delle scienze, 1959 [Memorie, Serie III, tomo 5, pt. II, n.1, 1–153]; 2e éd., Milan: Giuffrè, 1985);Semantica, morale e diritto (Turin: Giappichelli, 1959); A. Ross,Directives and Norms (Londres: Stevens, 1968); tous les deux se réfèrent à R. M. Hare,The Language of Morals (Oxford: Clarendon Press, 1952).

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  4. Dans l'analyse structurale de Greimas par exemple, reprise par Jackson,supra n.3, p.116: ce que le juriste appellerait application judiciaire du droit est appelé, il est vrai, processus de vérification, selon une terminologie apparemment référentielle, mais il est vu en réalité comme un simple aspect du système sémiotique: la vérification présumée semble n'être qu'une partie des visées (prétentions) incorporées dans le discours...

  5. Jackson,supra n.3, p.133, oppose la sémiotique triadique et référentielle à une sémiotique “narrative” qui voit “les institutions (juridiques) comme des instruments de communication”. Cette différenciation ne peut être prise à la lettre: en effet, donner une description normative du droit n'interdit pas de la considérer en tant que forme de communication, et exige même justement qu'on le considère en tant que communication de prescriptions. L'opposition de Jackson n'est valable que si l'on prend en considération la façon dont est analysée la communication dans une sémiotique dyadique comme celle qu'il propose: non plus centrée sur le référent, avec les distinctions que cela suppose comme nous l'avons vu entre descriptif et prescriptif et les niveaux du discours juridique, mais comme manifestation de surface d'une structure sémiotique substantiellement unitaire.

  6. Citons, à titre d'exemple illustre de ce dernier type de sémiotique, la sémiologie de Roland Barthes,Eléments de sémiologie (Paris: Gonthier, 1964).

  7. Il s'agit de la critique de Mounin contre la sémiologie de Barthes: voir G. Mounin,Clefs pour la linguistique (Paris: Seghers, 1968).

  8. Sur ce thème, voir par exemple G. R. Carriò, “Los jueces crean derecho”(Examen de una polémica jurídica), Revista Jurídica de Buenos Aires (1961), à présent dans G. R. Carriò,Notas sobre derecho y lenguaje (Buenos Aires: Abeledo-Perrot, 1965), 79–89.

  9. La version la plus ample et la plus complète d'une sémiotique juridique s'inspirant principalement de cette conception fait l'objet d'un ouvrage de E. Pattaro,Introduzione al corso di filosofia del diritto, vol. II (Bologna: Q.U.E.B., 1987), en particulier le chap. V. L'auteur s'inspire de la sémiotique de Morris et Stevenson, d'une sémiotique tendant au causalisme, en ce sens que le signe est vu en tant questimulus de comportements (ou du moins de dispositions) et par conséquent cause de ceux-ci. L'auteur a soin de mettre en œuvre les précautions que rend nécessaires notre ignorance sur les nombreux mécanismes qui sont la cause du phénomène sémiotique: mais la substitution (effectuée déjà par Morris et Stevenson) de la notion deréponse (à la stimulation du signe) par la notion dedisposition à répondre n'est cependant pas dépourvue d'inconvénients logiques pour un empirisme strict (voir à ce propos S. Hervey,Semiotic Perspectives (Londres: Allen & Unwin, 1982), et en particulier son commentaire des thèses de Stevenson).

  10. Une sémiotique “performance oriented” s'orientera, surtout si elle est causaliste, vers une théorie asymétrique, c'est-à-dire réductionniste, du signifié normatif (cependant la sémiotique de G. Tarello,Diritto, enunciati, usi (Bologne: Il Mulino, 1974), en particulier p.167 s., est “performance oriented” tout en étant probablement symétrique). Cette asymétrie peut prendre des formes plus ou moins accentuées qui iront de l'émotivisme ou expressivisme radical à des formes d'émotivisme partiel. Dans le premier cas, le signifié prescriptif, à la différence du signifié descriptif, n'est pas déterminé par des règles impersonnelles mais exprime essentiellement les émotions et les désirs du locuteur réel ou représente une tentative de stimuler les réactions de l'auditeur réel (c'est la thèse classique de C. L Stevenson,supra n.11). En revanche dans le second cas (émotivisme modéré) les normes ou prescriptions ont un contenu descriptif, elles renferment une proposition à laquelle s'ajoute un élément émotif/prescriptif bien moins ou pas du tout standardisé (dans son ouvrageExpression and Meaning (Cambridge, Cambridge University Press, 1979), J. R. Searle développe une formulation systématique de cette thèse). Ces deux théories (la seconde moins fortement que la première) tendent à déplacer l'aspect spécifique du discours prescriptif (et par là même juridique) de la sémantique à la pragmatique, au moment de l'usage actuel du discours. Ceci conduit à une sémiotique de l'acte, dès lors que selon cette thèse ce n'est que dans l'usage actuel que l'on peut voir par exemple si un énoncé est descriptif ou prescriptif (Pattaro,Introduzione, supra n.21, vol. II, chap. V). Ce qui est en parfait accord avec les conceptions sceptiques de l'interprétation typiques du réalisme jurisdique et en général avec la conception du droit comme réalité sociale. La discussion sur cet aspect, ésotérique en apparence, de la sémiotique est donc particulièrement vive dans la philosophie du droit analytique: de U. Scarpelli,Contributo, supra n.13 (la conception symétrique ou paritaire du signifié normatif la plus cohérente et systématique) à R. Guastini,Problemi di analisi del linguaggio normativo, Introduction à Alf Ross,Critica del diritto e analisi del linguaggio (Bologna, Il Mulino, 1982: il s'agit là d'un Ross asymétrique et émotiviste antérieur au renversement radical de sa sémiotique: A. Ross,Directives and Normes, supra n.13, contient en effet une des théories symétriques du signifié normatif les plus pénétrantes).

  11. P. Winch,The Idea of Social Science and its Relation to Philosophy (London: Routledge & Kegan Paul, 1958), p.32: “Suivre une norme et commettre une erreur sont deux notions logiquement inséparables. Si l'on peut dire de quelqu'un qu'il suit une norme, cela signifie que l'on peut demander s'il est en train de faire ce qu'il fait correctement ou non.”

  12. C'est par exemple le cas de la sémiotique juridique de Pattaro (Introduzione, supra n.21, vol. II) qui abandonne bien vite les questions causalistes de stimulus/réponse à la psychologie et aux sciences naturelles, pour s'occuper de règles linguistiques et de questions structurales ou systémiques.

  13. Il me semble toutefois évident que, si nous nous situons dans un cadre analytique, le rapport entre l'activité linguistico-discursive et le système linguistique (l'ensemble des règles linguistiques considéré de manière abstraite et structurale) est le même que celui qui avait été analysé, entre jurisprudence et méta-jurisprudence, par N. Bobbio,Essere e dover essere nella scienza giuridica (1967), à présent inStudi per una teoria generale del diritto (Torino: Giappichelli, 1970) et que les problèmes soulevés sont dans leur substance les mêmes: en effet ils concernent tous les deux le rapport entre une pratique sémiotique (un ensemble d'actes perceptibles) et les règles ou normes qui dans un certain sens les regardent, les qualifient, les déterminent. La thèse est explicitement théorisée par S. Timpanaro, “A proposito del parallelismo tra lingua e diritto”,Belfagor XVIII (1963), p.1. Selon Winch,supra n.23, la description sociale est description de la structure des règles ou normes sociales. Les normes ou règles constitutives sont justement l'élément constitutif du fait ou acte auquel elles se référent; voir pour la formulation du problème l'œuvre de A. G. Conte et en particulier: “Paradigmi d'analisi della regola in Wittgenstein”, inWittgenstein. Momenti di una critica del sapere (Naples: Guida, 1983). N'oublions pas d'autre part que G. Carcaterra a élaboré, dans une optique analytique, une théorie du droit qui se sert aussi du concept de norme constitutive pour soutenir que le droit est la forme (constitutive) de la réalité sociale. Voir pour les deux versions de la thèse, G. Carcaterra,Norme costitutive (Milan: Giuffrè, 1974), et G. Carcaterra,La forza costitutiva delle norme (Rome: Bulzoni, 1979).

  14. La conception expressive du signifié prescriptif a été récemment reproposée par C. E. Alchourròn et E. Bulygin, “The Expressive Conception of Norms”, inNew Studies in Deontic Logic (Dordrecht: Reidel, 1981); la conception expressive y est opposée à une conception “iletique” (op. cit., p. 96) qui ne correspond cependant pas à la conception élaborée par la sémiotique prescriptiviste et symétrique: cela réduit la signification de l'opposition relevée par les deux auteurs.

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Jori, M. Tendances En Sémiotique Juridique. Int J Semiot Law 2, 277–300 (1989). https://doi.org/10.1007/BF02047490

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