Screening for cervical cancer in French Guiana: screening rates from 2006 to 2011

Abstract

In French Guiana, the age-standardized incidence rate of cervical cancer is four times higher than in France and the mortality rate 5.5 times higher. A survival study revealed that stage at diagnosis was the main factor influencing the prognosis, showing that early detection is crucial to increase cervical cancer survival. The present study aimed at evaluating the cervical cancer screening rate between 2006 and 2011 by age and for a 3-year period in French Guiana. All pap smears realised in French Guiana were analysed in two laboratories allowing exhaustive review of screening data. The screening rate was estimated at about 54% from 2006 to 2011, with a statistical difference between coastal and rural area (56.3% versus 18.7%). Although the methodological difference did not allow comparisons with metropolitan France, these results could be used to evaluate the impact of organised cervical cancer screening by the French Guiana Association for Organized Screening of Cancers which has been implemented in French Guiana since 2012.

Résumé

En Guyane, l’incidence du cancer du col de l’utérus est quatre fois plus élevée qu’en métropole, et la létalité 5,5 fois plus élevée. Dans ce vaste département recouvert à plus de 90 % de forêt amazonienne, les difficultés d’accès aux soins, l’âge précoce au premier rapport et le manque de dépistage sont de possibles facteurs explicatifs. Une première étude a montré que le diagnostic tardif était le principal facteur impactant la survie. Un diagnostic précoce - par frottis cervico-vaginal tous les 3 ans de 25 à 64 ans selon les recommandations nationales - est donc crucial pour améliorer la survie. L’objectif de cette étude est d’évaluer le taux de couverture de dépistage par frottis en Guyane entre 2006 et 2011 ainsi que l’activité de réalisation de frottis et le taux de cancers dépistés. Tous les frottis cervico-vaginaux réalisés en Guyane sont analysés dans seulement deux laboratoires d’anatomie pathologique, ce qui permet une analyse exhaustive des données de dépistage de ce département. La date de naissance, la date de réalisation du frottis, l’adresse de la patiente ou celle du prescripteur (selon les laboratoires) ainsi que la date de réalisation du précédent frottis ont été recueillis. Le taux de couverture de dépistage a été évalué à 54 % entre 2006 et 2011, avec une différence significative entre le littoral et l’intérieur de la Guyane (56,3 % versus 18,7 %). L’activité de réalisation de frottis était de 23,5 à 25,8 frottis pour 100 femmes-année. Le taux de diagnostic de cancer était de 191,8/100 000 femmes-année, soit un cancer cervical diagnostiqué pour 521 personnes dépistées. Bien que le taux de couverture de dépistage en Guyane ne semble pas très différent de la métropole, nous ne pouvons réaliser de comparaison statistique du fait de la différence de méthodologie utilisée. Le taux de diagnostic de cancer était de 6 à 12 fois plus élevé qu’en métropole, confirmant l’importance du dépistage par frottis en Guyane. Des efforts de dépistage doivent être réalisés notamment dans l’intérieur de la Guyane, où le taux de dépistage est plus faible. Cet état des lieux du dépistage entre 2006 et 2011 pourra permettre d’évaluer l’impact de la campagne organisée de dépistage du cancer du col mise en place en 2012 par l’Association guyanaise du dépistage organisé des cancers (AGDOC).