Résumé
Nous rapportons deux cas d’hyperpyrexie maligne ou “d’hyperthermie” survenus au cours d’une anesthésie générale.
Le premier malade, un garçon maigre de 8 ans pesant 51 livres, s’est présenté pour appendicectomie. Huit mois avant cette admission, il avait subi une anesthésie au cyclopropane avec succinylcholine pour une splénectomie; à la suite de cette opération une fièvre de 102° F. avait été traitée par de la pénicilline et du chloramphenicol. Cette fois-ci, on racontait une histoire de fièvre avant son admission à l’hôpital. Nous avons employé, cette fois-ci, comme agent anesthésique: le cyclopropane; nous avons produit le relachement musculaire pour l’intubation avec 20 mg. de succinylcholine et, au cours de l’opération, avons utilisé 50 ml. de succinylcholine en goutte à goutte en solution à 0.1 pour cent. Le diagnostic opératoire a été lymphadénite mésentérique aiguë. L’élimination de l’anesthésie et le réveil ont été sans évènements remarquables mais, en deça d’une heure, le malade est devenu subitement sommeillant, puis comateux et sa température rectale a atteint 107° F. Les cultures du sang et du liquide céphalorachidien ont été négatives. On a commencé une thérapie à la pénicilline et le malade a récupéré complètement.
La deuxième malade est une femme de 32 ans. Son histoire et son examen physique sont tout à fait négatifs. Antérieurement, dans un autre hôpital, elle avait subi une anesthésie sans incident pour une césarienne: puis, huit semaines avant cette admission, elle avait subi une anesthésie pour dilatation, curettage et biopsie du col utérin. On a employé alors pour l’anesthésie du thiopentone, du protoxyde d’azote et de l’oxygène et de l’halothane. Huit semaines plus tard, elle était admise de nouveau pour hystérectomie totale. L’examen physique et les analyses de laboratoire n’ont rien révélé de positif. Elle prenait un léger sédatif pour calmer son anxiété: phenobarbital 1/4 gr. deux fois pour jour.
Sa prémédication a consisté en: démérol 50 mg. et phénergan 25 mg. en injection intramusculaire. A son arrivée à la salle d’op’ration elle était sommeillante; l’anesthésie a été faite avec du thiopentone 240 mg. du protoxyde d’azote et de l’oxygène et de l’halothane; pour l’intubation, nous avons donné 60 mg. de succinylcholine; nous avons mis en place un tube magill avec ballonnet; celui-ci a été gonflé. Au cours des 75 minutes qu’a duré l’opération elle a reçu 500 ml. d’une solution de succinylcholine a 0.1 pour cent. Durant ce temps, nous avons fait le maintien de l’anesthésie avec du protoxyde d’azote, de l’oxygène et de l’halothane. Nous avons employé un circuit semi-fermé avec absorption et une ventilation controlée automatiquement.
Nous avons donné une bonne anesthésie chirurgicale et l’opération était presque terminée lorsque nous avons observé simultanément que la face et le cou étaient conjestionnés, qu’elle transpirait profusément, que son pouls soudainement était passé de 80 à 100 à la minute et sa pression systolique, de 140 à 190 mm. Hg. La pression à l’inspiration nous a semblé plus élevée qu’elle n’aurait dû l’être. Nous avons pensé qu’il devait s’agir d’une obstruction quelconque dans les voies respiratoires. Le pouls et la pression ont continué à s’élever et, à la fin de l’opération, la température rectale était de 103.6° F.
Nous avons commencé le refroidissement direct avec de la glace et avons administré des solutions froides par voie endoveineuse. Nous avons continué la ventilation avec de l’oxygène et du protoxyde d’azote. Malgré ces soins, trois heures après l’induction, la temp’rature de la malade avait atteint 109.5° F., mais plus tard, graduellement, elle s’est abaissée à des niveaux normaux. La malade a présenté une diarrhée sanglante et, par le tube de Levine, on a retiré du sang. Malgré nos efforts pour contrô1er la température et pour traiter l’acidose métabolique, l’état de la malade s’est détérioré et, dix-huit heures après l’induction, elle mourait. Les analyses de laboratoire, les traitements, les constatations à l’autopsie sont détaillés dans le rapport.
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Modell, Jerome H. Septicemia as a Cause of Immediate Postoperative Hyperthermia. Anesthesiology.27: 329 (1966).
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Cullen, W.G. Malignant hyperpyrexia during general anaesthesia: A report of two cases. Can. Anaes. Soc. J. 13, 437–443 (1966). https://doi.org/10.1007/BF03003609
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DOI: https://doi.org/10.1007/BF03003609