Les Éruptions Historiques de L’Etna: Chronologie et Localisation

Resume

Ce catalogue résulte de la réévaluation critique des documents concernant le longue période historique de l’Etna, qui s’étend sur plus de trois millénaires. Il montre qu’en dépit de l’abondance des témoignages, parfois très anciens (par exemple la Première Pythique de PINDARE, qui décrit l’éruption de 479/8 av. J.C.), les relations sont souvent trop imprécises pour identifier de façon irréfutable les types d’activité éruptive et l’extension des coulées de lave, voire les coulées et les centres éruptifs eux-mêmes, dont beaucoup ont été recouverts par les produits de l’activité ultérieure. D’un autre côté, des cônes et coulées d’aspect récent proviennent d’éruptions dont on ne trouve pas de traces dans les documents historiques. Ces considérations ont été étayées par un travail paléomagnétique préliminaire : les coulées de lave et les centres eruptifs que l’on croyait appartenir aux éruptions de 1651 (Scorciavacca), 1595 (Gallo Bianco), 1566 (Linguaglossa), 1536 (Mont Pomiciaro NW et coulée à L’W du Mont Vetore), 1494 (Mont Frumente Supino), 1408 (Trecastagni), 1381 (Nord de Catane), 1329 (Linera, Mont Ilice), 1284 (Nord de Zalferana), 1169 ou 812 (Mont Sona) ..., présentent des directions paléomagnétiques incompatibles avec celles du champ géamagnétique à ces époques respectives.

L’interprétation des documents anciens par les auteurs récents est donc souvent inexacte et, à la suite de celles citées ci-dessus, les erreurs essentielles que l’on rencontre couramment dans les ouvrages actuels ont été corrigées. Mais, de toute façon, il subsiste de nombreuses lacunes ou incertitudes dans la relation des séquences éruptives, sauf peut-être pour les deux ou trois derniers siècles. En conséquence, les modèles éruptifs basés sur le seul usage des documents historiques doivent être considérés avec circonspection.

Abstract

A careful examination of historical documents pertaining to the long (over three thousand years) history of Mount Etna has been carried out. Despite the abundance of details on eruptions, sometimes very ancient (e.g. that of 479/8 B.C. described by PINDAR), it is shown that the reports are often too imprecise for identifying with certainty the type of eruptive activity and the spatial extension of lava flows — or even the lava flows and eruptive centres themselves —, many of these having been buried by subsequent volcanic activity. Conversely, it can be shown that well preserved cones and flows were apparently produced by eruptions that went unoticed by historians. These considerations are supported by previous paleomagnetic work : lava flows and eruptive systems taken as belonging to eruptions of the years 1651 (Scorciavacca), 1595 (Gallo Bianco), 1566 (Linguaglossa), 1536 (Mt Pomiciaro NW, and a small flow W of Mt Vetore), 1494 (Mt Frumento Supino), 1408 (Trecastagni), 1381 (N of Catania), 1329 (Linera, Mt Ilice), 1284 (N of Zafferana), 1169 or 812 (Mt Sona) ..., have paleomagnetic directions inconsistent with that of the geomagnetic field at these respective dates.

The reinterpretation of ancient documents by recent authors is often misleading, and some major errors have been corrected. Obviously, many gaps or uncertainties remain in the summary of eruptive sequences, except perhaps for the last two or three centuries. Eruptive models that are based on the use of historical documents should be examined in the view of these uncertainties with great care.