Confessions d’un Historien: Philosophie, Histoire, Historiographie

Résumé

Dans la présente Conférence, je ne m’occuperai pas directement d’une conception générale de l’Histoire dans la phénoménologie, mais je m’en tiendrai à faire une application technique de la méthode phénoménologique à l’Histoire des civilisations, notamment en rapport avec les événements politiques. On connaît plusieurs auteurs qui ont utilisé heureusement la méthode husserlienne dans l’historiographie philosophique, littéraire et artistique (Roman Ingarden, Anna-Teresa Tymieniecka, David Halliburton et d’autres). Mais je n’en connais aucun qui se soit occupé amplement de l’Histoire des civilisations, même si Husserl, dans sa Krisis der europäischen Wissenschaften (1936, Hua, Vol. VI) montre son estime la plus haute pour la civilisation européenne, depuis la naissance de la philosophie occidentale, ayant ses origines dans la culture grecque. On trouve cependant quelques aperçus d’historiographie concrète, chez des phénoménologues qui se sont occupés de science et d’historiographie générale (Gerard Husserl le juriste, Hubert Hohl et d’autres). En Italie, Angela Ales Bello, dans son Edmund Husserl e la Storia, consacre un chapitre à “Il concetto di civiltà”, pour préciser le rapport entre le progrès humain et les téléologies historiques et pour énoncer la tâche éminente de l’humanité européenne.¹