Résumé
Le problème de l’imagination, tel que les philosophies médiévale et classique l’ont transmis à la philosophie et à la psychologie du XIXe siècle, vient d’Aristote. Dans l’acception consacrée par cette longue tradition, l’imagination désigne exclusivement un acte psychique déterminé, une «faculté» intermédiaire entre la perception et l’abstraction des idées universelles. Il nous semble cependant que le problème de l’imagination, si on le prend dans son extension maximale, vient de Platon. C’est lui, en effet, qui a introduit au cœur même de sa philosophie l’affirmation, assez mystérieuse, qu’une chose se donne comme image d’une autre, et qu’elle renvoie par ressemblance à la réalité primitive. Cette affirmation, Platon l’applique à plusieurs cas et la développe dans diverses perspectives. Il suffit de rappeler ici le rô1e qu’elle joue dans le Timée: le démiurge fabrique le monde terrestre, les yeux fixés sur le monde des idées éternelles. L’idée est le modèle, le παράδειγμα, et la réalité mondaine qui la copie ou l’imite en est le reflet, l’image imparfaite.
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© 1970 Martinus Nijhoff, The Hague, Netherlands
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Saraiva, M.M. (1970). Imagination et Intentionnalite. In: L’imagination selon Husserl. Phaenomenologica, vol 34. Springer, Dordrecht. https://doi.org/10.1007/978-94-010-3192-9_2
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DOI: https://doi.org/10.1007/978-94-010-3192-9_2
Publisher Name: Springer, Dordrecht
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