Le livre de Job a donnü lieu à de très nombreuses lectures. La psychologie des profondeurs s’y est particulièrement intüressüe. Qu’on pense par exemple à l’ouvrage important de Carl Gustav Jung, Rüponse à Job.’ Ce type d’ütude est très important et nous essaierons de lui faire justice partiellement en rendant compte du livre d’un philosophe français contemporain, Renü Girard, qui met en lumière le phünomène du bouc ümissaire, du Job innocent qui polarise sur lui la haine universelle.2
Mais notre propos est d’abord celui du thüologien et plus particulièrement de l’exügète des livres bibliques. À ce niveau, on peut adopter deux points de vue très diffürents, celui de l’approche littüraire et synchronique, d’abord. C’est celui de Walter Vogels,3 dont nous prüsenterons la thüorie dans un premier paragraphe. L’autre approche est l’approche diachronique et historico-critique. C’est la plus früquente dans l’exügèse classique. C’est celle adoptüe par le principal commentaire en langue française, celui de Jean Levêque,Job et son Dieu.
4 C’est ügalement le point de vue de l’exügète belge, Jacques Vermeylen, infiniment plus critique que le prücüdent et qui dügage, outre le rücit archaïque, trois üditions successives du livre de Job.5 Nous parlerons de ces deux commentaires dans un deuxième paragraphe.