Nationale Reflexe im Angesicht einer europäischen Krise

Zusammenfassung

Le présent article est basé sur un projet de recherche mené par des élèves allemands de l’Ecole nationale d’administration (ENA). Les auteurs s’y interrogent sur la réintroduction des contrôles à la frontière franco-allemande pendant la première vague de l’épidémie de COVID-19. Ils proposent une analyse de ce que de nombreux commentateurs ont appelé le « réflexe national », face à un virus qui frappait toute l’Europe au printemps 2020. Il s’est agi d’un retrait derrière les frontières du territoire national suite à une perte de contrôle face au développement exponential des infections. Les décideurs se sont vus confrontés à une menace existentielle sans disposer de plans adaptés ni d’informations complètes pour y répondre. Les auteurs reconstruisent la chaîne de décisions déclenchée par le classement de la Région Grand Est comme zone à risque par l’Institut Robert Koch le 11 mars 2020. Leur analyse étaie l’hypothèse que la décision de réintroduire des contrôles aux frontières était en premier lieu une décision des autorités allemandes, prise par le ministère fédéral de l’Intérieur allemand qui répondait ainsi aux inquiétudes des Länder frontaliers. Si la justification invoquée était la protection des populations, cette décision allait cependant à l’encontre des recommandations des experts médicaux. Cela soulève la question des dynamiques politico-administratives qui ont abouti à une telle décision. Enfin, les auteurs retracent la mise en place d’une gestion de crise transfrontalière à différents niveaux et formulent des recommandations pour rendre cette coopération plus résiliente.