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La phénoménologie Nova Methodo

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Book cover La phénoménologie génétique de Marc Richir

Part of the book series: Phaenomenologica ((PHAE,volume 214))

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Abstract

Pour résumer le point de départ de la démarche richirienne, on peut dire, avec Alexander Schnell, que celle-ci conteste la superposition, que postulerait Husserl , de la réduction eidétique et de la réduction transcendantale. Certes, nous rencontrons des structures que notre réflexion interprète comme des essences. Celles-ci ne peuvent cependant être présupposées comme un donné originaire. Elles doivent être considérées comme le fruit d'une genèse spécifique ne pouvant se limiter à un processus d'idéalisation de couches infrastructurelles dotées d'une pré-structuration qu'une telle conversion explicite et accomplit.

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Notes

  1. 1.

    La conception fichtéenne de l'image réfléchie peut être expliquée en contraste avec la pensée hégélienne de l'expérience, plus connue. Le premier moment de la Phénoménologie de l'esprit est en effet la certitude sensible (mur ou ombre) qui est à la fois l'objet le plus immédiat et le plus abstrait de la conscience, car la vérité qui lui correspond est vide et sans contenu sinon formel (cette chose est). Il faut en effet que la conscience perde sa certitude pour la vérifier et l'expérimenter en son contenu. La théorie fichtéenne relève d'une semblable structure: le rapport immédiat à la chose n'est qu'image, représentation qui ne se distingue pas de ce qu'elle représente. Cette relation imaginante doit ainsi se réfléchir pour se saisir dans sa relation transitive à son objet – pour se saisir comme « image de ». Pour Fichte, cette réflexion doit encore être redoublée pour que soit fondée la réflexivité qui articule l'image comme « image de » sur la réflexibilité essentielle de l'expérience. Sur le concept de réflexibilité, cf. notre I, A, §, c.

  2. 2.

    M. Merleau-Ponty, Le Visible et l'Invisible, Paris, Gallimard, 1979, p. 160.

  3. 3.

    M. Merleau-Ponty, ibid., p. 182.

  4. 4.

    Précisons, sans insister sur ce point traité en détail par R. Alexander dans La phénoménologie richirienne (op.cit.) que le déplacement de la problématique merleau-pontyenne opéré par Richir doit beaucoup au concept derridien de différance. Par une méditation sur le différance, Richir conçoit la phénoménalisation comme « enroulement d'un rien », place le rien, l'écart, à l'origine de la phénoménalisation. Précisons aussi – nous y revenons dès notre I, B – que la problématique cosmologique de Merleau-Ponty n'est pas abandonnée par Richir, mais seulement déplacée. La chair est délestée de son pouvoir constituant, mais la masse phénoménologique ne peut pour antant être réduite. Elle n'est cependant pas par elle-même puissance de parution, puissance de s'apporter elle-même dans la parution, mais puissance d'écartement au sein de la parution, puissance de mondanéisation au sein de la phénoménalisation.

  5. 5.

    Cf. B. Baas, De la chose à l'objet, op.cit., p. 78, à propos de Lacan (mais cette remarque s'applique aussi bien à Richir).

  6. 6.

    La relecture de la pensée merleau-pontyenne dans un horizon fichtéen apparaît comme une des problématiques les plus novatrices de la phénoménologie contemporaine. Nous renvoyons à ce sujet à la thèse, actuellement en cours, de R. Peritore, L'apparaitre et le soi. Transcendance de l'image et subjectivation chez Merleau-Ponty. Eléments pour une esthétique phénoménologique, à l'université Paris IV-Sorbonne. Celle-ci fera certainement date dans les études merleau-pontyennes et dans les conceptions phénoménologiques de l'image.

  7. 7.

    Cf. sur ce point A. Schnell, Réflexion et spéculation, Grenoble, Éditions Jérôme Millon, 2009. L'ouvrage est tout entier consacré à ce débat.

  8. 8.

    Dans la Wissenschaftslehre de 1813.

  9. 9.

    Ce que souligne bien Alexander Schnell « (…) cette « réflexivité sans ipséité » pourrait avec profit être rapprochée, dans la doctrine fichtéenne de l'image, de ce que Fichte lui-même appelle la « réflexibilité » », Le sens se faisant, op.cit., p. 60. Cf. aussi « Le « transcendantal » dans la phénoménologie », dans K. Novotny, A. Schnell, L.Tengelyi (éds), La phénoménologie comme philosophie première, Amiens, Mémoires des Annales de Phénoménologie, Prague, Filosofia, 2011, p. 169–189.

  10. 10.

    Alexander Schnell, Le sens se faisant, op.cit., p. 114. Schnell renvoie à ce sujet à l'étude de J.-C. Goddard « 1804–1805. La désubjectivation du transcendantal », dans J.G. Fichte, 1804 –1805. Lumière et existence, A. Schnell (coord.), Archives de Philosophie, vol. 72 (2009), cahier n° 3, juillet-septembre. Comme le signale Schnell le terme « Sich-Form » apparaît dans la Doctrine de la Science de 1812, p. 423–441. En effet, explique-celui-ci, la version du texte des Sämmtliche Werke (édités par le fils de Fichte) comporte l'expression erronée de « Ich-Form » au lieu de la « Sich-Form » que les éditeurs de la Gesamtausgabe (volume II, 13) ont rectifiée.

  11. 11.

    M. Richir, ARC, op.cit., p. 51, cité par Robert Alexander, La phénoménologie richirienne, op.cit., p. 190.

  12. 12.

    M. Richir, ibid, p. 79.

  13. 13.

    Ce développement a été traduit pour être intégré à notre article: « The Phenomenon and the Transcendental. Jean-Luc Marion, Marc Richir and the issue of phenomenalization », Continental Philosophy Review, Volume 45, Issue 3, p. 381–402

  14. 14.

    E. Husserl, RL VI, « Appendice », p. 283–284.

  15. 15.

    E. Husserl, RL VI, Appendice, « Perception externe et perception interne, Phénomènes physiques et phénomènes psychiques, 5 », p. 281–282, « Le terme de phénomène se rapporte de préférence aux actes de représentation intuitive, donc d'une part aux actes de la perception, et d'autre part, aux actes de la présentification (Vergegenvärtigung) (…) ». On entend par phénomène 1) le vécu concret de l'intuition, qui dans ce cas coïncide avec ce que Husserl a défini (RL VI, § 26, p.115) comme représentation représentative 2) à tort selon Husserl on appelle aussi phénomène les composantes réelles du phénomène au premier sens , celui de l'acte d'apparaitre ou de l'acte d'intuition.

  16. 16.

    E. Husserl, « Il est absolument certain que les couples de concepts de perception interne et de perception externe, de perception évidente et de perception non évidente, ne peuvent coïncider. Le premier couple est déterminé par les concepts du physique et du psychique, de quelque manière qu'on les distingue ; le second exprime l'(…)opposition entre perception (ou intuition au sens le plus étroit du mot) adéquate dont l'intention percevante est orientée exclusivement sur un contenu qui lui est réellement présent, et la perception inadéquate, simplement présomptive (vermeintlich), dont l'intention ne trouve pas son remplissement dans le contenu présent mais constitue bien plutôt à travers lui, en tant qu'elle ne cesse d'être unilatérale et présomptive (präsumptiv), un être transcendant donné « en personne ». Dans le premier cas, le contenu senti est en même temps l'objet de la perception. Le contenu ne signifie rien d'autre, il ne renvoie qu'à lui-même. Dans le second cas, le contenu et l'objet se séparent (…). C'est dans cette division que réside, du point de vue de la théorie de la connaissance, l'essence de la différence que l'on a cherchée entre la perception interne et la perception externe », RL VI, « Appendice », p. 287–288. Certes, concède-t-il, si on entend par phénomènes psychiques les composantes réelles de notre conscience, les vécus eux-mêmes, et si on entend par perceptions internes des perceptions adéquates dont l'intention trouve un remplissement immanent dans les vécus correspondants, alors « l'extension de la perception interne coïncide sans doute avec celle de la perception adéquate ». Mais il faut bien noter qu' « (…) à la sphère des vécus en général appartient aussi l'ensemble des contenus sensoriels, les sensations » et que d'un autre côté les perceptions « non internes » ne coïncident pas avec les perceptions externes, mais avec « (…) l'extension beaucoup plus large des perceptions transcendantes, inadéquates », ibid., p. 289.

  17. 17.

    E. Husserl, « (…) mais étant donné que, même les perceptions « adéquates » de ce genre, aperçoivent les vécus appréhendés comme étant ceux du moi-homme psychophysique les percevant (donc aussi comme appartenant au monde objectif donné), elles sont à cet égard entachées d'une inadéquation essentielle », ibid., p. 289.

  18. 18.

    E. Husserl, ibid., p. 286 (c'est nous qui soulignons).

  19. 19.

    E. Husserl, RL VI, op.cit., p. 284.

  20. 20.

    Autrement dit « (…) les « phénomènes » sont donc l'ensemble complet de ce qui se tient au jour ou de ce qui peut être amené à la lumière (…) », M. Heidegger, Être et temps, trad. Vezin, Paris, Gallimard, p. 55. Heidegger précise alors que: « l'étant peut maintenant se montrer de soi-même en autant de manières différentes qu'il y a de moyens d'accéder à lui », ibid., p. 55.

  21. 21.

    M. Heidegger, « (…) ce qu'expriment l'un et l'autre n'a de prime abord rien à voir avec ce qu'on appelle « Erscheinung », apparition, ou même « blosse Erscheinung », pure apparition », ibid., p. 57.

  22. 22.

    M. Heidegger, ibid., p. 57.

  23. 23.

    M. Richir, Phénomènes, Temps et Etres, op.cit., p. 19.

  24. 24.

    Marc Richir, Le rien et son apparence, op.cit. Richir parle également d'une « facticité résiduelle » « insurmontable », ibid., p. 164.

  25. 25.

    M. Richir, Phénomènes, temps et êtres, op.cit., p. 133.

  26. 26.

    M. Richir, Recherches Phénoménologiques 2, op.cit., p. 111.

  27. 27.

    M. Richir, Phénomènes, temps et êtres, op.cit., p. 120.

  28. 28.

    M. Richir, ibid., p. 20.

  29. 29.

    M. Richir, ibid., p. 21.

  30. 30.

    Ainsi, ajoute Richir, « (…) la pluralité est originaire, mais aussi l'indéterminité, étant entendu que cette dernière n'est pas celle, classique, de l'empirique, mais celle, bien plus profonde, du transcendantal et du proto-ontologique (…) », ibid., p. 163.

  31. 31.

    M. Richir, « Pour une phénoménologie des racines archaïques de l'affectivité », Annales de phénoménologie n°4/2005, p. 162–163 (p. 155–200).

  32. 32.

    M. Richir, Recherches Phénoménologiques 2, op.cit., p. 123.

  33. 33.

    M. Richir, ibid., p. 146

  34. 34.

    M. Richir, ibid., p. 169

  35. 35.

    A ce sujet, voir également notre VII, A.

  36. 36.

    La forme ne préexistant pas au schématisme, elle naît au creux du schématisme, en lui, de sorte qu'il continue à se viser lui-même en ce qu'il fait apparaître et que, comme on le verra, sa structure originelle d'anticipation et de perte configure également ce qui se forme en lui.

  37. 37.

    On pourra rapprocher la décision richirienne de partir de l'écart des observations faites par Derrida aux phénoménologies post merleau-pontiennes. Ainsi, écrit-il, « Maldiney et Colette soulignent le motif dès lors décisif d'une « imminence » et d'un « pressentiment » qui annoncent ce qui n'est jamais atteint : la coïncidence, la réversibilité réflexive pure, la présence de l'être, etc. (…). N'est-ce pas de cette impossibilité qu'il eût fallu partir ? » Le toucher, Jean-Luc Nancy, Paris, Galilée, 2000, p. 230. C'est précisément, on le voit, ce que fait Richir Mais contrairement à Derrida et Nancy, qui en quelque sorte manifestent l'écart en s'interdisant de le dire, en retenant leur propre expression, il tente d'articuler transcendantalement le langage en lequel cette impossibilité s'exprime ; la non-coïncidence, pour Richir, est une forme transcendantale-pure.

  38. 38.

    M. Richir, Phénomènes, Temps et Êtres, op.cit., p. 111, cité par Robert Alexander.

  39. 39.

    Signalons aussi que le terme de « région sauvage », dont Làszlô Tengelyi fait le titre de son ouvrage apparaît dans En découvrant l'existence avec Husserl et Heidegger de Lévinas, « La Trace de l'autre » (1949), Paris, Éditions Joseph Vrin, 1949, à la p. 187 de la réédition de 1982).

  40. 40.

    Très explicitement, il écrit : « Des concrétudes ou des Wesen phénoménologiques sauvages portant en eux-mêmes, en leur masse indivise, du sensible (visible, tangible, audible, etc.), de la Stimmung, et de la pensée. » (Ibid., p. 57). Le visible et l'invisible, Paris, Gallimard, 1964, en particulier « Interrogation et intuition ». Cf. aussi, dans les Appendices, le concept de rayons de monde (p. 293–295).

  41. 41.

    M. Merleau-Ponty, Le visible et l'Invisible, op.cit., p. 261.

  42. 42.

    M. Merleau-Ponty, ibid., p. 168. Merleau-Ponty parle également de « (…) significations qui ne sont pas de l'ordre logique », Structure du Comportement, Paris, PUF, 1942, p. 135. Il se propose de développer « une nouvelle idée de la raison » (Sens et non Sens, Paris, Nagel, 1948 p. 7), et évoque « une raison élargie », ibid., p. 79.

  43. 43.

    M. Merleau-Ponty, ibid., p. 168.

  44. 44.

    M. Richir, « Le Rien enroulé. Esquisse d'une pensée de la phénoménalisation », Textures 7078, Distorsions, Bruxelles, 1970, p. 3–24, cité par R. Alexander, La refondation richirienne, p. 188.

  45. 45.

    J. Derrida, « Introduction », E. Husserl, L'Origine de la géométrie, traduction par J. Derrida, Presses Universitaires de France, 1962, p. 84.

  46. 46.

    Selon un modèle auquel se réfère aussi Derrida , pour qui la rythmique est le paradigme de la façon dont la philosophie peut appréhender le sens du réel après la déconstruction , comme inscription de la différance dans une résonance au sein de laquelle elle joue, mais qui joue également d'elle. Comme le montre par ailleurs Robert Alexander dans sa thèse, l'intérêt de Richir pour la question des rythmes s'inspire de la pensée de Max Loreau (en particulier La Genèse du phénomène. Le phénomène, le logos, l'origine, Paris, Éditions de Minuit, 1989) laquelle a également influencé Derrida.

  47. 47.

    H. Maldiney, Regard, Parole, Espace, Paris, L'Âge d'Homme, 1973.

  48. 48.

    J-C. Goddard, Violence et subjectivité. Deleuze, Derrida, Maldiney , Paris, Éditions Joseph Vrin, p. 123.

  49. 49.

    J-C. Goddard, ibid., p. 98.

  50. 50.

    J-C. Goddard, ibid., p.100.

  51. 51.

    Cf. notre IV, A pour cela.

  52. 52.

    E. Husserl, De la réduction phénoménologique, Textes posthumes (1926–1935), Grenoble, Éditions Jérôme Millon, 2007 , p. 33.

  53. 53.

    E. Husserl, De la réduction phénoménologique, Textes posthumes (1926–1935), Grenoble, Éditions Jérome Millon, 2007, p. 93. « Notes et recherches sur l'épochè phénoménologique (9, 13 octobre 1926) ».

  54. 54.

    E. Husserl, ibid., p. 114.

  55. 55.

    Dorion Cairns, Conversations avec Husserl et Fink Fink , Grenoble, Éditions Jérôme Millon, 1997, p. 94 (c'est nous qui soulignons).

  56. 56.

    E. Husserl, De la réduction phénoménologique, op.cit., p. 101.

  57. 57.

    S'il n'a jamais accepté de suivre Fink dans la distinction qu'il propose d'un ego phénoménologisant et d'un ego constituant, il n'en est pas moins vrai que Husserl admet la nécessité d'une scission même si celle-ci ne peut être qu'interne au flux de conscience et qu'elle n'affecte pas l'unité essentielle de l'ego transcendantal.

  58. 58.

    Cf. E. Husserl, RL 1, § 6, « Introduction », op.cit.

  59. 59.

    M. Richir « Métaphysique et phénoménologie, Prolégomènes pour une anthropologie phénoménologique », Phénoménologie française et phénoménologie allemande, op.cit., p. 103.

  60. 60.

    L'ego transcendantal n'est pas d'abord le pôle de centration des vécus, mais le lieu où s'articulent et se différencient les différents types de visées possibles.

  61. 61.

    Dominique Pradelle, L'archéologie du monde, Dordrecht, Kluwer, 2000.

  62. 62.

    Cf. notre I, C, §3.

  63. 63.

    Nous reviendrons sur la question de l'essence dans notre IV, C, §3.

  64. 64.

    Cette critique de Richir recoupe une question que Derrida posait déjà dans l'introduction de La voix et le phénomène (Paris, Presses Universitaires de France, 1967), concernant le statut de la distinction d'entre la sphère psychologique et la sphère transcendantale dès lors que l'une et l'autre se donnent comme l'envers et l'endroit identiques d'une même structuration. Or, la vie transcendantale n'est pas la vie psychique : « Qu'est-ce qui va permettre de distinguer cette psychologie phénoménologique, science descriptive, eidétique et apriorique, de la phénoménologie transcendantale elle-même ? Qu'est-ce qui va distinguer l'épochè découvrant le domaine immanent du psychisme pur et l'épochè transcendantale elle-même ? », p. 10.

  65. 65.

    M. Richir, « Qu'est-ce qu'un phénomène ? », Les études philosophiques, Le phénoménal et sa tradition, Paris, Presses Universitaires de France, 1998, p. 435–449.

  66. 66.

    Fink posait lui-même la distinction implicite entre le phénomène, objet de la phénoménologie constitutive, et le phénomène-de-monde, objet de la « théorie transcendantale des éléments » de telle sorte que « Le devenir constitutif, la cosmogonie transcendantale, l'activité créatrice du monde du tout des monades sont le thème général de la théorie transcendantale des éléments », Sixième méditation cartésienne, L'idée d'une théorie transcendantale de la méthode, trad. N. Depraz, Grenoble, Éditions Jérôme Millon, 1994, § 2, « Le thème de la théorie transcendantale de la méthode », p. 63.

  67. 67.

    Selon une note de Husserl en réaction au texte de Fink , Ibid., p. 63.

  68. 68.

    M. Richir, Méditations phénoménologiques, p. 21, « Introduction ».

  69. 69.

    Le concept de déformation cohérente est repris de Malraux, La création artistique (dans Le musée imaginaire, La psychologie de l'art, Skira, Genève, p. 152) par Merleau-Ponty dans La prose du monde, op.cit., p. 86.

  70. 70.

    On notera une fois encore le caractère finalement assez heideggérien de cette objection. On ne peut saisir le paraître que là où il se met en jeu et à partir des catégories autorisées par sa mise en jeu. Mais on notera réciproquement la stratégie, très husserlienne en revanche, de Richir. Husserl distingue pour sa part l' ego transcendantal réduit de l'ego transcendantal se liant à un monde au sein duquel il se projette comme s'y inscrivant par ses actes, ses perceptions. Mais la rupture avec le monde est selon Richir plus difficile à conquérir que Husserl ne semble le penser et n'a lieu qu'au prix de l'indétermination.

  71. 71.

    Frédéric Streicher, La phénoménologie cosmologique de Marc Richir et la question du sublime. Les premiers écrits ( 1970 –1988) (Paris, Éditions L'Harmattan, 2006) : « (…) le narcissisme absolu de l'absolu, lui-même illusoire, est relativisé de manière irréductible par la critique phénoménologique, puisqu'il ne renvoie plus à une présence à soi parfaite et accessible adéquatement, mais à l'illusion indéracinable de cette présence à soi apparaissant toujours en imminence », p. 30.

  72. 72.

    M. Richir, Méditations Phénoménologiques, op.cit., « Pour une épochè phénoménologique hyperbolique ».

  73. 73.

    C'est à Patockà que Richir emprunte cette idée. Selon Patockà, la réduction doit également se défaire du vécu qui n'appartient pas de façon constitutive au phénoménologique, mais toujours déjà à une forme monde, pour s'acheminer vers un champ phénoménologique asubjectif.

  74. 74.

    M. Richir, Phénoménologie en esquisses, Grenoble, Éditions Jérôme Millon, 2000, p. 27.

  75. 75.

    C'est, explique Richir, sous l'influence de son élève Franck Piérobon et de ses travaux sur le kantisme qu'il a été amené à accorder une place importante à la question architectonique dans sa pensée. Cf. à ce sujet Système et représentation. La déduction transcendantale des catégories dans la Critique de la raison pure, Grenoble, Éditions Jérôme Millon, 1993.

  76. 76.

    Cf. notre II, B, §1, et notre V, B, §2.

  77. 77.

    M. Richir « La refonte de la phénoménologie », Annales de phénoménologie 2008, p. 207, p. 199–212.

  78. 78.

    M. Richir, ibid., p. 207

  79. 79.

    Cette objection contre Husserl peut être mitigée. Dans le contexte des Recherches Logiques, la distinction fondé/fondateur ne caractérise que la connaissance que peut procurer un acte ; un acte fondé ne produit pas lui-même l'objet qu'il vise, mais doit, directement ou par un enchaînement d'actes fondés, être relié à un acte fondateur. Pour autant: (1) le remplissement n'est pas nécessairement intuitif, en particulier dans le cas des mathématiques, et (2) l'acte fondé valide une certaine prétention à l'objectivité dans l'acte fondateur, mais peut par ailleurs mener au-delà de lui-même, si les actes intuitifs sont le substrat de toute connaissance, la théorisation qui s'édifie sur eux n'en modifie pas moins, pour le meilleur et pour le pire, leur mode de fonctionnement. A cela, Richir répondrait sans doute que c'est le transfert des structures intentionnelles d'un registre à l'autre qu'il remet en cause, la dérivabilité des « lois de champ » selon qu'on s'élève des registres fondateurs aux registres fondés.

  80. 80.

    M. Richir, Fragments phénoménologiques sur le temps et l'espace, Grenoble, Éditions Jérôme Millon, 2006, p. 377.

  81. 81.

    Ces termes sont inspirés par la philosophie de Maldiney . La transpassibilité désigne le fait que l'existence soit essentiellement passibilité à elle-même comme autre qu'elle-même, c'est-à-dire passibilité à elle-même dans son autre. Elle définit, selon Jean-Christophe Goddard une capacité de l'existence de pâtir de l'imprévisible, de l'excès, de se faire réceptive au plus surprenant (Violence et subjectivité, op.cit., p. 111). Goddard note que la description fichtéenne de la pulsion peut être comprise comme une anticipation de la transpassibilité. La transpossibilité désigne de son côté le fait que les possibles selon lesquels je m'appréhende n'épuisent jamais ce qui peut survenir, autrement dit, que le pur « possible » outrepasse les possibles tels qu'ils se donnent et peut toujours aussi produire ce qui paraît comme l'impossible, mais qui relève seulement d'un autre registre de temporalisation/spatialisation.

  82. 82.

    Dans L'attachement au réel. Rencontres phénoménologiques avec W. Dilthey et le « cercle de Göttingen », G. Misch, H. Lipps, Amiens, Association pour la promotion de la phénoménologie, 2007, G. van Kerckhoven, A. Schnell, A. Mazzu et B. Vauthier proposent une traduction de quelques autres auteurs importants de ce mouvement.

  83. 83.

    J. Menil, « L'anthropologie phénoménologique de Marc Richir », Revue Internationale de Psychopathologie n°16, Paris, Presses Universitaires de France, 1994, p. 643–664.

  84. 84.

    A. Tatossian, Phénoménologie des psychoses, Paris, Le Cercle Herméneutique, 2002.

  85. 85.

    E. Husserl, De la réduction phénoménologique, texte 8, p. 153, op.cit.

  86. 86.

    Alors que pour Heidegger , l'attitude est « indérivable » et constitue le niveau élémentaire à partir duquel il y a sens de parler d'un étant rencontré comme étant, dont la possibilité même que nous avons de parler de l'étant est dérivée, et que nous devons suivre comme fil conducteur.

  87. 87.

    Ainsi que le note Nathalie Depraz dans son « Introduction » à sa traduction de la Sixième méditation cartésienne (p. 39) retirer totalement l' ego phénoménologisant de la mondanéité, et de tous les processus de son humanisation monadique, c'est le plonger dans ce que Fink comme Husserl appellent un état de « mort transcendantale ». Ainsi donc, « La radicalisation génétique de la réduction phénoménologique exige par conséquent le ferme maintien de cette non-dualité transcendantale, par quoi demeure également maintenue l'unité dynamique de la vie transcendantale elle-même », p. 39.

  88. 88.

    M. Richir, « Métaphysique et phénoménologie, Prolégomènes pour une anthropologie phénoménologique », Phénoménologie française et phénoménologie allemande, op.cit., p. 108.

  89. 89.

    Cité par Joëlle Mesnil, « L'anthropologie phénoménologique de Marc Richir », op.cit.

  90. 90.

    M. Richir, ibid., p. 126.

References

  • Phénoménologie en esquisses, Grenoble, Éditions Jérôme Millon, 2000.

    Google Scholar 

  • Fragments phénoménologiques sur le temps et l'espace, Grenoble, Éditions Jérôme Millon, 2006.

    Google Scholar 

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Forestier, F. (2015). La phénoménologie Nova Methodo . In: La phénoménologie génétique de Marc Richir. Phaenomenologica, vol 214. Springer, Cham. https://doi.org/10.1007/978-3-319-10026-5_2

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