Abstract
This paper begins by raising some questions about the purpose and scope of research in science education, followed by a commentary on the questions that have occupied the attention of most researchers in science education in recent years. The final section of the paper offers an opinion of some current strengths and weakness of science education as a field of research. The paper argues for a more generous interpretation of what constitutes research in science education and suggests that much remains to be done if the outcomes of such research are to influence policy and practice in science education.
Résumé
La publication d’une nouvelle revue scientifique offre l’occasion d’illuminer, de définir et d’élargir le champ de la recherche. Dans le cas de la Revue canadienne de l’enseignement des sciences, des mathématiques et des technologies, il s’agit également d’une occasion de promouvoir une meilleure compréhension entre chercheurs francophones et anglophones dans ces disciplines et de situer le travail de recherche canadien au sein de la communauté scientifique internationale.
On s’attend de plus en plus à ce que cette communauté explicite en quoi la recherche contribue à améliorer la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage dans les écoles et les autres institutions éducatives. La thèse présentée ici est que, malgré l’importance évidente de l’enseignement et de l’apprentissage, il faut avoir une vision élargie, plutôt que strictement instrumentale, du rôle que joue la recherche en enseignement des sciences, des mathématiques et des technologies. En particulier, la recherche sert à centrer l’attention sur les questions importantes, à définir clairement les problèmes, à encourager les discussions et à promouvoir les échanges de vues, contribuant ainsi à une compréhension plus profonde, à une plus grande flexibilité et à une meilleure capacité d’adaptation aux besoins qui sont en constante évolution. Au delà de sa valeur intrinsèque, son but est d’augmenter les potentialités du système d’éducation, surtout en ce qui concerne l’enseignement des sciences, des mathématiques et des technologies, et de reconnaître, de comprendre, d’encadrer et de définir les problèmes qui méritent l’attention des chercheurs, plutôt que de fournir des réponses univoques à des questions qui regardent la pédagogie, les critères d’excellence et la qualité des enseignants.
Comme dans les autres domaines, la recherche en enseignement des sciences, des mathématiques et des technologies est à la merci des modes qui se manifestent dans les différentes théories de l’apprentissage invoquées à l’un ou l’autre moment par les chercheurs et dans la façon dont les programmes de recherche reflètent le contexte politique général de l’éducation scolaire et non scolaire. Au cours des deux dernières décennies, une bonne partie de la recherche en enseignement des sciences s’est concentrée sur le ≪ constructivisme ≫ et, plus particulièrement, sur la compréhension des phénomènes naturels de la part des étudiants. Malgré cet intérêt marqué, il demeure difficile de déterminer la meilleure façon d’exploiter la compétence des enseignants de sciences pour aider les étudiants à mieux comprendre le monde tel qu’il est analysé par la communauté scientifique, défi dont la difficulté est accrue par le fait que l’enseignement fait l’objet de recherches beaucoup moins approfondies que l’apprentissage lui-même. De plus, l’impact de la ≪ recherche constructiviste ≫ sur l’enseignement scolaire des sciences est à ce jour pour le moins modeste. Il semble qu’on ne se rende pas pleinement compte de la complexité de la tâche des enseignants de sciences et qu’on croie, un peu naïvement, que quelque théorie unique est en mesure de fournir un cadre satisfaisant pour la pratique de l’enseignement.
Le début du troisième millénaire marque un renouveau d’intérêt pour les recherches interdisciplinaires en enseignement des sciences, en particulier pour les études comparatives à l’échelle internationale telles que les études TIMSS (Third International Mathematics and Science Study) et PISA (Programme for International Student Assessment), initiatives parrainées par l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE). En dépit des difficultés et des limites évidentes d’études aussi vastes, on ne peut nier qu’elles fournissent une profusion de données sur l’enseignement des sciences et des mathématiques dans de nombreux pays et qu’elles permettent de faire des choix plus éclairés dans ces domaines.
Il est clair que de nouvelles voix se font entendre et que de nouvelles priorités de recherche sont en train d’émerger en enseignement des sciences, à mesure que les chercheurs s’efforcent de trouver de nouvelles perspectives sur des thèmes aussi familiers que l’enseignement et l’apprentissage, ou d’élargir leurs travaux à des secteurs relativement inexplorés tels que l’enseignement alternatif et l’enseignement à distance, les sciences dans le cadre de l’éducation supérieure, les sciences et le multiculturalisme, les sciences dans les médias. Pourtant, d’une certaine façon, les chercheurs en enseignement des sciences sont inévitablement prisonniers de leur propre histoire. Dans de nombreux pays cette histoire est intimement liée non pas aux sciences sociales, mais bien aux développements que les programmes de sciences ont connus au cours des années 1960 et 1970. Plusieurs chercheurs, peut-être même la plupart d’entre eux, ont donc une formation en sciences plutôt qu’en sciences sociales, avec tout ce que cela implique comme priorités et méthodologies de recherche. Il est également important de noter la coexistence de ce qu’ on pourrait appeler une tradition anglo-américaine et une tradition européenne dans la recherche en enseignement des sciences, la première accordant une importance à la didactique beaucoup moindre que la seconde.
Comme dans toute communauté scientifique, les chercheurs en enseignement des sciences risquent de s’adresser les uns aux autres au lieu de s’adresser aux décideurs, aux enseignants ou à un plus vaste public qui incluerait les parents et les élèves (bien que l’expression ≪ les uns aux autres ≫ renvoie à de nombreuses spécialités différentes). Ce qui semble certain, c’est que la recherche en enseignement des sciences fera de plus en plus l’objet d’examens minutieux et qu’elle devra rendre des comptes, ce qui demandera aux chercheurs de définir leur vision du rapport qui existe entre leurs travaux et les personnes à qui ces travaux sont destinés sur le plan de la pratique.
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Jenkins, E. Science Education as a Field of Research. Can J Sci Math Techn 1, 9–21 (2001). https://doi.org/10.1080/14926150109556448
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