Chère consœur, cher confrère,

Après avoir vécu un été très chaud et espérant que l’automne sera doux et ensoleillé, nous avons le plaisir de vous présenter un numéro intéressant qui se penche sur deux thèmes orientés chirurgie et montre aussi quel rôle revient aux formes de traitement non conventionnelles. Le Journal Club présente une étude sur la surveillance des patients atteints de TIPMP.

Daniel Steinemann et al. de l’hôpital universitaire de Bâle consacrent leur article au traitement chirurgical du syndrome de la défécation obstruée qui peut être une cause fréquente de symptômes tels que selles difficiles à évacuer, besoin fréquent d’aller à la selle, etc. Ces patients sont généralement traités de façon non chirurgicale, surtout par des exercices du plancher pelvien, par biofeedback et par des médicaments tels que p. ex. des laxatifs osmotiques. Seul un groupe relativement peu nombreux de patients souffrant de symptômes réfractaires aux traitements, identifié dans le cadre d’investigations approfondies par manométrie ano-rectale et déféco-IRM, est sélectionné pour un traitement chirurgical. Les différents procédés chirurgicaux utilisés aujourd’hui sont présentés. La rectopexie ventrale avec renfort par filet s’est établie en tant que traitement préférentiel.

Dans leur article d’aperçu, Marcel Schneider et al. de l’hôpital universitaire de Zurich donnent un résumé des méthodes chirurgicales utilisées aujourd’hui dans le traitement du reflux gastro-œsophagien. En ce qui concerne la technique opératoire, les auteurs donnent la préférence à une approche modulaire individualisée avec reconstruction du hiatus à l’aide d’une cruroraphie postérieure avec phase sphinctérienne pour renforcer le sphincter œsophagien intrinsèque, p. ex. par fundoplicature. Cette opération doit être réalisée par des chirurgiens expérimentés dans ce domaine, dans de grands centres traitant des nombres de cas suffisamment élevés, car le taux d’effets indésirables est relativement haut (30 %). Les problèmes postopératoires possibles comprennent des récidives du reflux gastro-œsophagien, des problèmes de déglutition et le «gas bloating» (incapacité de roter). Un établissement prudent et précis de l’indication est décisif. Chez la majorité des patients, l’administration d’inhibiteurs de la pompe à protons – si nécessaire à très long terme – reste le traitement de choix. L’opération est une bonne option chez les patients souffrant de remontées de nourriture sur le terrain d’une hernie hiatale. On ne sait pas clairement quels sont les autres patients profitant de méthodes antireflux chirurgicales. Si les symptômes persistent malgré une suppression adéquate de l’acidité gastrique, l’établissement de l’indication d’une chirurgie anti-reflux exige une confirmation par pH-impédancemétrie de 24 h que les symptômes sont corrélés à la survenue du reflux. La suspicion d’une intolérance aux inhibiteurs de la pompe à protons n’est pas une indication fiable de l’opération parce que les IPP ne causent que très rarement des effets indésirables en comparaison avec un placebo.

Dans un article d’aperçu concis, Philipp Schreiner et al. (Vienne et Zurich) présentent des traitements non conventionnels du syndrome de l’intestin irritable (SII) et des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin. Peu de traitements non conventionnels ont prouvé leur efficacité dans des études contrôlées portant sur des nombres de cas suffisants. Les effets les mieux démontrés sont ceux du psyllium pour la régulation du transit intestinal et ceux la curcumine en tant que traitement complémentaire lors de colite ulcéreuse. Les préparations contentant les huiles essentielles de la menthe poivrée et du cumin peuvent être efficaces lors du SII. La valeur de l’acupuncture et des méthodes de massage reste toutefois encore incertaine.

Dans le Journal Club, Marius Zimmerli et al. de l’hôpital universitaire de Bâle présentent une nouvelle étude sur la surveillance des patients atteints de tumeurs intracanalaires mucineuses des canaux secondaires du pancréas (TIPMP des CS). Les auteurs concluent qu’après une période d’observation de 5 ans, un arrêt de la surveillance peut être envisagé chez les patients de plus de 75 ans ayant des kystes de <3 cm et les patients de plus de 65 ans ayant des kystes de <1,5 cm.

Nous vous souhaitons une excellente lecture de ces articles d’aperçu qui pourraient vous donner quelques idées pour votre travail clinique.

Bien cordialement,

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Prof. Michael Fried

Editor in Chief