Résumé
Depuis 1998, différents programmes nationaux d’action contre le suicide ont été promulgués afin de réduire le nombre de personnes mettant fin « volontairement » à leurs jours. Ces 15 années ont aussi permis de considérer le suicide et la tentative de suicide autrement. Si l’Organisation mondiale de la santé définit le suicide comme un « acte délibéré », la modélisation de la crise suicidaire en 2000 a permis de mettre l’accent non plus seulement sur le passage à l’acte, mais sur la période de crise qui conduit le sujet à considérer le suicide comme la solution ultime pour mettre fin à une tension psychique élevée, à une vie devenue insupportable.
Ce travail reprend les principes généraux de la prise en charge des patients suicidants, en particulier la double évaluation, somatique et psychiatrique, nécessaire et indispensable. Si le rôle de chacun semble aller de soi a priori (évaluation diagnostique, proposition de soins, aspects préventifs), il existe une contradiction entre la position du médecin dans sa fonction de soignant et celle du patient « qui veut mourir ». Dans la grande majorité des cas, ce qui pourrait se lire comme une volonté, un choix, est bien souvent animé d’une grande ambivalence. Reconnaître et accepter cette ambivalence permet de réfléchir autrement la question du passage à l’acte suicidaire.
Abstract
Since 1998, different national programs of action against suicide have been set up to reduce the number of persons ending voluntary their life. These 15 years have also led to consider suicide and attempted suicide otherwise. If the World Health Organization defines suicide as a “deliberate act”, a French consensus conference in 2000 led to focus not only on the suicidal act, but also on the crisis that makes the individual considers suicide as the ultimate solution to end a high psychological tension, life becaming unbearable.
Management of suicidal patients, focusing on the double physical and psychiatric assessment, is reviewed. Obviously, the role of each physician is clearly defined (diagnosis, care, prevention). However, a contradiction exists between the patient “who wishes to die” and the physician in his role as caregiver. But, most of the time, suicide is not a simple deliberate act but rather an act that occurs in a great feeling of ambivalence. Recognition and acceptance of such ambivalence are helpful to consider the question suicide.
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Gohier, B., Briere, M., Mugnier, G. et al. Faut-il réanimer les patients admis pour tentative de suicide ?. Réanimation 22, 577–582 (2013). https://doi.org/10.1007/s13546-013-0725-4
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