Place du psycho-oncologue dans la démarche oncogénétique: accompagnement de la phase de réalisation du test génétique

Résumé:

Le caractère multidisciplinaire de la démarche d’oncogénétique, son caractère prédictif autant que les possibles répercussions familiales ou psychologiques ont favorisé d’emblée la participation d’un psychologue dès la phase de réalisation des tests. Les récentes revues de la littérature rapportent pourtant un relativement faible retentissement émotionnel à court et moyen terme, mais soulignent la possibilité d’un impact au long cours ou de modifications plus complexes que celles qui sont appréhendées par l’évaluation de symptômes émotionnels, de la détresse psychologique ou de la perception du risque. De la même façon, le rôle du psychologue va dépasser le cadre de la prévention, de l’évaluation et de la gestion du retentissement émotionnel lors de la phase de réalisation du test. Parmi ses missions, le soutien du demandeur, qui passe par l’évaluation des motivations et du contexte de la démarche, l’accompagnement à la transmission familiale de l’information, l’aide à la gestion de l’information et de l’incertitude; autant d’objectifs qui passent par la possibilité d’un contact réel avec un patient qui n’a pas toujours ni le désir, ni la compréhension de cette rencontre avec le psychologue.

Comment en pratique organiser cette consultation psychologique lors de la réalisation du test? Avant, pendant ou après la remise des résultats? Avec le généticien ou de fac¸on distincte? Systématique ou ciblée, mais sur quels critères? En l’absence d’évaluation comparative stricte à ce jour de ces différentes organisations, nous tenterons de dégager les avantages et inconvénients de chacune—en considérant les souhaits des patients, mais aussi la possibilité pour le psychologue de structurer un espace suffisant pour que parallèlement au soutien émotionnel et cognitif puisse s’y inscrire l’ampleur des dimensions personnelles et familiales de la question oncogénétique.

Abstract:

The oncogenetic approach may generate psychological disorders for subjects and possible consequences at their family level. This has favoured the presence of a psychologist from the very beginning of the oncogenetic test realisation. Recent studies have revealed little, if any, psychological impact of this oncogenetic approach in the short or medium term for most of the subjects but have emphasized the possibility of consequences in the long term. Therefore, the role of the psychologist is not restricted to the prevention, evaluation and management of emotional distress encountered during the realisation of the genetic test.

The psychologist’s objectives include helping subjects in their decision-making and identifying the psychological problems that make them «inapt» or ineligible for testing. If necessary, he of course provides therapeutic support in the case of psychological distress following the announcement of a test result but also helps the subjects to resolve family difficulties stemming from the disclosure of the results. He gives long-term support and helps them to accept and integrate information.

In order to accomplish these objectives, subjects need to overcome their spontaneous reserve concerning the psychological field. The small demand for psychological support and often absence of symptoms must also be considered for the practical organisation of psychological consultations with the oncogenetic approach.

This article discusses our reflection on organizing the intervention of the psychologist during the oncogenetic test realisation.

Special attention has been given in encouraging the subjects’ demand for psychological support, in identifying those subjects with a higher risk of developing long-term psychological disorders and finally in orchestrating the intervention of the psychologist alongside the consultation of an oncogenetic physician.