Resumé:
Le cancer du sein est la première cause de mortalité féminine avant 65 ans. Si la mortalité décroît, son incidence augmente régulièrement, c’est dire que sa prévention est un objectif majeur de santé publique. L’altération du métabolisme des hormones sexuelles apparaît comme le facteur de risque essentiel du cancer du sein. Ce métabolisme peut être influencé par l’alimentation, en premier lieu par un déséquilibre énergétique entraînant surpoids ou obésité, notamment à la ménopause. L’excès de tissu adipeux sera le lieu de synthèse d’estrogènes, facteurs de croissance des cellules tumorales. Pendant l’adolescence, un apport alimentaire trop riche, notamment en protéines, entraînera une forte et rapide croissance, résultant de la stimulation de l’hormone de croissance, qui elle-même permet la synthèse de l’IGF-1, autre facteur de croissance des cellules tumorales. Les lipides contribuent à un apport énergétique déséquilibré, par leur densité énergétique, mais les acides gras polyinsaturés agiraient de façon spécifique: on a montré le rôle favorable des acides gras ω 3 à longue chaîne. Les fibres, qui diminuent la densité énergétique, tendent à réduire le risque. Parmi les phyto-estrogènes, les isoflavones du soja ont été les plus étudiées, étant donné la réduction du risque de cancer du sein observée dans les pays asiatiques où le soja est régulièrement consommé. Mais il est encore difficile d’identifier la cause spécifique de cette observation, effet hormonal des isoflavones, soja dans son entier ou profil alimentaire bénéfique. Il semble donc possible d’agir sur le risque de cancer du sein par l’alimentation, mais celle-ci étant considérée de façon globale.
Abstract:
Breast cancer is the first cause of death for women prior 65 years of age. Mortality has decreased, but incidence is steadily increasing, and prevention of breast cancer is a major aim for public health. Hormonal metabolism appears to be the major risk factor. Several diet-related factors can influence this metabolism, either increasing or decreasing its deleterious effect. Excess weight or obesity are recognised breast cancer risk factors for menopausal women since estrogens can be synthesised in the adipose tissue and facilitate the growth of transformed cells. During adolescence, an abundant protein-rich food intake induces the growth hormone synthesis, resulting in rapid growth accompanied by the synthesis of IGF-1, also a growth factor for tumour cells. Lipids contribute to an unbalanced caloric intake because of their high energetic density. In addition, poly-unsaturated fatty acids could play a specific role, e. g long-chain ω 3 fatty acids. Dietary fibre decreases energy density and contributes to risk reduction. A large number of studies investigate the relationship of breast cancer with soya isoflavones, since breast cancer incidence is low in Asian countries, where soya-derived products are widely consumed. However, it is still difficult to identify the specific cause of these observational data, whether it be the hormonal interference of isoflavones with hormonal metabolism, the effect of whole soya, or the effect of the Japanese food pattern. Thus, it appears possible to interfere with breast cancer through diet, but a comprehensive approach is necessary to cover all the favourable factors.
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Gerber, M. Le cancer du sein est-il un cancer nutritionnel?. Phytothérapie 4 (Suppl 1), hs28–hs33 (2006). https://doi.org/10.1007/s10298-006-0131-4
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DOI: https://doi.org/10.1007/s10298-006-0131-4