Résumé
Les auteurs ont étudié, chez 100 malades, ľusage clinique du viadril (21-hydroxypregnanedione hemisuccmate de sodium). Le médicament est un stéroîde, fourni par la compagnie Pfizer, sous Forme ďune poudre blanche instantanément soluble dans ľeau. Le produit est irrtant pour les tissus et peut occasionner la thrombose des veines.
Au cours de cette étude, tous les malades ont reÇu, en médication préoératoire, Demerol 100 mgm ou Morphine 1/6 gr. avec de ďatropine 1/150 ou 1/100 Le protoxyde ďazote et de ľoxygène, chez tous les malades, ont été admimstrés durant ľopération. Pour un curettage utérin, un dosage de viadril de 5 mgm par livre de poids a suffi, mais, pour des opérations plus douloureuses, il a fallu donner 7.5 mgm par livre de poids. La liste des différentes opérations ou le viadril a été employé comme anesthésique pour faire cette étude apparait en table I.
Avec le viadril, ľinduction est lente. Le médicament doit être introduit lentement dans la tubulure ďune infusion intraveineuse au point de ne pas ralentir le rythme de ľinfusion. Au cours de cette étude, la concentration de la solution de viadril était de 2 pour cent. Quand toute la dose de viadril est injectée en deÇà de 5 minutes, le malade s’endort à peu près dans le même délai et ses réflexes palpébraux disparaissent en deÇa de dix minutes après le début de ľlnjection. Chez les malades oò il fallait prolonger ľanesthésie, il a été difficile de maintenir une anesthésie égale à cause de cette période de latance entre ľinjection du médicament et son effet maximum; toutefois, les auteurs ont trouvé que, si une dose égale à 50 pour cent de la dose initiale était injectée de nouveau au bout de 20 minutes et un dose égale à 25 pour cent de la dose initiale injectée é toutes les demi-heures par la suite, ľanesthésie était suffisante à condition d’y ajouter du protoxyde et, au cours des opérations oò le relêchement musculaire est requis, des substances curansantes. Au cours de ľmduction, on n’a pas observé ďexcitation, de vertiges, ďétourdissements ou aucun autre incident.
Les malades qui avaient reÇu une seule dose de viadril pouvaient répondre à leur appel au bout de 20 minutes et après trente minutes, ils étaient tout-à-fait orientés. Chez les autres malades, de délai pour pouvoir marcher après ľarrêt du protoxyde ďazote a semblé varié de faÇon presque directement proportionnelle à la quantité de viadril donnée après la dose initiale.
Au cours de ľanesthésie au viadril, le rythme cardiaque s’est légèrement accéléré et, dans presque tous les cas, la tension arténelle s’est abaissée de faÇon peu marquée. Au cours de cette série de 100 malades, en une occasion seulement, la tension s’est abaissée au-dessous de 90 mm Hg au cours de ľoperation et, en trois occasions, dans les suites post-opératoires.
Le rythme de la respiration s’est également accéléré de faÇon marquée chez tous les malades soumis au viadril, mais le volume de ľair courant diminuait. Des graphiques de la respiration de deux malades sont présentés en figure 2.
Les auteurs ont également fait des tracés électro-encéphalographiques chez six malades sous anesthésie au viadril. Chez les malades sous anesthésie légère au viadril, ils ont obtenu un rythme normal de 10 cycles par seconde, ce qui ne s’observe pas chez un malade dormant naturellement ou anesthésié avec ďautres agents. Chez les malades soumis à une anesthésie plus profonde (figure 3) le tracé est tout-à-fait différent de celui qu’on obtient habituellement au cours de ľanesthésie chirurgicale.
Au cours de cette série, quatorze malades ont souffert de thrombose vemeuse et six autres de réaction periveineuse sans obstruction apparente de la veine. II semblerait que ľapparition de la thrombose serait en fonction de la vitesse ďinjection du viadril dans la tubulure de ľinfusion, de sorte que ľinfusion aurait été ralentie et même arrêtée. Un certain nombrede malades ont accusé des douleurs dans le bras lors de ľlnjection rapide du viadril.
Chez vingt malades qui avaient reÇu du viadril pour subir un curettage utérin, les auteurs ont fait ľexamen des urines au cours des suites opératoires. Chez huit d’entre elles, lis ont trouvé des traces ďalbumine dans ďéchantillon prélevé par sonde six heurès après mais aucune trace ďalbumine dans ľéchantillon prélevé 12 heures après ďanesthésie. Aucun malade n’a présenté du sang dans ses urines.
Sous anesthésie légère au viadril, les réflexes laryngés étaient abolis. Chez plusieurs malades, il a été possible de mettre en place un tube pharyngé avant même la disparition des réflexes palpébraux. Toutefois, une stimulation du larynx, à ce moment-à, provoquait un spasme laryngé. Chez 16 malades, ľintubation trachéale a été pratiquée facilement à ľaide de ľanesthésie locale du larynx et de la trachee.
Les vomissements post-opératoires ont été rares. Chez quatre malades, on a observé de la céphalée post-opératoire mais chez aucun ďeux elle n’a pns une certaine importance.
Au cours de cette étude, tous les malades ont manifesté, au cours des suites opératoires, une entière satisfaction au sujet de leur anesthésie; ceux qui avaient ďexpénence ďanesthésies antérieures étaient réellement enthousiastes du manque de sensation au cours de ľinduction. Les malades qui avaient ľexpérience ďune induction antérieure aux barbituriques étaient parfois inquiets du retard à s’endormir.
Cette étude a démontré que le viadril peut produire une anesthésie satisfaisante pour une grande variété ďopérations si on ľassocie au protoxyde ďazote et aux curansants s’ll y a lieu Ses propnétes untantes pour les tissus et sa lenteur ďmduction le rendent difficile à manier, mais il semblerait que le viadril peut s’avérer utile comme substance anesthésique de base en certarnes circonstances telles que en complément ďune anesthésie régionale ou pour une induction; toutefois, la difficulté de contrôler ľanesthesie à cause de la longue période de latance entre ľinjection et ľeffet maximum rend le viadril moins pratique comme agent ďusage courant au cours ďopérations prolongées que ceux que nous pouvons obtenir actuellement.
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Gardocki, J. F. Unpublished data.
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Gordon, R.A., Lunderville, C.W.P. & Scott, J.W. Clinical investigation of viadril. Can Anaes Soc J 3, 335–345 (1956). https://doi.org/10.1007/BF03015277
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DOI: https://doi.org/10.1007/BF03015277