Objectif
La coagulation intravasculaire disséminée (CIVD) est une complication connue de l’embolie du liquide amniotique. Cependant, l’expérience a démontré que, chez certaines patientes, l’hémorragie peut être le premier signe clinique. La mortalité est élevée dans ce sous-groupe de patientes. Nous décrivons ici le cas d’une patiente qui a survécu à une embolie probable du liquide amniotique dont le premier signe était une hémorragie post-partum.
Éléments cliniques
Pendant la réparation post-partum d’une déchirure périnéale du quatrième degré chez une primigeste de 29 ans, on a noté des saignements excessifs en dépit d’un utérus bien contracté. Les examens de laboratoires ont révélé une baisse de l’hémoglobine de 126 g·L−1 à 86 g·L−1 et une sévère coagulopathie intravasculaire disséminée (TP 27,5 sec, TPA 149 sec, le fibrinogène direct < 0,6 g·L−1, PDF > 640 g·L−1). Le traitement a consisté en transfusions sanguines massives et, finalement, en une hystérectomie abdominale complète. La récupération a été sans complications. En l’absence d’autre explication, la coagulopathie a été considérée secondaire à une embolie du liquide amniotique.
Conclusion
Lembolie du liquide amniotique demeure une cause importante de mortalité maternelle. Les résumés cliniques, les revues de littérature et la production d’un registre national ont tous contribué à nous la faire connaître. Contrairement à ce que nous pensions auparavant, les patientes ne présentent pas toutes un collapsus cardio-respiratoire soudain. Comme dans le cas actuel, une présentation plus rare est le développement d’une CIVD en période péripartum sans antécédents d’instabilité hémodynamique ou respiratoire. En conséquence, les anesthésiologistes doivent être vigilants face à ce problème afin d’en faciliter le diagnostic et le traitement précoces.