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Valeur classique ou valeur humaniste: qu’est-ce que la rhétorique pour Dolet?

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Résumé

Dolet’s five guidelines for good translation, listed in his 1540Maniere de bien traduire d'une langue en aultre, stress the importance of classical rhetoric in his theory of imitative writing; amplification is promised in hisOrateur Françoys, but he never survived to publish this latter work. We can therefore only speculate as to what this lost text might have contributed to our understanding of French Renaissance theories of translation andimitatio. There is however good reason to believe that, far from locking Ciceronianism (from which he drew his notion of rhetoric) into a sterile enslavement to the past and its values (one of the strongest criticisms made against it, notably by Erasmus), Dolet found in classical rhetoric an ideal vehicle, both as personal expression and as public discourse, for the promotion of Humanist learning: Classical values can be seamlessly integrated into contemporary values. This theory is supported by a consideration of his praxis in theOrationes Duae in Tholosam of 1534.

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References

  1. La Maniere de bien traduire d’une langue en aultre. D'avantage de la langue françoyse, plus des accens d'ycelle, Lyon: E. Dolet, 1540 (ré-impression, Paris: Techener, 1830).

  2. Voir par example notre ≪Recent Approaches to the Rhetorical Aspects of Translation in the French Renaissance≫ (Allegorica 13, 1992: 97–111). Voir aussi notre “Erasmus and Dolet on the Ethics of Imitation and the Hermeneutic Imperative” (International Journal of the Classical Tradition [IJCT] II, 1995/96: 27–43).

  3. Voir notre ≪La grécité de notre idiome …: Correctio, Translatio andInterpretatio in the Theoretical Writings of Henri Estienne≫ (Translation and the Transmission of Culture between 1300 and 1600, ed. Beer, Jeanette, and Lloyd-Jones, Kenneth, Kalamazoo, MI: Medieval Institute Press [W.M.U.], 1995: pp. 259–304). Voir aussi notre “The Tension of Philology and Philosophy in the Translations of Henri Estienne” (IJCT I-1, 1994: 36–51).

  4. Voir notre ≪Belles Fictions & Descriptions Exquises …: Translative Strategies for Christianizing Greek Thought in the Renaissance≫ (Religion and French Literature [=FLS XXV], ed. Norman, Buford, Amsterdam: Rodopi 1998: pp. 25–40)/

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  5. Le Roy, Louis,Le Sympose de Platon, Traittant de l’immortalité de l'ame. […] traduit […] par Loys le Roy, Paris: J. Longis & R. Le Mangnyer, 1558, p. 180r.

  6. Pour les détails biographiques, voir surtout Christie, R. Copley,Etienne Dolet, The Martyr of the Renaissance, nouvelle éd., Londres: Macmillan, 1899: Longeon, Claude,Documents d'archives sur Etienne Dolet, Saint-Etienne: Univ. de Saint-Etienne, 1977, et sonHommes et Livres de la Renaissance, Saint-Etienne: Univ. Jean Monnet, 1990.

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  7. Orationes Duae in Tholosam, Eiusdem Epistolarum libri II. Eiusdem Carminum libri II. Ad eundem Epistolarum amicorum liber, s.l.n.d. (Lyon: [S. Gryphe?], 1534). Voir Lloyd-Jones, Kenneth, et van der Poel, Marc,Les ≪Orationes Duae in Tholosam≫ d'Etienne Dolet (1534), (Introduction—Fac-Similé de l’Edition Originale—Traduction—Notes), Genève: Droz, 1992.

  8. Voir Dawson, John,Toulouse in the Renaissance, 2e éd., New York: Columbia University Press, 1923.

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  9. Orationes,Orationes Duae in Tholosam, Eiusdem Epistolarum libri II. Eiusdem Carminum libri II. Ad eundem Epistolarum amicorum liber, s.l.n.d. (Lyon: [S. Gryphe?], 1534). p. 52: toute référence ultérieure sera à l'édition citée (n.8supra), qui reprend la pagination de l’original.

  10. Erasme, Desiderius,Dialogus, cui titulus Ciceronianus, sive De optimo genere dicendi, Bâle: Froben, 1528. Nous nous appuyons sur l’édition d’A. Gambaro (Il Ciceroniano, o, Dello stile migliore, Brescia: La Scuola Editrice, 1965).

  11. Il est intéressant de remarquer à quel point la question de ce à quoi nous engage le style de notre latinité, voire de toute pratique linguistique, demeure d'actualité: voir par exemple l’échange entre Eva Marcu et C. Reedijk, ≪Correspondance des auteurs≫ (Bibliothèque d'Humanisme et Renaissance (XXXIII, 1971: 419–425). Faisant écho aux critiques addressées aux cicéroniens par Erasme (mais en les retournant contre celui-ci!), Marcu parle du ≪double pull, forward and backward, living actively in and for a new world and idolizing a remote past and heroes of historic or legendary fairy-tales≫ (p. 419), grâce auquel elle éprouve un sentiment d'≪uneasiness with the dustiness of certain settings […] the artificiality of descriptions and exclamations…the Latinizers, in various degrees, were simply unable to free themselves from the shackles of fixed ideas≫ (p. 420). Reedijk, voulant rétorquer, écrit: ≪I am inclined to subscribe to the view that the revival of Latin had a positive influence on the structural consolidation of the Western languages and, consequently, helped to pave the way for the expansion of literature written in these languages≫ (p. 421). Il cite ensuite l’important article de Léon Halkin, ≪Erasme et les langues≫ (Revue des langues vivantes—Tijdschrift voor levende talen, XXXV, 1969: 566–579): ≪Erasme […] n’a pas deviné le prodigieux essor des langues modernes, leur richesse littéraire et leur rôle national. […] L’explication […] se trouve dans la primauté qu'Erasme accorde toujours à la foi sur la nation, à la religion sur la politique. Par son internationalisme, il devance son époque≫ (p. 579).

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  12. Dolet, Etienne,Commentarii Linguae Latinae, 2 vols., Lyon: S. Gryphe, 1536 et 1538.

  13. Dolet, Etienne,Dialogus, De Imitatione Ciceroniana, aduersus Erasmum Roterodamum, pro Christophoro Longolio, Lyon: S. Gryphe, 1535 (L'Erasmianus sive Ciceronianus d'Etienne Dolet, éd. Telle, Emile, Genève: Droz, 1974).

  14. Pour une analyse détaillée du style, des structures et du vocabulaire desOrationes, voir lesAppendices de notre édition (n.8supra).

  15. Pour une discussion des clausules, voir Lloyd-Jones, Kenneth, et van der Poel, Marc, «Num, Nonne and Simon Finet in Dolet’sOrationes: Some Textual Questions Revisited» (Humanistica Lovaniensia, XLVI, 1997: 94–113).

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  16. Voir Chomarat, Jacques, «Lemploi denum etnonne dans lesOrationes Duae in Tholosam d'Etienne Dolet» (Humanistica Lovaniensia, XLIV, 1995: 202–206 ainsi que son compte-rendu de notre édition (Vivarium, XXXII, 1994: 125–130).

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  17. Cf. des expressions commeactionem intendere (p. 29),tabellae obsignatae (p. 69), ouvadimonium promittere (p. 70); le texte est parsemé d'expressions semblables.

  18. Cf. des mots commeimpudentia, nefarius, scelus, oufuror, amentia, insania (passim); voire des phrases entières, comme »…inaudita et singularia facinora sceleris, audaciae, perfidiae, libidinis, avaritiae, crudelitatis…» (In Verrem, 2.5).

  19. «Ego, ut cum maxime, & ualeo, & literis operam do: utranque meam orationem augeo & perpolio, ut quam celerrime lucubrationes meas in apertum proferam»: Etienne Dolet, Correspondance: Répertoire analytique et chronologique suivi du texte de ses lettres latines, ed. Longeon, Claude (Genève: Droz 1982), p. 139 (pièce no. 42, p. 121 du fac-similé).

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  20. «…orationem, quam paucis-ante diebus fudi certe potius, quam conscripsi…»: Correspondance, p. 105 (pièce no. 17, p. 87 du fac-similé); cf.De Orat., III. 194.

  21. Il s’agit d'une épître-préface conventionnelle (écrite par un ami), et qu'il ne faut donc pas prendre, peut-être, au pied de la lettre: «Orationes duas, quas in tanta audientium frequentia, quanta nullus nostra memoria orator […] Tholosae habuit […] illi furtim surripui […] omnia in lucem autore inconsulto inscioque profero» [Je lui ai volé en cachette deux discours qu'il avait faits à Toulouse […] devant une assemblée d'auditeurs plus grande que celle d'aucun autre orateur dans notre souvenir […] et maintenant je fais publier le tout à l'insu de l'auteur, que je n'ai pas consulté] (Orationes,*f.2r).

  22. Voir lesAppendices de notre édition (n.8supra).

  23. Il est clair que l'idée de se comparer à Cicéron en tant qu' «homme nouveau.» a une certaine attraction pour Dolet: ce passage est évidemment modelé sur lePro Caelio, 5–6, Il avait déjà esquissé la même comparaison dans une lettre débordant de vitalité et d'enthousiasme, addressée à son protecteur Jean de Pins juste à la veille de sa montée sur l'estrade (voirCorrespondance, pp. 105–106; pièce no. 17 pp. 87–88 du fac-similé).

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Cet article est basé sur une communication faite au quatrième congrès de l'≪International Society for the Classical Tradition≫ (ISCT), séance: ≪Visages de la Rhétorique française≫, à l’Université de Tübingen, Allemagne, en juillet 1998.

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Lloyd-Jones, K. Valeur classique ou valeur humaniste: qu’est-ce que la rhétorique pour Dolet?. Int class trad 6, 21–29 (1999). https://doi.org/10.1007/BF02689208

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  • DOI: https://doi.org/10.1007/BF02689208

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