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L'originalité de la traduction duDe curialium miseriis dans la littérature anticuriale française du temps

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Abstract

Except forL'Abuzé en court (around 1450), which relates in a concrete and lively way the dangers of life at court, all the treatises written in the 15th century against thevita curialis borrow themes and images from Latin classical literature, in particular from Seneca, Horace, and Juvenal, as well as from the great Italian humanists, such as Boccaccio, Dante, and Petrarch. The letter that Andreas Silvius Piccolomini (later pope under the name of Pius II) addresses to the chancellor of emperor Frederick III is no exception to the rule. It consists of a genuine literary compilation in accordance with the method in use in the cultural circles of humanism. Its main sources, most of which are explicitly attributed, go back to Cicero and, especially, to Juvenal, as the ancients' writings by far prevail over Biblical quotations. Because of its innacuracies and inadequacies the French translation of theDe curialium miseriis epistola proves to be very prejudicial to the authorities quoted by Piccolomini. The fine metaphors this author borrows from ancient writers such as Persius, Terence, and Plautus are totally distorted so that modern readers have not much referred to the French version of a treatise that is already overflowing with subtle scholarly considerations.

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References

  1. Pour la détermination des terminuspost quem etquo ante de la réalisation du ms. français, voyez Lemaire (Jacques), “A propos de la traduction en français d'oeuvres humanistes: comparaison matérielle entre les mss Paris, B.N., lat. 6783A et fr. 1988,” dansMiscellanea codicologica F. Masai dicata, Gand, E. Story-Scientia, 1979, II, 477–448.

  2. La mise en oeuvre des sources littéraires duDe curialium miseriis a été étudiée de façon magistrale par Berthe Widmer, “Zur Arbeitsmethode Enea Silvios im Traktat über das Elend der Hofleute,” dansLettres latines du Moyen Age et de la Renaissance, éd. Guy Cambier, Carl Deroux et Jean Préaux (coll. Latomus, 158), Bruxelles, Latomus, 1978, 183–206. Cet article a notamment mis en évidence la dette de Piccolomini à l'égard duDe infelicitate principum de Poggio Bracciolini (1380–1459) et de l'Epistola XIV (ad sacellanos aulicos regis Anglorum) de Pierre de Blois (1135–1212).

  3. Voir Jacques Lemaire,Les visions de la vie de cour dans la littérature française de la fin du Moyen Age, Bruxelles-Paris, Klincksieck, 1994, passim.

  4. Cf. Lemaire,Les visions, 377–379.

  5. Cf.Les oeuvres latines d'Alain Chartier, edéd.Pascale Bourgain-Hemeryck, Paris, Éditions du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), 1977, 67-69.

  6. Voyez Sénèque,Hercules furens, 191–192:venit ad pigros cana senectus humilique loco.

  7. L'Abuzé en court, éd. Roger Dubuis (Textes littéraires français, 199), Genève, Droz, 1973, xxxi-xxxiii.

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  8. Cf.L'Abuzé, 10–11.

  9. Cf.L'Abuzé, 16–17.

  10. Cf.L'Abuzé, 1: “Aristote le tressage et prudent philozophe nous a pour doctrine laissé que aucun bon commencement ou bon moyen est oeuvre reprouvee et non digne d'aucune louenge si par semblable continuation n'est la fin d'icelluy labeur a ce correspondent.”

  11. Comme dans beaucoup d'autres cas, Aristote fait figure de simple nom célèbre, cité comme caution. La connaisance réelle de l'oeuvre du philosophe grec est, à l'époque considérée, assez imparfaite.

  12. Cf. Lemaire,Les visions, 343–345.

  13. Cf.L'Abuzé, xxiv–xxxi.

  14. Cf. Lemaire,Les visions, 175 et 181.

  15. Il connaît Pétrarque, mais le voit comme un simple poète courtois (cf.Oeuvres complètes de René d'anjou, III, éd. comte Théodore de Quatrebarbes, Angers, 1846, 131).

  16. Cf. Jacques Monfrin, “Etapes et formes de l'influence des lettres italiennes en France au début de la Renaissance,” dans:Atti del quinto Congresso internazionale di Bibliofili. Venezia, 1–7 ottobre 1967, éd. Nereo Vianello, Verona, Valdonega, 1970, 19–43.

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  17. A côté de Paul et de Matthieu, lesActes des Apôtres ainsi que lesRois et lesPsaumes forment l'essentiel des rétérences aux textes sacrés.

  18. Cf.Le Doctrinal du temps présent de Pierre Michault, éd. Thomas Walton, Paris, E. Droz, 1931, 5.

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  19. Voyez, entre autres, Jacques Monfrin, “La connaissance de l'Antiquité et le problème de l'humanisme en langue vulgaire dans la France du XVe siècle,” dansThe Late Middle Ages and the Dawn of Humanism outside Italy (Mediaevalia Lovaniensia, Series I, Studia I), Leuven-The Hague, 1972, 131–170 et “Le goût des lettres antiques à la cour de Bourgogne au XVe siècle,”Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France, 1967, 285–289.

  20. Outre leSéjour d'Honneur et leDialogue d'un courtisant et d'un païsant, nous avons conservé plusieurs textes mineurs de Saint-Gelais sur l'existence de cour: un traité en vers intituléContre l'avarice des puissans qui emportent toutes les graces de la cour, unPoöme sur la cour et l'inconstance de la Fortune et la vanités des gradeurs et quinze ballades morales sur les mêmes sujets. Ces écrits sont conservés dans les mss Paris, B.N., n. acq. fr 1158, Paris, B.N., Rothschild 2582 (III, 3, 1) et plusieurs imprimés anciens. (Cf. Jacques Lemaire, “Le manuscript Paris, B.N., n. acq. fr. 1158. Observations sur quelques oeuvres de Mellin et d'Octovien de Saint-Gelais,”Scriptorium 31, 1977, 30–69.)

  21. Cf. Jacques Lemaire, “Note sur la datation duSéjour d'Honneur d'Octovien de Saint-Gelais,”Romania 102, 1981, 239–249.

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  22. Saint-Gelais a réalisé une traduction de cette oeuvre en 1496, ainsi qu'une traduction del'Énéide de Virgile

  23. Cf. D. Stone, Jr, “Octovien de Saint-Gelais'sLe Séjour d'Honneur and French Humanist Literature,”French Studies 28, 1974, 272–281.

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  24. Il n'est pas sûr qu'il ait pris connaissance duDe curialium miseriis de Piccolomini, auquel il ne se réfère pas. En revanche, il a traduit leDe duobus amantibus historia, du même auteur, répertoriée sous le titre d'Ystoire de Eurialus et Lucresse.

  25. Cf. Jacques Lemaire, “L'histoire et son usage dansLe Séjour d'Honneur d'Octovien de Saint-Gelais,”Studi Francesi 31, 1988, 421–428.

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  26. Den man nicht als avis rarajener Zeit betrachten kann” (cf. Widmer, “Zur Arbeitsmethode,” 206).

  27. Aux pp. 199–200 de son article, cet auteur a dénombré les influences marquantes pour tour les chapitres de l'épître de Piccolomini. Elle emploie le termeplagiat à plusieurs reprises (cf. Widmer,” Zur Arbeitsmethode,” 186 et 193).

  28. Une attitude aussi sévère ne pourrait se justifier dans la mesure où le texte cité est tellement célèbre que la mention de sa paternité ne s'avère pas indispensable. Telle semble être l'éventualité pour divers emprunts à laSatire V de Juvénal, dont il ne paraît pas nécessaire de rappeler à tout bout de champ la référence.

  29. Cf.Aeneae Siluii de curialium miseriis espistola, éd. Wilfred P. Mustard, Baltimore, The Johns Hopkins University Press, 1928, 40, 3–11: “Sunt qui ueterum narrant historias, sed mendose atque peruerse; claris auctoribus non creditur, sed fabellis inanibus fides adhibetur. Plus Guidoni de Columna, qui bellum Troianum magis poetice quam hystorice scripsit, uel Marsilio de Padua, qui translationes imperii quae nunquam fuerunt ponit, uel Vincentio Monacho quam Liuio, Salustio, Iustino, Quinto Curtio, Plutarcho aut Suetonio, praestantissimis auctoribus, creditur.”

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  30. En juillet 1442, il reçoit le “laurier des poètes” à Frankfort, alors qu'il écrit une comédie latine,Chrysis, et un conte légerDe duobus amantibus. (Cf. Jacques Lemaire, “La traduction française duDe curialium miseriis d'Aeneas Silvius Piccolomini,” dans:Die kulturellen Beziehungen zwischen Italien und den anderen Ländern Europas im Mittelalter, éd. Danielle Buschinger et Wolfgang Spiewok, Greifswald, Reineke-Verlag, 1993, 127–134.)

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  31. Cf.De curialium miseriis, 35, 10–12, ainsi que l'Epistola ad sacellanos aulicos regis Anglorum de Pierre de blois (dansOpera omnia, éd. Giles, London, Whittaker, 1846, I, 45–46) et Perse,Satires II, 50–51, éd. A. Cartault (Collection des universités de France), Paris, “Les belles lettres”, 1920, p. 26.

  32. Cf.De curialium miseriis, 23, 9–10;Disputatio Pogii Florentini de infelicitate principum (dansOpera omnia, I, éd. R. Fubini, Turin, Bottega d'Erasmo, 1964, 417–419) et Térence,Phormion 459, éd. J. Marouzeau (Collection des universités de France), Paris, «Les belles lettres», 1956, 5e tirage 1984, II, p. 148.

  33. Cf.De curialium miseriis, 53, 4–5 et Valerius Maximus,Factorum et dictorum memorabilium III, iii, 4, éd. C. Kempf (ser. Teubner), Leipzig, Teubner, 1888, p. 132–133.

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  34. Cf.De curialium miseriis, 37, 15 et Cicéron,Pro Caelio XVII, 42, dansDiscours, XV, éd. J. Cousin (Collection des universités de France), Paris, «Les belles lettres», 1969, p. 117.

  35. Nous les avons mises en évidence dans l'article “Aspects linguistiques et stylistiques de la traduction française duDe curialium miseriis d'Aeneas Piccolomini,” dansBien dire et bien aprandre 13, 1995, 71–86.

  36. Les citations sont opérées à partir du ms. Paris, B.N., fr. 1988, seule copie conservée de la traduction française duDe curialium miseriis.

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Based on a paper read at the Third Meeting of the International Society for the Classical Tradition (ISCT), held at Boston University March 8–12, 1995.

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Lemaire, J. L'originalité de la traduction duDe curialium miseriis dans la littérature anticuriale française du temps. International Journal of the Classical Tradition 2, 360–371 (1996). https://doi.org/10.1007/BF02678064

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