Facteurs de limitation des populations d'Aphis fabae dans l'ouest de la France

Résumé

Dans l'ensemble d'études consacrées aux épizooties àEntomophthoraceae surAphis fabae (Scopoli) en Bretagne, ce travail présente les résultats obtenus de 1972 à 1974 à l'aide d'échantillons importants (100 à 300 plantes). Ces résultats concernent principalementNeozygites fresenii (Now.)Remaudière & Keller.

En 1972, les conditions climatiques sont tamponnées et constamment favorables aux mycoses. Le nombre d'aphides sains et d'aphides mycosés suit une évolution exponentielle particulièrement régulière; l'effet (évolution du pourcentage de mycosés) n'en est pas moins très brusque. L'arrivée des mycoses dans la parcelle a lieu en même temps que celle des pucerons, ce qui plaide en faveur d'une contamination exogène à laquelle prendraient part les ailés de différentes espèces. Le début du développement de la maladie n'est pas homogène dans l'espace. Les tout premiers mycosés apparaissent dans n'importe quelle colonie, mais très vite on constate que ce sont les colonies les plus grosses qui comportent le plus de mycosés. Cependant, cette relation, qui reste valable pendant la suite de l'épizootie, est très lâche. A un moment donné de son déroulement, quelle que soit la taille des colonies concernées, il y a une large gamme de variabilité dans leur taux de parasitisme. Les formes adultes sont systématiquement plus mycosées que les formes larvaires, mais la différence s'amenuise jusqu'à s'annuler à la fin de l'épizootie. En juillet, selon les années, les pucerons mycosés peuvent ou non former des spores durables; en 1972, seulement 2,6 % d'entre eux en forment, mais la répartition de ces individus dans le champ est très homogène.

Summary

This 4th study on epizootics that occur in the populations of the black bean aphid in Brittany, deals with data obtained between 1972 and 1974 using large samples (100 to 300 plants). The results concern mainlyNeozygites fresenii (Nowak) Remaudière & Keller.

In 1972, the weather was not very changeable and always favourable for the fungi (table 1). The number of healthy aphids as well as the number of diseased ones, followed a remarkably regular exponential curve. As a result, the variation of the percentage of dead aphids was very sudden (fig. 1, fig. 2). The disease appeared in the fields at the same time as the aphids themselves; so it is possible to think that several species of winged aphids play a part in the introduction of the 1st inoculum into the field (table 2). At its beginning, the development of the disease was not homogeneous in space (table 4). The foremost diseased aphids could be found in any colony whatever its size, but before long it was found that the biggest colonies contained the greatest number of diseased aphids (table 3). Though this relation remained during the continuation of the epizooty, it was a loose one (table 5). At a given time, within colonies of a given size, the percentage of dead aphids was very variable (fig. 3). The adults (winged and apterae)_were systematically more diseased than the nymphs, but the difference became smaller as time went on, and it finally disappeared at the end of the epizooty (table 6). Some years in July, the diseased aphids could form resting spores; in 1972, 2.6% of them formed resting spores, and the spatial dispersion of these individuals was very regular (table 7).