Les ouvrières d'une société deMyrmica rubra sont réparties en catégories d'âge sur la base de leur pigmentation cuticulaire (Cammaerts-Tricot, 1974c, fig. 1). Le présent travail analyse la production de phéromone de piste par des fourmis de teintes différentes ainsi que leur tendance à y répondre.
Les dimensions du réservoir de la glande à poison augmentent avec l'âge des fourmis. L'activité des extraits de ces glandes croit quand les ouvrières vieillissent. Chez les plus jeunes individus, nous ne détectons guère de phéromone de piste.
Les fourmis peuvent répondre à leur phéromone de piste dès après leur mue imaginale. Cette réaction est d'autant plus nette que lesM. rubra sont plus âgées.
Les plus vieilles ouvrières, c'est-à-dire les fourrageuses, peuvent donc émettre de grandes quantités de phéromone de piste et suivre aisément les traces de leurs congénères. Ces deux aptitudes sont certes avantageuses quand un recrutement d'ouvrières vers une proie ou un ennemi survient sur l'aire de récolte d'une société.