Sur quelques modalites de disparition des colonies d'Anomma nigricans Illiger (Formicidæ Dorylinæ) dans la region de Lamto (Cote-d'Ivoire)

Resume

Différents facteurs limitent la vitalité et la longévité des colonies d'Anomma nigricans.

Les prédateurs vertébrés ou invertébrés qui agissent sur les ouvrières et le couvain nous paraissent de peu d'importance sauf s'ils tuent la reine. En effet, la mort de cette dernière entrîne inévitablement la disparition de la colonie.

Nous avons étudié le comportement de plusieurs sociétés dont la reine mourut, soit à la suite d'un accident, soit sans raison apparente («mort naturelle»), ce qui eut pour conséquence l'extinction irrémédiable de ces sociétés. Par ailleurs, nous avons découvert que les fourmilières d'Anomma ont un prédateur très redoutable. Il s'agit d'une autre fourmi Doryline, du sous-genreTyphlopone. Une invasion deTyphlopone dans un nid d'Anomma conduit à l'extermination de nombreuses ouvrières. Généralement, au cours de l'attaque, la reine d'Anomma est tuée et, par contrecoup cela entraîne la mort des ouvrières survivantes.

Ces observations donnent une idée de la régulation de l'équilibre démographique desA. nigricans.

Summary

Various factors act to limit the well-being and longevity ofAnomma nigricans colonies. Vertebrate and invertebrate predators of the workers and brood appear to be of little importance among these factors, except in instances where the predators kill the queen. Most importantly, it is the death of the queen, for whatever reason, that inevitably results in the demise of a colony.

The behavior of several colonies in which the queen died, either as a result of an accident or without apparent cause (“natural death”), was studied. In each case, the colony eventually died. Furthermore, it was discovered thatAnomma nests are commonly invaded by rather formidable predators, ants of the doryline subgenusTyphlopone. An invasion byTyphlopone results in the destruction of manyAnomma workers. Generally in the course of the attack, theAnomma queen is killed, which in turn is followed by the fated death of the remaining workers.

These observations suggest ways in whichA. nigricans populations are regulated.