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Mort apparente ou Résurrection? Une velléité fantastique de Florian

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Literatur

  1. Pierre-Georges Castex,Le Conte fantastique français de Nodier à Maupassant, Paris, Corti, 1951, p. 128.

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  2. René Godenne,Histoire de la Nouvelle française aux XVII e et XVIII e siècles, Genève, Droz, 1970, p. 219.

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  3. Id.,ib., René Godenne,Histoire de la Nouvelle française aux XVII e et XVIII e siècles, Genève, Droz, 1970, p. 226 et note 31 J'ai analysé les liens entre celles-ci et le tabou de la mort au sujet de la lettre VI, 11 deLa Nouvelle Héloise (La Mort de toi, une Mort interdite inNeohelicon, 1977, III–IV, pp. 219–248).

  4. Jean-Pierre Claris de Florian,Nouvelles, édition critique avec introduction, notes et documents inédits établie par R. Godenne, Paris, Didier, 1974. Toutes mes références renvoient à cette édition.

  5. Cf. à ce sujet, Johannes Bolte,Die Sage von der erweckten Scheintoten inZeitschrift des Vereins für Volkskunde in Berlin, IV, 1910. pp. 353–381 et Henri Hauvette,La Morte vivante, Paris, Boivin 1933 (ce dernier toutefois ne signale pas la nouvelle de Florian).

  6. Je substitue ce terme à celui d'«étrange» préconisé par Todorov — dont Jean Bellemin-Noël,Des Formes fantastiques aux Thèmes fantasmatiques, inLittérature 2, mai 1971, notamment pp. 107–108. Sans être une solution idéale, le terme «surnaturel expliqué» a du moins l'avantage de renvoyer à un type de narration assez bien délimité — et, en outre, abondamment représenté, dans le roman noir anglais, à l'époque où écrivait Florian.

  7. Introduction à l'édition citée p. XVI n. 16.

  8. Cf. Tzvetan Todoroy,Introduction à la littérature fantastique, Paris, Seuil, 1970. chap. V.

  9. Id.,ib., Cf. Tzvetan Todoroy,Introduction à la littérature fantastique, Paris, Seuil, 1970. chap. V. p. 87.

  10. Id.,ib., Cf. Tzvetan Todoroy,Introduction à la littérature fantastique, Paris, Seuil, 1970. chap. V. p. 84.

  11. OutreSanche etLa Mort vaincue par l'Amour, on peut rappeler ici une scène deLa nouvelle Héloïse (III, 13/14) où le baiser est à la fois conducteur de la contagion et agent de guérison. Signalons aussi qu'un roman relativement bref de Mme de Puisieux,L'Education du Marquis de XXX ou Mémoires de la Comtesse de Zurlac (La Haye, 1755) comporte deux occurrences du motif — avec des commentaires d'auteur où le «travail» de la rationalisation est très visible: «Il n'y a point d'amant qu'un tel secours (sc. le baiser) ne fût capable de rappeler des ports du tombeau» (t. 1, p. 17) «Quelle est la personne que tant d'amour n'aurait pas ranimée?» (t. 2, p. 49). Dans un épisode de l'histoire de Fanny et de Don Thaddeo dansCleveland, Prévost réussit à laisser le mystère entier: «Donnez, ma sœur, le nom que vous voudrez à cette étrange révolution: mais à peine le gouverneur eut-il prononcé le mien que Thaddeo pousse un profond soupir; et le médecin que lui tenait le bras et qui ignorait le sujet de ma visite nous avertit qu'il recommençait à sentir le mouvement de l'artère (Œuvres choisies de l'Abbé Prévost, Amsterdam, 1783, t. 6, p. 281).

  12. Le texte ne donne pas celui de Valérie.

  13. C'est, semble-t-il, l'opinion de René Godenne,Introduction citée, p. XXI, note 28.

  14. «Ma pieuse mère m'avait élevée dans des principes religieux que, grâce au ciel, j'ai toujours conservés» (p. 280).

  15. Signalons toutefois que l'ironie est beaucoup plus explicite dans le préambule, fort analogue, deRosalba, Nouvelle sicilienne, ce qui pourrait nous inviter à prendre au sérieux ... le sérieux de celui-ci.

  16. Florian, d'ailleurs, est conscient de l'effet. «Chacun racontait (son histoire de revenant): et la saison, le lieu, le moment ajoutaient encore à l'effet que produisaient ces effrayants récits. Les nuits étaient longues, noires; la campagne couverte de neige; et des hiboux, anciens habitants de la tour où était construit le salon, se répondaient sur les vieux créneaux par des cris lents et monotones. Ajoutez à tout cela que nous étions dans l'avent, temps où tout le monde sait bien que les apparitions sont les plus fréquentes (...) Souvent celui qui racontait, saisi d'un tremblement subit, sentait tout à coup sa voix s'altérer, se taisait, restait immobile, n'osait tourner les yeux ni vers le fond de la grande salle, où l'on croyait entendre un bruit de ferraille, ni du côté de la cheminée d'où il semblait que quelque chose descendait” (pp. 264–265).

  17. «(L'histoire) du malheureux époux de Lyon qui, ayant tué sa femme, dans un transport de jalousie, la voyait arriver toutes les nuits, à onze heures, avec des pantoufles vertes, et se coucher auprès de lui; une foule d'autres anecdotes de ce genre, très authentiques à la vérité, mais cependant un peu extraordinaires, ne paraissaient à Valérie que des événements communs.» (p. 266).

  18. C'est la définition du fantastique proposée par Pierre-Georges Castex,Le Conte fantastique français ..., ouvrage cité, p. 8.

  19. C'est exactement le procédé stylistique défini par Todorov,Introduction ..., ouvrage cité, pp. 84–86.

  20. La littérature médicale de l'époque, si bavarde sur la léthargie, l'est fort peu sur cet aspect de la question — et pour cause: la thérapie de la mort apparente n'a guère donné de résultat durable puisque, le plus souvent, les rares léthargiques qu'on parvenait à rappeler à la vie remouraient quelques jours après.

  21. «La fonction du surnaturel est de soustraire le texte à l'action de la loi et, par là-même, de la transgresser» (Todorov,Introduction ..., p. 167).

  22. «Comme si nous avions prévu les chagrins que devait bientôt nous causer notre penchant mutuel, nous prenions soin de le cacher. Nous paraissions indifférents devant mon père et ma mère, nos jeux semblaient seuls nous occuper: nous nous disputions même quelquefois; mais, aussitôt que nous étions dans le jardin ou dans le petit bois qui le terminait, alors plus de querelle, plus de jeux ... » (pp. 267–268).

  23. Ces paragraphes s'appuient sur les lignes de force que dégage la thèse sur le roman familial des Lumières que je prépare.

  24. Contrairement à ce qui se passe dansPierre, Nouvelle allemande, Claudine, Nouvelle savoyarde etSophronime, Nouvelle grecque où, malgré les imperfections que ces nouvelles attribuent aux pères, les protagonistes, diversement, intériorisent en culpabilité l'interdit paternel auquel ils se heurtent.

  25. Dans le contexte d'une histoire du désir œdipéen, ce passage est très révélateur. On sait que, selon les analyses de René Girard (La Violence et le Sacré, Paris, Grasset, 1973, chap. VII) la teneur incestueuse que Freud attribue au premier amour de tout homme est de l'ordre du mensonge romantique, le dispositif œdipéen sert à occulter la mimésis familiale sous-jacente à cet amour — dont le père serait à la fois médiateur et obstacle, l'interdit paternel étant simultanément excitation et brimade du désir. Préparant le schéma œdipéen, le roman sentimental occulte le plus souvent le lien entre l'interdit et l'accroissement du désir au profit d'une genèse purement objectale de celui-ci: ainsi, si Lovelace est essentiellement l'amant rendu désirable par les interdits dont la famille de Clarisse l'entoure, l'amour de Julie et de Saint-Preux ne se prétend nulle part exalté par l'opposition du baron d'Etange. Florian, dans ce passage, ajoute à l'explication objectale habituelle (par l'ancienneté pour ainsi dire) une notation sur le renforcement que l'interdit apporte au désir.

  26. Ainsi dans ce passage où la responsabilité du père s'atténue progressivement: «Je compris alors qu'Heraldi,peut-être de concert avec mon père, avait ourdi cette horrible trame et que, trahie par le domestique à qui je m'étais confiée,on avait intercepté les lettres de mon amant. Cette découverte m'inspirapour le perfide Heraldi une aversion, un mépris, une horreur insurmontable, Nul crime n'égalait à mes yeux les affreux moyens qu'il avait employés ... (p. 279).

  27. Le fait que Heraldi est un cousin de Valérie et qu'ainsi celle-ci se voit contrainte à un mariage intrafamilial ne limite pas le caractère œdipéen de l'interdit puisque l'inceste n'est pas un élément structuralement indispensable du dispositif œdipéen.

  28. Irène Bessière,Le Récit fantastique. Une Poétique de l'Incertain. Paris, Larousse, 1974, coll. «Thèmes et Textes», p. 75.

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  29. , pp. 23–28 et 213–227.

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  30. Voir notamment Jean-Pierre Claris de Florian,Lettres au Marquis de Florian (éd. Alfred Dupont), Paris, Gallimard, 1957, lettre CXLI. Il est vrai qu'on pourrait en dire autant de Jacques Cazotte dontLe Diable amoureux semble avoir été, selon le projet de son auteur, une œuvre d'amuseur.

  31. J'ai analysé les liens entre celles-ci et le tabou de la mort au sujet de la lettre VI, 11 deLa Nouvelle Héloise (La Mort de toi, une Mort interdite inNeohelicon, 1977, III–IV, pp. 219–248).

  32. Philippe Ariès,L'Homme devant la Mort, Paris, Seuil, 1977, p. 396. Les indications historiques au sujet de la hantise de la mort apparente sont empruntées à ce livre (chap. 9, pp. 389–399) et à Jean Van den Berg,Het Menselijk Lichaam II. Nijwerk. Calhenbach. chap. III, § 2, pp. 142–164.

  33. Jean Van den Berg,op. cit.,Het Menselijk Lichaam II. Nijwerk. Calhenbach. chap. III, § 2, p. 151.

  34. Cf. Vladimir Jankelevitch,La Mort, Paris, Flammarion, 1977, coll. «Champs» no 1, pp. 344–346.

  35. Cf. Philippe Ariès,op. cit. L'Homme devant la Mort, Paris, Seuil, 1977, pp. 14–15.

  36. Cf. Philippe Ariès,op. cit. L'Homme devant la Mort, Paris, Seuil, 1977, pp. 363–374.

  37. Qu'on se souvienne de la première rencontre entre Valville et Melle de Varthon dansLa Vie de Marianne (Paris, Garnier, 1963, éd. Frédéric Deloffre, pp. 350–351). De même, on imagine sans peine ce qu'un cinéaste moderne tirerait de cette phrase finale du récit de la mort de Manon Lescaut: «Je reçus d'elle des marques d'amour au moment même qu'elle expirait. C'est tout ce que j'ai la force de vous apprendre de ce fatal et déplorable événement» (Manon Lescaut, Paris, Garnier, 1965, éd. Deloffre-Picard, pp. 199–200).

  38. Cité dans Bernard Groethuysen,Origines de l'Esprit bourgeois en France, Paris, Gallimard, 1927, rééd. coll. «Tel» no 21, p. 96.

  39. Philippe Ariès,op. cit. L'Homme devant la Mort, Paris, Seuil, 1977, p. 465.

  40. DansVéra (1874) dont la donnée est très proche de celle que nous analysons ici, Villiers de l'Isle Adam a su expliciter ces rapports entre inadmissibilité de la mort et transcendance déviée. «La mort n'est une circonstance définitive que pour ceux qui espèrent des cieux; mais la Mort, et les Cieux, et la Vie, pour elle, n'était-ce pas leur embrassement? Et le baiser solitaire de son époux attirait ses lèvres dans l'ombre.» (Villiers de l'Isle-Adam,Contes cruels, Paris, Corti, 1952, p. 28).

  41. Au sujet de la transcendance déviée, il vaudrait également la peine de s'arrêter àSophronime, Nouvelle grecque. L'image de Vénus, palladium de Milet, ayant été volée de son temple, l'oracle déclare que la ville ne sera délivrée des catastrophes qui en résultent que lorsqu'on aura installé une nouvelle statue aussi belle que la déesse elle-même. C'est l'occasion pour le sculpteur Sophronime de mériter la main de sa bien-aimée, Carite; il place sur l'autel l'image de Carite qu'il s'était faite pour se consoler de ses chagrins d'amour — après quoi l'oracle se déclare satisfait ...

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Pelckmans, P. Mort apparente ou Résurrection? Une velléité fantastique de Florian. Neohelicon 6, 227–249 (1978). https://doi.org/10.1007/BF02089495

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