La perturbation du sommeil par le bruit

Résumé

Le présent article fait le point des connaissances récentes concernant les effets du bruit de l'environnement sur le sommeil et contient des propositions de seuils acoustiques susceptibles d'aider à la réglementation par les pouvoirs publics.

On rappelle les aspects physiologiques du sommeil et l'organisation cyclique des différents stades, puis on examine les effets du bruit, principalement celui créé par le trafic routier, les avions et les trains. Les effets sont d'abord considérés comme des modifications de l'organisation du sommeil au cours de la nuit. On note que les expériences en laboratoire et à domicile incitent aux mêmes conclusions: la durée du sommeil profond est sensiblement réduite, chez les personnes jeunes, alors que c'est le rêve qui est touché chez les personnes âgées. Ces perturbations sont liées à un niveau énergétique moyen (L _eq). On examine ensuite les effets ponctuels, qu'ils soient électroencéphalographiques ou cardiaques, qui sont davantage liés aux événements acoustiques isolés et pour lesquels on retient le niveau de crête des bruits. D'autres variables, telles que le bruit de fond, le nombre d'événements par périodes, l'intervalle entre deux bruits influent sur la probabilité d'apparition d'un effet ponctuel attribuable à un niveau de crête donné.

On conclut qu'il est nécessaire de retenir deux grandeurs acoustiques pour prendre en compte les perturbations du sommeil: l'un est de niveau énergétique à l'intérieur des chambres, dont le seuil de confort se situe à 35 dB(A) sur la nuit et le second est le niveau intérieur de crête qui ne devrait pas dépasser 50 dB(A).

Zusammenfassung

Dieser Artikel ist eine Darstellung der neuesten Kenntnisse über Schlafbeeinflussung durch Umweltlärm und stellt Lärmschwellwertvorschläge vor, um öffentlichen Diensten in der Feststellung von Bestimmungen zu helfen. Physiologische Schlafaspekte sowie die zyklische Organisation der verschiedenen Schlafphasen werden besprochen und die Lärmeffekte — besonders aus Strassen-, Flugzeug- und Bahnverkehr — untersucht. Zuerst werden die Lärmeffekte als Veränderungen der Schlaforganisation während der Nacht betrachtet. Es wird festgestellt, dass Labor- und Heimexperimente zu denselben Schlussfolgerungen führen: die Tiefschlafdauer ist bei jungen Leuten beträchtlich gekürzt, während bei älteren Leuten die Traumphase beeinflusst wird. Diese Störungen sind einem mittleren EnergiewertL _eq angeschlossen. Dann werden lokale Effekte — entweder elektroenkephalographische oder Herzeffekte — untersucht; diese Effekte sind hauptsächlich mit isolierten akustichen Erscheinungen verbunden und werden mittels Lärmspitzenwert geschätzt. Andere Grössen wie Grundlärm, Zahl von Vorkommnissen pro Zeiteinheit, Abstand zwischen zwei Lärmen beeinflussen die Erscheinungswahrscheinlichkeit eines einem gegebenen Spitzenwert beigemessenen lokalen Effekts.

Daraus schliesst man, dass zwei akustische Grössen festgestellt werden müssen, um Schlafänderungen zu betrachten: und zwar zuerst den Energiewert im Zimmer, dessen Komfortschwellwert 35 dB(A) in der Nacht ist, und zweitens den kleinsten Spitzenwert, der 50 dB(A) nicht überschreiten muss.

Summary

This contribution is a state-of-the-art of recent knowledge regarding effects from environmental noise on sleep and proposes acoustic thresholds likely to help public authorities in setting up regulations. It recalls physiological sleep aspects and the cyclic organization of the various stages; then it examines noise effects, principally those arising from road traffic, planes and trains.

Such effects are firstly considered as changes in sleep organization during night. It is noted that laboratory and home experiments lead to the same conclusions: duration of deep sleep is appreciably reduced for younger people, while the dream phase is disturbed for older people. These disturbances are associated with an average energetic levelL _eq. Then partial effects are investigated, either electro-encephalographic or cardiac; these effects are more especially associated with isolated acoustic phenomena and determined from the noise peak level. Other variables, e.g. back noise, phenomena number per period, intervall between two noises, have an effect on probability of a local phenomenon which can be connected to a given peak level.

The conclusion is that two acoustic values must be retained for considering sleep disturbances: the first one is the energetic level inside the room, with a comfort threshold of 35 dB(A) by night, and the second one is the lowest peak level which should not exceed 50 dB(A).