Réflexions sur le rôle de la croissance relative ostéo-neurale dans la morphogenèse du squelette

Conclusion

L'ostéologie classique et la radiographie ont contribué beaucoup à figer l'idée selon laquelle le squelette est une structure indépendante primitive et fondamentale, non seulement pour la forme mais aussi pour la longueur du corps. En ce qui concerne les parties molles, les structures nerveuses comprises, on croit, comme de juste, que par leur longueur (c'est-à-dire par leur degré de la croissance longitudinale) elles s'accomodent à la longueur des os. L'analyse ici présentée autorise pourtant à la conclusion que la locution bien connue que ≪ l'organisme atteint le même âge que ses neurones ≫ s'applique aussi à la longueur de ses neurones. Au cours du développement, les masses squelettogènes en croissance s'accumulent, soit autour, soit le long des structures nerveuses, retardant, dans une certaine mesure, leur croissance à l'égard du squelette. Successivement les os se solidifient par ossification autour et le long des structures nerveuses en adaptant sans cesse leur forme et leur croissance. Ainsi les caractères morphologiques des os, conformes aux exigences fonctionnelles du milieu, sont déterminés par le développement nerveux.

Pour en savoir plus sur le développement du squelette on devrait approfondir la croissance neurale plutôt que les fonctions neurales comme par exemple la fonction ≪ neurotrophique ≫. L'accroissement accéléré des os par la prolifération intensifiée des cellules squelettogéniques au cours des périodes dites critiques, à ce qu'il semble, provoque une vulnérabilité élevée des os à des situations défavorables en général dont, à ce qu'on suppose, résultent les déformations du squelette. Au cours d'une poussée aiguë du développement, toutefois, l'inter-relation ostéo-neurale devient critique car la croissance nerveuse devient incapable de s'adapter à la croissance osseuse. Une déformation des os représente en ce cas la seule solution possible.