Abstract
In 1937, the scholar Spink (1909–1985) discovered at the Bibliothèque nationale de France a bulky anonymous manuscript, written in Latin, with an impressive title: Theophrastus redivivus, sive historia de iis quae dicuntur de diis, de mundo, de religione, de anima, de inferis et daemonibus, de contemnenda morte, de vita secundum naturam. Opus ex philosophorum opinionibus constructum et doctissimis theologis ad diruendum propositum. That text supposedly dated back to 1659. Translated, presented and annotated by Ostrowiecki-Bah, the VIth and last treatise of the Theophrastus (Life According to Nature), is reproduced in Volume II of, Libertins du XVIIe siècle. It is on that latter part that my study rests. That libertine voice, as eloquent as it is anonymous, is resolutely atheistic. From the outset, the author lists several philosophical doctrines from Antiquity, rejecting them one after the other because he finds them tainted with religion (rather surprising, especially for epicureanism). The only philosophical school he finds acceptable is stoicism, because it preaches that the sovereign good is to live according to virtue, that is “according to the experience of what conforms to that nature common to all animate beings and to Man…” For the Theophrastus, all that conforms to Nature also conforms inevitably to Reason, to which it attributes an absolute axiarchy, paradoxically resulting, in the end, in a tyranny just as oppressive as that of religion.
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Notes
Cote ms. lat. 9324.
Le titre français est le suivant: Théophraste rendu à la vie, enquête sur ce qui a été dit sur les dieux, le monde, la religion, l’âme, les enfers et les démons; le mépris de la mort, la vie selon la nature. Ouvrage construit à partir d’opinions de philosophes et présenté, pour démolition, aux très savants théologiens. La notice (p. 1491, n. 2) explique comment la date de 1659 est attribuée au manuscrit.
Busson: La Religion des classiques. Paris: PUF, 1948. In H. Ostrowiecki-Bah 32. Pintard: Le Libertinage érudit dans la première moitié du XVII e siècle. Genève: Slatkine, 1983. Spink: «La Diffusion des idées matérialistes et antireligieuses au début du XVIIIe siècle.» Revue d’histoire littéraire de la France, t. 44, 1937. In Ostrowiecki-Bah 33.
Afin d’éviter la confusion entre auteur et titre, je nommerai désormais celui-là «l’Anonyme» , réservant Theophrastus pour identifier le titre.
De son vrai nom Tyrtamos, il fut surnommé par son maître Théophraste, c’est-à-dire le «divin parleur». Philosophe, rhétoricien, scientifique, son génie recouvrait nombre de domaines On peut lire le Livre V des Vies des Philosophes, de Diogène Laërce.
Theophrastus redivivus: erudizione e ateismo nel seicento. Napoli: Merano, 1979. Ne lisant pas l’italien, il m’a été impossible d’accéder aux travaux de M. Gregory.
Rédigé dans le cadre du cours d’Isabelle Pantin à l’ENS, Master de littérature française «de la Renaissance aux Lumières», 2010–2011 (q.v.).
Une note à ce propos (n.1, Libertins du XVII e siècle T. II 1517) mentionne que Thomas Hobbes (De Corpore Politico—1650) appelle cet impératif un droit, établissant une différence entre Lex et Jus, la loi étant une contrainte et le droit une option. La note cite également Spinoza (Tractatus theologico-politicus—1652, 262), qui clarifie les notions de loi et de droit. Disons que ce dernier rejoint la pensée du Theophrastus en disant qu’une loi de nature (l’auto-conservation) confère un droit souverain.
Rappelons qu’en 1745 La Mettrie publiera Histoire naturelle de l’âme, dans laquelle il définit scientifiquement cette dernière comme la somme des perceptions sensorielles, comme le fait Condillac, avec plus de précaution, un an plus tard, dans l’Essai sur l’origine des connaissances humaines.
Nous sommes loin de Robinson qui, seul dans son île, ne peut ni offenser quiconque, ni donner à quiconque l’occasion de l’offenser. Notons également que ce dernier, qui vit en pratique à l’état de nature, essaie constamment dans son esprit de reconstituer une société dont il est le seul membre et le seul souverain temporel, mais qui au spirituel est régie par la Bible, dont il lit régulièrement des passages.
References
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Assaf, F. Le VIe traité du Theophrastus redivivus: Nature, Raison, bonheur et liberté?. Neophilologus 100, 553–561 (2016). https://doi.org/10.1007/s11061-016-9500-x
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